La console virtuelle passe au physique ! C’est un peu l’impression que donne cette compilation des Super Mario sortis sur N64, GameCube et Wii. Bonne nouvelle, on y voit enfin plus clair !
Je ne l’avais pas réalisé jusqu’à ce que je me lance dans l’écriture de ce test mais cette compilation s’intitule Super Mario 3D All Stars. Un hommage sans doute à la célèbre compil parue sur SNES (fin 1993 en Europe). Elle contenait les chouettes remakes des trois opus de Super Mario sortis sur NES ainsi que l’inédit The Lost Levels, le vrai Super Mario 2 exclusif au Japon. Vous avez bien lu, Super Mario All Stars offrait des remakes qui tiraient bien parti des capacités de la SNES. J’ai encore le souvenir du test que j’avais lu dans les Consoles + de Septembre 1993, le jeu s’était vu gratifier d’un 97%. Rien que ça ! Aujourd’hui, presque trente ans plus tard ? Nintendo ne semble plus peaufiner autant les compilations qui mettent en avant le plombier moustachu. Hélas, la firme de Kyoto a plutôt cédé aux charmes de l’émulation pour faire tourner cette compilation. Frustrant ?
Plutôt que de décortiquer chacun des jeux disons que l’on a un plaisir fou à retrouver trois titres mythiques rassemblés dans une compilation. On ne se lasse pas de jouer ou redécouvrir l’excellent Super Mario 64 qui incarne la réussite du passage de la plateforme 2D vers la 3D. Au lieu de nous offrir une succession de stages, le titre impose d’accomplir différents objectifs dans un niveau afin de récupérer un maximum d’étoiles qui permettent d’accéder à des niveaux supplémentaires. On retrouve dans ce jeu paru à l’époque sur Nintendo64 tous les ingrédients (power up, combats contre des boss) d’un Super Mario 2D mais adapté fidèlement à la 3D. Un principe repris par Super Mario Sunshine. L’épopée de Mario sortie cinq ans plus tard repose sur un principe similaire à celui de Super Mario 64. La différence réside dans l’utilisation intensive d’une pompe à eau multiusage qui sert à se propulser dans les airs et à nettoyer les flaques toxiques de peinture. Honnêtement s’il est incomparablement plus beau que son prédécesseur, je n’ai jamais accroché à son gameplay –pas assez intuitif à mon goût -, à la verticalité de son level design et à son univers… de façon générale. Vient enfin Super Mario Galaxy, le Mario de la Wii. Notez que cette compilation ne contient que le premier volet. Descendant en droite ligne du Mario 64, cet opus invite à une suivre Mario dans une odyssée intergalactique à travers l’espace. Exit le karcher, cette fois on peut employer différents costumes (abeille, glace…) afin d’explorer de minuscules planètes ou se livrer à des phases de plateforme plus conventionnelles. Un mélange des genres pas désagréable, renversant de beauté il fait fréquemment tourner la tête en s’amusant avec la gravité !
Si l’on a brièvement évoqué la partie technique de ces jeux en filigrane, on ne vous a pourtant pas tout dit. Souvenez-vous. La Nintendo64, le GameCube et la Wii avaient en commun – et par défaut – de se connecter au téléviseur par l’intermédiaire d’un câble RCA. Dans mes souvenirs ces jeux étaient “jolis” sans plus. Grâce au HDMI et au 1080P de la sortie vidéo de la Switch on se prend une petite claque en redécouvrant les épisodes Sunshine et Galaxy ! Quant au Mario 64, il ne profite que trop partiellement du bienfait de cette connectivité. Comprenez que le rendu est infiniment plus précis qu’à l’origine sur N64, cependant la première aventure de Mario en 3D peine à prendre toute sa dimension en se limitant à un rendu 4/3 assez frustrant. D’un point de vue visuel, pas de soucis pour les volets GameCube et Wii qui s’affichent en 16/9ème sans broncher. Fin du fin, tous les titres de la compilation profitent d’un anti aliasing très efficace. Visuellement, tous ces jeux sont bien plus beaux que sur leur support d’origine, ”1080P” oblige, même si l’on aurait bien aimé que Nintendo en profite pour retravailler un peu les textures. En termes de contrôles par contre c’est un peu mi-figue, mi-raisin. Si comme moi vous utilisez un pad USB ”standard” pour pallier aux problèmes de drift de Joy-Con notez que l’expérience s’avère parfaitement jouable sur Mario 64 et Sunshine. À notre grand regret Mario Galaxy s’est montré moins coopératif et il nous a contraint à employer le duo de Joy-Con pour émuler la Wiimote et le Nunchuk : agaçant ! Achevons ce tour du proprio en précisant que les textes des dialogues et menus sont intégralement en français. Sympa. Côté musiques enfin, notez que Nintendo a gracieusement collé les Bandes Originales des trois jeux dans le menu racine afin d’écouter et réécouter les thèmes épiques de Mario Galaxy, les ziks entraînantes de Mario 64 ou les airs jazzy de Mario Sunshine ! Un petit plus sympathique.