Test – Beyond Good & Evil 20th Anniversary Edition – C’est pas si mal

BLOC INFO
Date de sortie
25 Juin 2024
Editeur
Ubisoft
Développeur
Virtuos
Genre
Action, Aventure
Machines
PS5, XSX/S, Switch, PC
PEGI
12

On n’a pas tous les jours 20 ans. Ubisoft l’a bien compris et en profite pour offrir un nouveau lifting à l’un des jeux les plus emblématiques de l’ère PS2/Xbox/GameCube(/Dreamcast). Le premier d’une longue série ?

Tandis que l’on avait les yeux rivés sur le studio de Montpellier depuis l’annonce en 2008 de la mise en chantier de Beyond Good &Evil 2, voilà qu’Ubisoft livrerait enfin les nouvelles aventures de Jade ? Que nenni pauvres fous ! À l’instar du prochain Prince of Persia Sands of Time, il ne s’agit rien de plus qu’un simple coup de polish, une remise à jour graphique du jeu d’origine sorti fin 2003. Pour mémoire, le développement de BGE avait été chapeauté (entre autres) par Michel Ancel, le géniteur de Rayman et des Lapins Crétins. Deux licences incontournables de chez Ubisoft. Déjà upgradé à la sauce HD sur PS3 et Xbox360, Beyond Good & Evil nous revient dans une version remasterisée destinée à nos consoles 4K préférées, ainsi qu’à la Switch pour marquer le coup des 20 ans d’existence… avec un peu de retard. Vieux motard que j’aimais !

À contrario du remaster de Tomb Raider qui réinventait la biographie de Lara Croft afin de l’épurer d’éléments – aujourd’hui – controversés, Ubisoft livre ici un portage retravaillé sur la forme, mais pas sur le fond. Comprenez que l’éditeur semble s’être plutôt concentré sur la remise à jour graphique afin d’offrir une relecture fidèle du titre d’origine. Un bon point, pourvu que le soft soit proposé à prix doux/acceptable : Ce qui est le cas ! Vendu moins d’une vingtaine d’euros uniquement en dématérialisé, ce remaster destiné aux PS4/PS5 a été testé sur PlayStation 5 via un code fourni par l’éditeur. Merci Ubi ! Notez que cette édition anniversaire de BGE a été développé par Virtuos, un studio habitué aux liftings puisqu’il a déjà œuvré sur les remasters de Dark Souls, Batman Return to Arkham et a précédemment planché pour le compte d’Ubisoft sur l’Ezio Collection.

Pour ceux – qui comme moi – sont passés à côté de BGE à sa sortie (et après), il s’agit d’un jeu d’action/aventure à la troisième personne mâtiné de plate-forme et infiltration en simili-openworld. Comprenez que lorsque l’on n’explore pas le monde Hillys en aéroglisseur tout en atomisant des ennemis, on déambule dans les artères étroites d’une cité ou bien l’on crapahute à travers les dédales de places fortes bourrées d’adversaires où il convient de jouer la carte de la discrétion. En parallèle de son gameplay porté sur l’infiltration le titre propose de se livrer à des phases de castagne débridées. Hélas même si Jade peut esquiver ou attaquer ses adversaires, on peine parfois à se sortir des confrontations. Notamment quand la caméra (libre ou aux angles fixes) est aux fraises et qu’elle n’offre pas de cibler l’ennemi afin d’anticiper les attaques portées par des gardes, droïdes et autres créatures aliens bizarroïdes. Dans l’ensemble le feeling du jeu est plutôt old school. Notre héroïne saute et se raccroche automatiquement à certains rebords quant aux phases d’infiltration elles sont assez terre à terre. Comprenez que Jade n’a pas la souplesse d’un Sam Fisher ! Ainsi pas d’epic split à la JCVD dans un étroit corridor, et puis nul besoin de composer avec différents niveaux de luminosité/obscurité pour tromper la vigilance de l’ennemi… qui nous repèrent parfois à une grande distance. Voilà qui est assez frustrant ! Pendant que certains joueurs peuvent la jouer « fufu » (furtif) en se faufilant derrière un garde durant sa ronde, il est aussi possible pour d’autres d’éliminer certains gêneurs isolés en les attaquant lâchement lorsqu’ils ont le dos tourné. Efficace même s’il faut s’y reprendre à deux fois !

