Sorti l’an passé sur les consoles en dématérialisé, Sonic Mania remet le couvert dans une mouture physique « enrichie » qui fera le bonheur de tous les fétichistes/adorateurs/collectionneurs des versions boîte. Quant au petit plus, il est bien là, mais…
A l’instar des développeurs de Sonic Mania, on vous livre un test qui reprend très largement le contenu de celui rédigé l’été dernier pour la version Switch. Et toc ! Cependant les captures et remarques techniques concernent cette fois la mouture Xbox One. Précisons d’emblée que les nouveautés prodiguées par cette version « Plus » sont loin d’être légion et qu’il s’agit toujours d’un épisode résolument oldschool destiné aux fans de la première heure. Si vous avez connu Sonic sur Master System, Game Gear ou Megadrive alors préparez-vous à briser le mur du son avec ce jeu de plateforme aux allures de déclaration d’amour à l’âge d’or de la mascotte de Sega !
A la manière de Sonic Generations, ce Sonic Mania Plus revisite quelques mondes emblématiques des jeux parus sur les machines 8 et 16bit , comme la Green Hill Zone et Hydro City. Toutefois il apporte son lot de nouveaux niveaux ainsi qu’une « jouabilité » légèrement remaniée. Ce jeu de plateforme 2D invite toujours à foncer d’un bout à l’autre d’une vingtaine de stages, en ramassant des anneaux et différents types d’items protecteurs. Un principe qui n’a pas bougé d’un iota depuis la sortie de la première aventure de Sonic en 1991. Et si vous caressez l’espoir d’affronter « le » boss final sous la forme de Super Sonic et ainsi voir la vraie conclusion de Sonic Mania Plus, sachez qu’il faudra déployer des trésors de persévérance et passer les niveaux au peigne fin afin de dégoter les special stages menant vers les Chaos Emeralds. A l’instar de Sonic et Knuckles, dont il est la suite directe, le jeu offre de suivre les péripéties de Sonic et de Tails le renard à deux queues ou de Knuckles le marsupial bagarreur. Nos héros sont de nouveau opposés à l’inévitable et revanchard Docteur Robotnik (et à son armée de robots) qui s’amuse à chambouler le temps grâce à une mystérieuse gemme enfouie dans l’Angel Island de Knuckles. Pas étonnant que l’on crapahute à travers des versions alternatives ou inspirées de mondes bien connus ou que l’on retrouve des boss déjà vaincus, et de nombreuses références aux jeux de la licence Sonic… Voire à de nombreuses autres franchises de chez Sega. Les Segamaniques qui ont passé des dizaines d’heures sur des titres comme Sonic R, Sonic The Fighters, Docteur Robotnik Mean Bean Machine voire Streets of Rage et Daytona USA, jubileront à coup sûr à chaque cameo ou clin d’œil à ces jeux mythiques.
Tandis que les deux premiers monde ont des allures de promenade de santé, on ne tarde pas à découvrir que ce jeu de plateforme fun de prime abord n’en reste pas moins exigeant. Chacun des mondes oblige à boucler deux niveaux, vaincre un demi-boss puis un boss, avant de voir notre progression consignée et passer au monde suivant. Une expérience bien plus intense et éprouvante qu’il n’y paraît, même si le mode « histoire » se boucle en l’espace d’une soirée. Ainsi la progression à travers les niveaux exagérément longs et labyrinthiques est pimentée par une surabondance de pièges acérés et d’ennemis féroces, qui veillent jalousement sur les items protecteurs et vies supplémentaires. Du coup, il n’est pas évident d’achever le niveau d’un trait sans s’y reprendre à plusieurs fois. Certes, le jeu reprend le feeling global et de nombreux ingrédients indispensables à l’élaboration d’un bon Sonic, toutefois il tente d’atténuer l’impression de déjà vu en obligeant le joueur à composer avec une kyrielle de mécaniques inédites. L’usage du bouclier de feu dans les pipelines de l’Ocean Oil Zone mettent le feu à l’or noir, à l’instar de Portal 2 on peut rebondir sur des bassins de fluide dans la version remaniée de la Chemical Plant et évoluer à travers un level en passant du premier plan à l’arrière plan. Les bonus stages, accessibles depuis les checkpoints, reprennent la forme (et la musique) des level bonus de Sonic 3 et Knuckles. Une fois achevés ils prodiguent aussi des aptitudes supplémentaires à nos héros.
