Avec la sortie prochaine de Sonic 3 sur grand écran, Sega met à l’honneur Shadow son antihéros dans une compilation aux allures de remaster ? Du vieux et du neuf, raison de plus de se laisser tenter.
Sorti en 2011 sur Xbox360 et PS3 à l’occasion des 20 ans du hérisson bleu, Sonic Generations est un titre qui a toujours eu une place particulière dans le cœur des fans du héros le plus piquant de chez Sega. Pas étonnant, le jeu reprenait quelques levels emblématiques de la saga, mais remaniés a la sauce 3D pour les plus anciens. Si le premier acte se jouait en 3D avec une version de Sonic modernisée, le second acte lui mettait en scène le hérisson bleu rondouillard des débuts et se jouait en 2D à la manière des titres sortis sur 8/16bits. Une formule 2 en 1 qui avait fait mouche. Tandis que l’on retrouve avec plaisir l’excellent Sonic Generations (remasterisé ?) c’est aussi l’occasion de découvrir les épopées inédites de Shadow. Certes, il avait déjà eu le droit à son spin off, sorti en 2005 soit quelques mois avant le calamiteux Sonic the Hedgehog. Mais dans l’opus Generations il se cantonnait (et cantonne toujours) à jouer un rôle mineur. Et comme dit en préambule de ce test, voir Shadow partager l’affiche avec Sonic semble être lié à la sortie ciné du troisième volet des aventures du hérisson bleu. Sorti avec deux mois d’avance, quasiment, le timing est presque parfait ! Et un contenu téléchargeable devrait étoffer l’épopée de Shadow au moment de la sortie du film sur grand écran. Wait & see. Notez que cette fois le jeu a pu être passé sur le grill, avec du retard, par l’intermédiaire d’une version physique sur Xbox Series achetée dans le commerce faute d’envoi de code de la part de son éditeur. Pas grave ! I’m a Sonic Fan !
Si l’on a déjà développé précédemment le concept de Sonic Generations, il est important de rappeler que le jeu base ses neuf levels sur autant de jeux emblématiques de la saga. Du Sonic the Hedgehog de la MegaDrive au Sonic Colors de la Wii en passant par le Sonic Adventure de la Dreamcast, on éprouve un plaisir monstre à traverser ces levels « ré-imaginés » pour l’occasion. Afin de faire durer le plaisir, le jeu impose d’accomplir six challenges sur chaque groupe de trois mondes pour débloquer l’accès à une confrontation face à l’un des boss bien connu. Quant à la quête aux Émeraudes du Chaos nul besoin de glaner un certain nombre d’anneaux pour se frotter aux bonus stages. Les joyaux sont récupérables à l’issue des combats face aux boss ou des personnages spéciaux tels Metal Sonic, Silver ou Shadow.
D’ailleurs concernant Shadow, s’il bénéficie de sa propre aventure, située en parallèle, voire à part de Sonic Génération, il possède une sélection de niveaux différente de celle du hérisson bleu. En vrac on retrouve une demi-douzaine de mondes inspirés de Cosmic Fall et Radical City de Sonic Adventure 2, ainsi que d’autres levels issus de Sonic Heroes, Sonic Forces et même du plus récent Sonic Frontiers. La partie Shadow Generations de cette « compilation » semble d’ailleurs avoir hérité de pas mal d’ingrédients de la dernière épopée de Sonic. À commencer par le level select, moins linéaire que celui du Generations, il fait plutôt penser aux « hubs » de Sonic Frontiers. Comprenez qu’il s’agit d’un niveau « ouvert » où l’on se balade librement afin de dénicher des trésors, accéder aux levels jouables en deux actes ou aux différents challenges nécessaires – encore une fois – à l’obtention de clés pour affronter les boss. La partie Generations de Shadow s’attarde ici sur ses origines sans infliger de jouer avec une version oldschool du hérisson ténébreux. Shadow gagne en compétences au fil de l’aventure et a troqué ses flingues et sa bécane contre des pouvoirs hérités de Doom, le grand méchant extraterrestre. Difficile de ne pas halluciner en voyant notre anti-héros stopper le temps en invoquant le Chaos Control, ou chevaucher une raie « venomesque » sur les flots, ou plonger dans des étendues d’acide en prenant l’apparence d’un poulpe alien et fendre les airs avec des ailes dignes d’une gargouille. Surprenant!
