La console mythique de l’âge d’or de la firme de Haneda est certes morte et enterrée depuis plus de deux décénies par chez nous, mais elle restera à jamais dans nos coeur de vieux joueurs ! Cette compilation ravive la flamme chez l’ex Segamaniaque en proposant pas moins d’une cinquantaine de titres. On est encore loin du fullset !
Pendant que Nintendo s’est découvert une passion pour le rétrogaming en miniaturisant ses consoles les plus emblématiques, Sega ré-exploite déjà depuis belle lurette la ludothèque de sa fameuse 16bit. Depuis la Saturn (ou le Mega-CD), on ne compte plus les compilations parues sur les consoles de salon, portables et smartphones, ni les clones de Mega Drive – plus ou moins officiels – voire aussi les jeux publiés indépendamment sur les consoles virtuelles des bécanes de Nintendo et vendus au prix fort. Avec la compilation Mega Drive Classics, Sega publierait enfin l’anthologie ultime indispensable à tout Segamaniaque et proposée à prix doux ?
Pour moins d’une trentaine d’euros, il faut bien admettre que cette compilation réalise l’exploit de réunir pas moins d’une cinquantaine de jeux Mega Drive, assurant du coup une bonne durée de vie/rejouabilité au soft ! L’ado lambda (que j’étais en 1995 ) aurait sans doute damnée son âme à l’époque contre une telle ludothèque exposée fièrement sur une étagère. Hélas quantité ne rime pas toujours avec qualité. Et si cette compile offre, il est vrai, de nombreux jeux mythiques, elle comporte aussi une kyrielle de titres plus anecdotiques et elle se paye le luxe de passer sous silence une myriade de softs qui ont pourtant fait les beaux jours de la 16bit. Oubliés les Mickey, Quackshot, Virtua Racing, ThunderForce, Super Hang-On, Out Run, AfterBurner 2, Aladdin, Earthworm Jim, Fifa, Mortal Kombat et Street Fighter 2. En sus d’avoir fait l’impasse sur les productions des éditeurs tiers, Sega a aussi renvoyé aux oubliettes trop de genres comme la baston (même si Virtua Fighter 2 est de la partie mais il s’agit d’une adaptation ratée), le foot et la course, préférant livrer essentiellement des jeux de plateforme, des Beat Them All, des (J)RPG et des jeux d’arcade et de réflexion. Si l’on retrouve avec joie l’intégralité des volets de Shining Force, de Streets of Rage, de Shinobi et de Golden Axe (dont le troisième volet n’était jamais sorti sous nos latitudes), l’éditeur a commis un crème de lèse majesté en tronquant les sagas WonderBoy – Monster World IV manque à l’appel -… et surtout Sonic : Ô horreur ! Comment Sonic 3 et Sonic&Knuckles, titres majeurs et incontournables ont pu ainsi passer à la trappe ? Voilà qui risque de faire grincer les quenottes des inconditionnels du hérisson bleu !
Ici pas question de remasters en 1080P et oubliée la 4K! Les gros pixels de cette compilation tournent par le biais d’un émulateur. Pas de raison de crier au scandale, Capcom et Digital Eclipse ont récemment fait de même avec l’excellente compilation du trentième anniversaire de Street Fighter. Si cette dernière propose toutefois un contenu et un enrobage de qualité, la Mega Drive Classics ne s’entiche par contre pas de superflu. Bien qu’elle offre une interface originale, du multijoueur/coop online, des fonctionnalités bienvenues (rembobinage, sauvegarde état…), et quelques filtres graphiques, cette compile ne nous régale pas de bonus sympathiques comme des artworks, des anecdotes ou des vidéo. Faute de mignardises accessoires, elle réalise un peu le service minimum. Enfin sur la version PS4 ayant servie au test, le son est parfois flanqué de « glitchs » fréquents et l’animation souffre de ralentissements agaçants… comme sur la bonne vieille Mega Drive de l’époque. Dommage, l’émulation était presque parfaite !