Sonic Mania Plus se dote d’un nouveau mode « Bis » – vaguement – inspiré de Knuckles Chaotix jeu de plateforme mal connu mais incontournable de la 32X de chez SEGA. Il y est question de crapahuter de nouveau dans les niveaux de Sonic Mania en utilisant cette fois un binôme de personnages. Ainsi en fonction des passages, on peut switcher à volonté vers l’un ou l’autre des persos. En plus des inévitables Sonic, Tails et Knuckles, le titre permet de retrouver deux potes du hérisson bleu portés disparus depuis belle lurette, Ray l’écureuil (volant) et Mighty le tatou. S’ils vous sont inconnus sachez que les deux compères ont épaulé Sonic lors de son premier Spin Off en arcade, Sega Sonic The Hedgehog, et Mighty était aussi jouable dans Knuckles Chaotix. Même s’il a perdu la capacité de grimper sur les murs comme Knuckles – en gros -, le tatou rapide comme l’éclair, profite d’une invincibilité temporaire (aux contacts avec les pics, aux ennemis et projectiles) lorsqu’il saute et il peut aussi utiliser un saut vers le sol dévastateur. Quant à Ray, ce personnage un peu lourdaud, en sa qualité d’écureuil volant, il possède la capacité de planer… et bien sûr il peut lui aussi courir à une allure « supersonique ». On a vu mieux comme CV et pourtant il vous faudra l’utiliser quand tous vos autres persos auront tragiquement disparus ! Ainsi au lieu d’octroyer cinq vies, le nombre de tentatives en possession du joueur dépend – essentiellement – du nombre de héros disponibles en réserve. Par exemple, en jouant avec une équipe constituée de Tails et Knuckles, si le premier vient à disparaître il sera alors remplacé instantanément par Mighty, Sonic ou Ray. La récupération des héros disparus, se fait par le biais des stages bonus qui sont accessibles à chaque checkpoints dès que l’on possède un minimum de cinquante anneaux en poche. Ces stages bonus se jouent en deux temps. En premier lieu il faut s’adonner à une petite partie de flipper, puis dans un second temps, récupérer un personnage supplémentaire (ou pire un item protecteur) via le jeu de la pince/UFO Catcher. Le nouveau mode Bis offre aussi de récupérer une nouvelle demi douzaine d’émeraudes du Chaos, dans des stages bonus toujours inspirés de ceux de Sonic CD, mais qui foisonnent de pièges et autres précipices aux profondeurs abyssales… bien frustrants.
Testé cette fois sur Xbox One, Sonic Mania Plus s’est avéré être parfaitement jouable, plus agréable en tout cas que sur Switch. Les héros réagissent immédiatement aux sollicitations du joystick analogique et le pad de la machine de Microsoft offre un confort incomparable. Gardez d’ailleurs une seconde manette à portée de main notamment pour essayer le mode versus qui offre de sympathique « courses » à deux joueurs en écran splitté… Comme au bon temps de la Megadrive.
D’ailleurs en terme de réalisation, Sonic Mania Plus tente de nous ramener vingt-cinq ans en arrière en adoptant un rendu 2D, Megadrivesque, qui n’en reste pas moins taillé pour nos consoles HD. Pas besoin de rebrancher sa 16bit adorée pour se rendre compte que le jeu possède des graphismes plus riches et plus colorés. Sonic Mania Plus dispose ainsi d’arrières plans plus complexes, des animations plus fluides et détaillées, il offre des effets de transparence et de zoom jamais (ou rarement) vus sur la vaillante machine de Sega et il intègre de façon assez naturelle des éléments en trois dimensions au milieu d’un rendu 2D. Pas de différence de réalisation flagrante entre les versions Switch et Xbox One même si – de mémoire – l’animation donne l’impression d’être un tantinet mieux décomposée par le mastodonte de chez Microsoft. Enfin côté son et musiques, Sonic Mania Plus régale nos esgourdes par ses effets sonores et thèmes, issus des versions Megadrive ou légèrement remaniés. Du bonheur pour les cages à miel de nostalgiques accros au rétro !