Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands – Monde trop ouvert ?

BLOC INFO
Date de sortie
7 mars 2017
Editeur
Ubisoft
Développeur
Ubisoft Paris
Genre
Action, Shooter, Tactique
Machines
PS4/Pro, Xbox One/X, PC
PEGI
18

La saga Ghost Recon avait réussi à rendre le jeu en équipe fort intéressant et les différents volets ont tous apporté leur pierre à l’édifice. Mais pour ce nouvel opus, Ubisoft a voulu surfer sur la vague des mondes ouverts et a vu les choses en grand. Peut-être au détriment de ce qui fait l’essence d’un Ghost Recon.

Vous connaissez sans doute mon opinion sur les jeux à monde ouvert. Je ne suis pas un grand fan car très peu sont capables de rendre le contexte intéressant sans parler des déplacements majoritairement sans intérêt pour la narration ou même l’action. Alors lorsqu’Ubisoft a annoncé avoir transposé l’univers de la série des Ghost Recon dans un monde ouvert, je suis resté assez sceptique.

Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands vous embarque en Bolivie où l’état de droit n’existe plus. Le pays est sous le contrôle d’un cartel répondant au doux nom de Santa Blanca et dirigé par un personnage patibulaire au look un peu too much nommé El Sueño. Avec votre petite escouade, vous allez tenter d’aider les rebelles à reprendre le pays aux narco-trafiquants et aux forces de l’Unidad, une unité de l’armée qui tolère un peu trop le cartel. C’est donc dans un contexte de quasi guerre civile que votre escouade de 4 ghosts va devoir évoluer.

Monde ouvert total d’une taille gigantesque, Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands change donc la donne par rapport à tous les précédents épisodes. Avec un tel environnement, la structure du jeu ne vous surprendra pas puisqu’il s’agit pour chacune des régions de Bolivie de déstabiliser le cartel en remplissant diverses missions principales et annexes. Comme dans beaucoup de jeux du genre, toutes les missions ne sont pas obligatoires mais je suis sûr que beaucoup auront envie de vider leur carte du moindre pointeur clignotant indiquant un objectif. Une fois, la mission choisie, le jeu devient alors un peu plus un Ghost Recon classique à savoir infiltrer un lieu plus ou moins discrètement pour y récupérer des documents, saboter des installations, buter des cibles, etc. Comme auparavant, si vous jouez en solo, vous allez pouvoir donner quelques ordres à vos coéquipiers : aller, se rassembler, tenir une position ou ouvrir le feu. C’est assez simple mais malheureusement leur intelligence artificielle est plus qu’approximative ce qui les rend d’une efficace toute relative. Au final, j’ai eu tendance à jouer en solo et à les envoyer à l’abattoir quand possible. Mon côté sniper fait que de toute manière, j’ai tendance à nettoyer un lieu à distance avant d’avancer.

Les missions secondaires sont de plusieurs types. Cela peut aller du vol d’un hélicoptère à l’attaque d’un convoi à choper une cible, etc. C’est assez varié et elles permettent d’obtenir du soutien de la part des rebelles. Histoire de bien vous balader à travers les territoires, le jeu regorge également de nombreux de points d’intérêt comme des caches d’armes, de carburant, de matériel qu’on peut tagger pour la rebellion. Bref, les développeurs ont tout fait pour truffer la carte d’activités en tous genres. Nettoyer l’intégralité de la carte demandera plusieurs dizaines d’heures de jeu pour les plus rapides et plusieurs mois sans doute si on le picore en fonction de son emploi du temps.

Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands a par ailleurs un aspect RPG faisant évoluer non seulement votre personnage et l’escouade mais également le matériel comme le drone fort utile pour bien scruter les cibles avant de se lancer à l’assaut. Pour cela, vous allez récupérer des points de compétence en progressant et vous aurez à les affecter à ce qui vous paraît le plus important. Côté armement, si le jeu vous octroie avec un arsenal basique au départ, vous pourrez récupérer du plus performant assez rapidement en remplissant certaines missions et en scrutant bien les bases ennemies nettoyées. Plus encore, chaque type d’arme peut être ensuite personnalisé avec des composants là encore à découvrir.

D’un point de vue gameplay, ce Ghost Recon est un mix entre FPS et shoot à la troisième personne puisqu’on a le choix entre les deux modes d’affichage. Dans l’ensemble, le jeu est maniable et plutôt agréable mais on peut regretter que différents aspects affectent le fun. Ainsi, malheureusement, le comportement des véhicules est vraiment étrange à l’instar de nombre de GTA-like. Je n’ai pris aucun plaisir à piloter les voitures, les camions, les hélicoptères et autres bateaux. Leur pilotage est sans intérêt et manque cruellement de précision. Très rapidement, j’ai fini par tenter d’ouvrir les points de contrôle pour pouvoir me téléporter au plus près des missions qui m’intéressaient. L’IA comme précédemment cité est également un point délicat si on joue seul. Pour contrer ce défaut, ce Ghost Recon prend une autre dimension si vous parvenez à former une bonne équipe. Et je dis bien former car le système de matchmaking est, selon moi, difficile à l’usage puisqu’on se retrouve catapulté dans le contexte de jeu d’un inconnu ne sachant pas dans quel contexte on débarque. Il aurait été plus judicieux d’avoir un matchmaking par rapport à une mission choisie par exemple ou au moins par rapport à une zone de jeu. De ce fait, si vous jouez avec des amis et tout le monde à peu près au même niveau,Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands peut devenir très intéressant si tous les membres jouent de manière vraiment tactique.

Techniquement, sans offrir la beauté d’un Horizon Zero Dawn, le monde ouvert de ce Ghost Recon est riche et plutôt varié. Si vous aimez explorer des mondes immenses, vous allez aimer. On peut se faire de jolies balades pour découvrir cette Bolivie virtuelle que l’équipe d’Ubisoft a écumé pour en tirer une certaine quintessence. Dommage que les développeurs n’ait pas pensé à proposer un mode photo pour jouer les chasseurs d’images. L’animation sur la version PS4 Pro testée en 4K UHD tient la route dans son ensemble. Evidemment, si trop d’éléments et d’effets se déroulent simultanément à l’écran, on peut sentir une baisse de framerate mais compte tenu du genre de jeu, cela n’est pas trop gênant. Dans l’ensemble donc, la technique est correcte mais on pourrait presque dire sans éclat.

Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands est un projet ambitieux mais on le sent presque trop ambitieux. A vouloir faire immense, l’équipe de développement semble avoir été un brin dépassé par les évènements. En jouant, vous rencontrerez d’innombrables bugs que l’équipe devra corriger au fil des semaines et des mois à venir pour sûr pour ne pas frustrer ceux qui vont dédier des heures à combattre la Santa Blanca. De par son concept, Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands est avant tout un jeu coop. Le pratiquer en solo, c’est petit à petit le trouver répétitif car l’approche sur les différents types de missions devient forcément prévisible là où à plusieurs, diverses tactiques sont envisageables.

Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands – Monde trop ouvert ?
CONCLUSION
Au final, Tom Clancy's Ghost Recon Wildlands est un mélange d'un peu de tout mais ne parvient pas à être vraiment bon dans un domaine précis. C'est au(x) joueur(s) de réussir via leur intérêt ou leur persévérance à en faire une entité accrocheuse en se l'appropriant avec ses qualités et ses défauts…
Les plus
Un monde ouvert plutôt soigné
Un gunfight assez agréable
Un arbre de progression conséquent
Les moins
Des coéquipiers à l'IA aux fraises
Pas mal de bugs
Le comportement des véhicules
6.9