Avec le retour gagnant en 2020 de la franchise Flight Simulator on attendait beaucoup de cette suite qui paraissait… si prometteuse. Attachez vos ceintures et PNC aux portes ! En cas de catastrophe, les gilets de sauvetages sont sous les sièges ! Allez on décolle !
Après un très interminable hiatus de treize années, la licence Flight Simulator avait repris du service il y a quatre ans grâce aux frenchies d’Asobo. Sorti d’abord sur PC, plateforme de prédilection de franchise oblige, le jeu avait ensuite bénéficié d’une adaptation Xbox d’excellente facture. Cette fois pas de jaloux ! Les moutures destinées aux PC comme aux Xbox Séries ont débarqué cette fois simultanément… en novembre 2024. Pourquoi avoir pris notre temps pour passer Flight Simulator 2024 sur le grill quand tous les voyants semblaient être au vert ? On vous l’expliquera quelques lignes plus bas ! Précisons que le jeu a pu être testé sur Xbox Series X par l’intermédiaire d’une version GamePass. On a beau être un inconditionnel du format physique, la mouture hybride Xbox Series /PC (sans doute par le biais d’un code) en boîte n’est proposé qu’en version Premium à un tarif de 139€. Ouch ! En voilà une douloureuse qui n’usurpe pas son nom !
En effet, on aurait aimé la disponibilité de versions standard, plus abordables en physique. Mais vous voilà prévenus ! Flight Simulator 2024 est avant tout un jeu destiné aux passionnés du manche et pas simplement aux pilotes du dimanche ! D’ailleurs les amoureux de la simulation aérienne n’auront aucun scrupule à se procurer la version encore plus onéreuse intitulée Aviator Édition. Vendue plus de 200€ elle propose davantage de contenu que les moutures Premium et Deluxe. Perdu entre toutes ces déclinaisons de Flight Sim 2024 ? Nous aussi ! En définitive ces versions se bornent à offrir davantage de reconstitutions d’aéroports de zincs et objets volants que la version, de base qui en propose déjà une soixantaine. Ce qui est entre nous une quantité plus que suffisante pour faire mumuse avec les petits navions. C’est d’ailleurs cette mouture standard qui est disponible par l’intermédiaire du Game Pass. A quoi bon dépenser plus ? L’intérêt de la version Aviator, et il n’est pas négligeable, est d’offrir (à priori) le double de zincs et il réside aussi dans sa compatibilité avec tout le contenu téléchargeable de FlightSim 2020 « offert » d’office… enfin à mesure qu’il sera mis à disposition des pilotes. Dans ces conditions, retrouverons-nous dans la version de base du Game Pass la mission Top Gun et son DarkStar ? Pourrons nous reprendre les commandes du Pélican de Halo ou encore le vaisseau de Dune ? Pas sûr !
Comme précisé un peu plus haut, et c’est là un sujet qui fâche, le test de Flight Simulator 2024 s’est fait attendre notamment à cause de l’engouement suscité à sa sortie. Bien qu’il s’agisse d’un très bon point (pour le studio et l’éditeur), à l’arrivée de FlightSim2024, les serveurs étaient un chouïa trop saturés pour offrir une expérience de jeu digne de ce nom. Entre la lenteur des téléchargements à chaque lancement et l’instabilité du jeu pour lancer un vol rapide ou l’impossibilité de faire un Quick Resume, il semblait nécessaire de laisser couler plusieurs centaines de milliers de cubes d’eau sous les ponts de la Seine pour ne pas essuyer davantage les plâtres. En l’état, le jeu semble avoir corrigé nombre de ses défauts de jeunesse. En sus des temps de chargements accélérés, le jeu est ainsi jouable en connexion Wifi comme avec un bon câble réseau et le Quick Resume n’occasionne plus (forcément) un retour vers le menu de la console. Un peu plus de jouabilité, c’est tout ce qu’on demandait à Flight Sim 2024 pour passer sur le grill. Comprenez qu’en l’état ce n’est pas encore parfait, mais c’est nettement plus praticable.
Avec une soixantaine d’appareils et un monde entier à survoler, à l’heure où ces lignes sont écrites, Flight Simulator 2024 tient ses promesses d’offrir un simulateur de vol solide. Si l’on fait bien sûr l’impasse sur les quelques problèmes énumérés un peu plus haut ! On retrouve comme toujours le mode vol libre qui permet de partir de n’importe quel point du globe sans avoir à décoller d’une piste, on peut aussi se concocter un vol aux petits oignons en choisissant son aéroport/aérodrome d’envol et celui d’atterrissage. Connectivité en ligne oblige, le titre permet de voler avec une météo dynamique calquée sur celle du jour ou de fendre les airs par ciel bleu ou sous un orage déchaîné. En sus de permettre à l’aspirant pilote de vivre le rêve d’Icare à sa guise, le jeu offre aussi des figures imposées. Il s’agit d’accomplir différents challenges (atterrissage, course chronométrée en passant entre deux pylônes…) où les scores insolemment élevés des pilotes les plus zélés viennent donner des sueurs froides aux challengers. Il offre aussi un mode carrière où l’on suit le parcours d’un pilote qui pour gagner ses galons doit accomplir des successions de missions. Une fois assez de crédits engrangés, il peut se payer l’accès à une nouvelle licence de pilotage pour à terme piloter des avions de ligne ou des jets voire des canadairs ou encore des hélicos de manutention ou d’autres dévolus au transport de passagers. Un mode carrière sympathique, malheureusement flanqué de NPC bavards et qui sanctionnent le moindre écart de pilotage ou manœuvre aérienne audacieuse : les petites natures n’ont pas le cœur bien accroché !