Avec une durée de vie plutôt honnête qui tourne aux alentours de la dizaine d’heures, sans forcer, notez que Beyond Good and Evil a la bonne idée de proposer quelques activités annexes pour faire durer le plaisir. En bonne photo-reporter, Jade s’improvise naturaliste et doit photographier toutes les espèces (faune, autochtone…) de la planète afin de les recenser pour gagner des perles. Ces trésors nacrés peuvent être dégotés dans l’environnement et servent à améliorer l’aéroglisseur auprès de Mammago la mécano. Bien plus qu’un véhicule servant à l’exploration, le hovercraft peut aussi prendre part à des courses enragées où tous les coups semblent être permis. Ainsi quelques tirs de canon bien placés peuvent ralentir les concurrents sans pour autant infliger une disqualification. Loin d’égaler le fun des courses de Wipeout ou F-Zéro on prend malgré tout du plaisir à se jeter dans l’arène afin de prendre part à des compétitions nerveuses. Enfin plutôt que de taper le carton dans le bar, il est possible de s’adonner à des parties de Sling Puck / hockey de table. Dans ce mini-jeu, il s’agit d’envoyer tous les palets situés de son côté vers la table de l’adversaire en les faisant passer par un passage tarabiscoté. Pas toujours évident, parfois un brin stressant car l’IA se montre impitoyable. Si vous vouliez taper dans le palet pour vous détendre c’est râpé ! Enfin, cette édition anniversaire s’est étoffée d’une galerie de photos et vidéo retraçant le développement du jeu et elle offre aussi un mode speedrun, dépourvu de sauvegarde destiné aux joueurs qui veulent se frotter à un challenge nettement plus corsé. On a qu’une seule vie après tout !  

Techniquement cette cuvée anniversaire de Beyond Good & Evil peut se vanter d’être évidemment plus jolie que la resucée HD parue sur Xbox360 et PS3. Attention par « plus jolie », comprenez que la réalisation sur une version boostée du Jade Engine (moteur graphique maison développé par Ubi Montpellier pour BGE) est davantage détaillée sans pour autant avoir été adaptée aux standards graphiques actuels. Les environnements restent affublés de contours polygonés assez vieillots héritées de la version PC d’origine. Pour ce remaster, Ubisoft s’est focalisé sur l’amélioration des textures au niveau des persos ainsi que celles des décors. Pas de quoi éclater nos rétines même si l’on apprécie de distinguer les « pores » sur le groin de Pey’J (l’homme porc) ou de voir les PNJ dotés de fringues aux textures de tissus. Comme évoqué au-dessus, les environnements bénéficient de textures plus détaillées, qui offrent notamment une voûte céleste (by night) bien plus sombre et complexe qu’à l’origine. Afin de donner un peu plus d’allure au rendu, le remaster de BGE est doté de jolis effets d’éclairages, de transparences et de reflets sur l’eau affinés lors des balades en hovercraft. Le jeu tourne en 4K le plus souvent à 60 images par secondes mais propose un mode de rendu axé sur la fluidité (avec une résolution abaissée au 1440P) afin de ne pas laisser le framerate descendre sous la cinquantaine d’images par secondes. Plus fluide que les versions GC/PS2 d’antan, notez par contre que la mouture destinée à la Switch ne propose que du 30 images par seconde (en mode docké ou portable) avec des textures bien moins fines que celles des remasters parus sur Xbox Series et PS5. Étonnant non ? Amélioré sur la forme, BGE est en revanche toujours flanqué d’écrans de chargements, rapides certes, mais qui sont trop fréquents. Voilà qui s’avère particulièrement frustrants lorsque l’on se trimballe dans un complexe labyrinthe. S’il a vu sa BO signée Christophe Heral réorchestrée, le jeu propose toujours une VF de grande qualité où Emma de Caunes donne de la voix à Jade et Martial le Minoux campe la couenne de Pay’J.

Test – Beyond Good & Evil 20th Anniversary Edition – C’est pas si mal
CONCLUSION
20 après, Beyond Good and Evil refait parler de lui à l’occasion d’un remaster sympathique, vendu à prix tout doux mais toujours flanqué de quelques défauts de jeunesses. Un achat qui vaut le coup pour un jeu culte si vous rechignez à ressortir votre PS2/GameCube et son câble composite ou que vous n’avez pas déjà craqué pour la version HD.
Les plus
Une réalisation visuelle améliorée
Un tarif plutôt attractif
Les bonus et le mode speed run    
Les moins
Des mécaniques de jeu du début des années 2000
Un brin trop répétitif
Les écrans de chargements et les caméras fixes
6.9