Malgré l’insolence du succès de Warzone la franchise Call of Duty s’étoffe d’un nouveau volet de la saga Black Ops. Exit la seconde guerre mondiale, les affrontements moderne et le battle royal on retourne sur le front russe Tovaritch !
Pour ses dix ans, Black Ops (le spin-off devenu saga) fait aujourd’hui un retour aux sources à l’époque de la guerre froide. Et scénaristiquement ce cinquième épisode intitulé Cold War vient logiquement s’intercaler entre les premiers et seconds volets. Ce FPS offre lors du solo de se glisser dans la peau de “Bell”, un nouvel agent de la CIA lancé aux trousses de Perseus un espion soviétique qui s’est mis en tête de semer le chaos en prenant le contrôle d’ogives nucléaires. Loin d’être seul, notre vaillante recrue peut compter sur le soutient des increvables agents Woods et Mason, qui sont “commandés“ par l’énigmatique Russel Adler. Pour info, l’histoire de Cold War a été écrite par David S. Goyer scénariste qui a déjà planché sur les scénarii des deux premiers Black Ops. Le bonhomme venu de l’industrie cinématographique s’est illustré sur l’écriture des films Dark City, Blade, Batman Begins (et ses suites) et plus récemment Man of Steel, BatmanVSuperman et Justice League pour le compte de DC. Attendez-vous à vivre une épopée explosive et haletante souvent spectaculaire donc.
La franchise Call of Duty nous a toujours habitué à voir du pays et parfois d’autres planètes (Call of Duty Infinite), Black Ops ne rompt pas avec les traditions. Cette nouvelle chasse à l’homme qui se déroule de la jungle du Vietnam, à Cuba en passant par Berlin et les montagnes enneigées de l’Oural a un drôle de parfum de déjà-vu. À coup sûr elle rappellera leurs premiers faits d’armes à ceux qui ont découvert en 2010 Black Ops sur PS3, Xbox360 ou PC. Le premier acte du jeu, la course-poursuite sur les toits, me rappelle aussi un peu l’adaptation vidéoludique de Quantum of Solace que j’avais testé à l’époque sur Wii et PC. Le principe du jeu n’a pas bougé d’un pouce. Malgré la présence de quelques espaces “ouverts”, ColdWar est en solitaire un FPS Couloir pur jus, linéaire à souhait ! On ne va pas s’en plaindre ! La campagne solo constituée d’une quinzaine de –petits – chapitres est menée tambour battant et on ne peut qu’être scotché par l’intensité de confrontations scriptées. Et lorsque l’on ne crapahute pas dans un complexe soviet’ l’arme au poing, le jeu propose aussi quelques phases annexes d’action en prenant les commandes d’un hélico, ou de shoot sur rail à bord d’un zinc ou à la tourelle d’un véhicule blindé. Sans trop vous gâcher l’effet de surprise, le jeu propose même un niveau digne du jeu indé The Stanley Parable. L’aventure en solitaire n’est pas bien longuette, mais le titre permet de découvrir et rejouer aux hits de chez Activision comme Pitfall ou RiverRaid par l’intermédiaire de bornes d’arcades dissminées dans le jeu. Une intention sympathique ! Mais l’intérêt de Black Ops Cold War ne réside pas que dans son solo bien ficelée, le titre est pensé avant tout pour être pratiqué en multi !
Cold War ne lésine pas sur le multijoueur. En sus de permettre d’accéder à la Warzone, le dernier Call of Duty est bien sûr accompagné d’une kyrielle de modes en ligne qui vont du bon vieux “multi” des familles (domination, deathmatch en équipe, chacun pour soi…), à un mode zombie dont la brutalité n’a rien à envier à l’action d’un Doom. Vraiment. On aurait aimé chanter des louanges du multijoueur de COD Black Ops Cold War, malheureusement il s’agit là du plus gros point faible du jeu. Testé sur “Xbox” par le biais d’une version Xbox One achetée dans le commerce le jeu ne s’est pas montré d’une stabilité exemplaire en multijoueur (et même dans les menus) sur Xbox Series X. Si l’on a jeté l’éponge dès la première partie du mode Zombie, il était difficile voire impossible de faire de même pour le “multi” à proprement parler que l’on a pu pratiquer plus longuement sur la bonne vieille Xbox One X ou à l’occasion d’une multitude de sessions plus brèves, parfois inachevées sur Series X… donc. En ligne, il s’agit toujours de réaliser une longue et laborieuse montée en expérience afin de débloquer de nouvelles armes, améliorations et équipement. Le passage de level prodigue bien sûr de nombreuses mignardises comme de nouveaux atouts, qui permettent par exemple d’échapper aux détections radars ou de réduire la chaleur dégagée par le petit corps de son avatar pour contrer les adeptes des lunettes à visée thermiques. En tout et pour tout le jeu ne propose qu’une petite huitaine de maps pour s’amuser en ligne : Ce qui est vraiment trop peu. En plus de l’inévitable déclinaison de NukeTown (cette fois aux couleurs des 80’s et du NoFuture), le titre invite aussi à s’étriper joyeusement dans les rues grises de Moscou, by Night sur la plage de Miami, dans l’hacienda d’un cartel au Nicaragua, sur le pont et les coursives d’un navire, dans un désert rocailleux ou dans un centre d’entraînement anti-terroriste. Des terrains de jeux aux superficies plus ou moins étriquées mais qui s’avèrent parfois surdimensionnées pour des confrontations limitées à une dizaine de joueurs : seulement ! Frustrant quand on sait que le jeu est bien évidemment compatible Crossplay ! Mais il n’empêche que – parfois – si l’on se cherche, on prend toujours un plaisir assez jouissif à se lancer dans les intenses confrontations à grands renforts de mitraille et de Semtex.
Impeccable en solitaire, d’une stabilité pas vraiment exemplaire en multijoueur sur Xbox Series X, graphiquement ce retour à l’époque de la Guerre Froide en met pourtant plein les yeux sur la nouvelle machine de Microsoft. Le rendu est lumineux, le graphisme détaillé et d’une grande finesse offre parfois des environnements époustouflants et des persos modélisés aux petits oignons avec des textures au niveau de la peau saisissantes de réalisme. Sur One X, ça reste joli mais ça manque de fioritures comme la chevelure d’Adler qui paraît par exemple moins tonique et moins fournie que sur la relève. Cependant cette cuvée 2020 de Black Ops reste affublée d’un moteur assez old school ! On en veut pour preuve l’absence de réflexion des protagonistes sur des surfaces –comme un miroir – qui reflètent pourtant les environnements aux alentours. C’était bien la peine de passer sur Next-Gen ! Un aspect sympa du jeu réside au niveau des ombres qui peuvent trahir la présence des ennemis… comme la nôtre. Méfiance ! Un mot enfin sur l’animation. Si le jeu s’est montré jouable et agréable en solo sur Series X, le multi semble aussi pâtir de problèmes de fluidité assez agaçants. Coté sons et musiques, le titre dispose de doublages en français bigrement réussis et certains thèmes musicaux sont assez épiques, comme lors de l’attaque d’un site de fouilles dans l’Oural. Enfin le jeu est évidemment en français dans les voix comme dans son interface et il est même jouable au clavier et à la souris… ça y’est voilà que les consoles se prennent pour des PC !? Difficile pourtant de rester cantonné au gamepad une fois que l’on a goûté à la précision redoutable et à la vitesse de visée de la souris !