Le titre propose toujours différents types de « prise en main » adaptés aux pilotes chevronnés en quête de réalisme comme à ceux qui taquinent occasionnellement le manche et volent avant tout pour le fun. Dans ce dernier cas on peut profiter d’une jauge de kérosène illimitée, désactiver les dégâts et embarquer les zincs dans des séquences de voltige extrême. Tout le contraire de l’expérience de jeu plus réaliste, car elle oblige à composer avec des avaries en vol quand on cherche à pousser les avions dans des manœuvres un peu trop audacieuses. Ainsi en dépassant le seuil de vitesse (lors d’un piquet) les gouvernes de direction et de profondeur de l’aéronef peuvent lâcher lui conférant une manœuvrabilité digne d’une bûche affublée de réacteurs. Rassurez-vous, à moins de prendre part à un défi d’atterrissage : un crash et ça repart ! Loin de se limiter à prodiguer davantage de solidité aux avions, les aides au pilotage se matérialisent sous la forme d’itinéraires à suivre, balisés par des arches bleues. Itinéraire qui peut également s’afficher sur une « encombrante » carte satellite. Et puis on apprécie de pouvoir communiquer plus rapidement et simplement avec les tours de contrôles – pour les manœuvres de décollage et atterrissage – par l’intermédiaire de la croix directionnelle de la manette. Simple… en théorie. Pas évident de répondre aux relances de la tour de contrôle lorsque l’on focalise notre attention sur la trajectoire de l’atterrissage ! Malgré quelques aides bienvenues offertes aux aspirants pilotes, le jeu propose -selon le zinc – des cockpits spartiates ou flanqués d’une ribambelles d’instruments de bord ! On aurait eu davantage plaisir à bidouiller les instruments du cockpit s’il avait été possible de zoomer dessus afin de régler les instruments de vol (altimètre, conservateur de cap…), lancer le pilote automatique et enfin profiter des paysages qui défilent ou observer son engin sous toutes les coutures.
Si l’expérience Flight Simulator s’est bonifiée au fur et à mesure des mises à jour de l’édition précédente, cette mouture 2024 du simulateur de vol en met plein la vue tant par le fond que par la forme. S’il est encore prématuré pour aborder le chapitre consacré à la technique (que l’on abordera plus bas), on vous livre nos impressions ici après quelques heures de vol. Rassurez-vous, à moins de grimper dans une montgolfière, aux commandes des différents zincs les sensations sont de la partie ! Les imposants avions de ligne de chez Boeing ou d’Airbus ne disposent pas de la même manœuvrabilité qu’un petit Cessna, tout comme ce dernier ne rivalise pas en agilité avec un zinc dedié aux courses aériennes aux couleurs de Redbull ou en vitesse avec un chasseur F/A 18. En sus des avions, jets privés et coucous (biplans) que l’on croise à chaque nouvelle édition de Flight Sim, le titre s’est doté aussi d’une flopée de différents genres d’hélicos, il offre aussi de prendre les commandes de planeurs, canadairs et d’autres engins que l’on pourrait qualifier disons… d’exotiques. Ainsi on peut piloter des appareils semblables à des drones, un hybride d’ULM/ de parapente, un dirigeable et bien d’autres engins volants non identifiés. Bien plus qu’un simple simulateur de vol, Flight Sim 2024 se rêve aussi comme une sorte de reconstitution contemplative de notre monde où l’on prend les commandes des engins volants sans jamais voir le temps passer ! Il faut bien avouer que du point de vue de la réalisation, les panoramas de ce jeu chronophage ne se privent pas d’en mettre plein les mirettes ! Enfin le plus souvent !
Vue du ciel, à une dizaine de milliers de pieds d’altitude, la beauté de cette cuvée 2024 de FlightSim est époustouflante ! Plus étonnant encore là où son prédécesseur accaparait plus de 100 Go d’espace de stockage sans vergogne, ce nouvel opus n’occupe qu’une quarantaine de GigaOctets. Soit moitié moins. Un prodige sans doute réalisable grâce aux données graphiques et cartographiques streamées depuis les serveurs. Connexion internet obligatoire ! Les environnements sont plus vivants, ils affichent une faune, des NPC sur le tarmac et un copilote – peu débordant de charisme il est vrai – prend place à nos côtés lors de nos péripéties aériennes. S’il offre des modèles d’engins aux cockpits détaillés des environnements chatoyants et un rendu photoréaliste, gare à ne pas trop s’approcher du sol ! Les rues de New York ou Paris ont des allures de villes Post Apocalyptique car flanqués de textures satellites plaquées un peu à l’emporte-pièce sur des environnements à la géométrie brutale. Vu du ciel l’illusion est parfaite et l’expérience se savoure en 4K sur Series X sans modération ! Au ras du sol, en rase campagne ou même parfois sur le tarmac – lorsque l’on croise un autre zinc – l’expérience est moins reluisante quand les textures et modèles d’appareils pourtant proches tardent à apparaître. C’est certes pinailler au regard du contenu Pantagruélique de Flight Simulator 2024, mais ce sont quelques soucis techniques qui viennent ajouter à une liste de défauts déjà agaçants. Parfois rédhibitoires même ! Telle l’intonation monocorde des voix des NPC lors des dialogues en français qui semblent être générés par l’IA et s’avèrent moins soignés que les bruitages immersifs des moteurs et instruments. Intégralement dans la langue de Molière pour ses voix, le jeu offre bien également des textes et menus dans la belle langue de chez nous.