Les aventures des Sonic ou celles de Shadow reposent sur le même principe. Il s’agit toujours de plate-forme 3D ou en 3D vue de profil pour les levels du vieux Sonic, où l’on doit se rendre d’un point de départ et rejoindre une arrivée située à l’autre bout du level en employant des successions de bumpers et en sautant sur la caboche des badnicks (ou ennemis) pour passer au-dessus du vide. Pour gagner en vitesse on retrouve les éternels loopings, les accélérateurs et à de plus rares occasions les super baskets/ Power Sneakers qui prodiguent au hérisson bleu une vitesse supersonique. Les niveaux grouillent naturellement d’ennemis et de pièges (pointes, plateformes fragiles, lave) qui ne manquent jamais de nous faire perdre nos précieux anneaux quand ce n’est pas la vie. Rassurez-vous on recommence généralement l’aventure non loin de là, à partir d’un des nombreux points de contrôle sans perdre de « vie » … puisqu’elles sont illimitées. Voilà qui permet de mieux encaisser les quelques morts absurdes qui peuvent survenir – faute d’une bonne lisibilité de l’action – durant la douzaine d’heures ; que durent les quêtes principales de ces deux aventures, distinctes mais complémentaires !
En sus de se distinguer par leur déroulement et leurs contenus, les aventures de Sonic et Shadow ne bénéficient pas du même moteur graphique. Ainsi Hedgehog Engine pour les hérissons bleus, et seconde mouture du moteur pour Shadow. Dans l’ensemble les deux jeux ne se privent pas d’en mettre plein les yeux. Ils régalent nos mirettes par une animation rapide, des environnements incroyablement détaillées et colorés qui défilent à toute vitesse, combinés à des angles de caméra dynamiques et époustouflants ! Déjà très beau en son temps, Sonic Génération a fait l’impasse sur le lifting et semble nous revenir dans une version identique à celle de la Xbox360. On peut lui reconnaître des arrières plans bien plus nets qu’à l’époque et surtout une animation encore plus impressionnante puisque s’affichant à soixante images par seconde. Quant aux aventures de Shadow ce sont celles qui ont bénéficié du rendu plus « réaliste » de Sonic Frontiers. À l’instar de ce dernier le jeu propose un mode 4K HDR axé sur la fluidité ou sur la finesse du rendu. Gare dans ce dernier mode d’affichage l’impression de fluidité n’est pas au rendez-vous, 30 images par seconde oblige. Pour davantage de sensations lors des phases de plateforme privilégiez la vitesse ! Si elles sont un peu plus belles que les aventures de Sonic, c’est parce que celles du hérisson noir affichent des environnements tout aussi détaillés mais plus riches en effets graphiques et effets d’éclairages plus fins qui font turbiner le ventilateur de la Series X à toute allure. En plus d’être chatoyants et de faire exploser nos mirettes de bonheur, les titres n’oublient pas de régaler nos cages à miel par des effets sonores dans la pure veine des Sonic mais aussi et surtout par des reprises de thèmes bien connus de la saga et même de spin-off, tels Knuckles Chaotix. Pour le bonheur des fans, tendez l’oreille ! Si le jeu est en français dans ces textes et menus, il n’oublie pas d’offrir des doublages d’excellentes factures à l’occasion de ses nombreuses cinématiques vidéo, conseils prodigués par Omochao ou phases de dialogues in-game. Voilà qui devrait ravir les joueurs les plus jeunes !