Quand Jordan Mechner créa le tout premier Prince of Persia, il ne se doutait pas que son prince allait inspirer bien des titres depuis. Après plusieurs volets avec un gameplay 3D, Ubisoft Montpellier s’est permis un petit retour en arrière.
Et pourtant il ne s’agit pas d’utiliser encore les sables du temps pour rembobiner comme dans les précédents volets 3D. Cette fois-ci les développeurs d’Ubisoft Montpellier ont décidé de retourner à ce qui a fait l’essence même de Prince of Persia à savoir un gameplay 2D. Evidemment il ne s’agit nullement de reproduire exactement le gameplay de l’époque désormais trop limité. Les développeurs ont opté pour un metroidvania à savoir mêlant action avec des combats intenses, de la plateforme avec un zeste de réflexion. Autant vous dire que les fans du genre en auront pour leur argent.
De prime abord, on peut penser que ce Prince of Persia The Lost Crown n’offrirait qu’une courte aventure. Il n’en est rien puisqu’il faudra une bonne quinzaine d’heures en moyenne pour le terminer en fonction du niveau de difficulté choisie, de votre performance et de l’utilisation d’aides ou non. En effet, vous pouvez opter pour un mode guidé qui vous permet de voir sur la carte les divers objectifs à atteindre ou vous en abstenir pour vous pousser à l’exploration. Dans ce second cas, Ubisoft Montpellier a imaginé une fonctionnalité vraiment bienvenue. Il s’agit des fragments de mémoire. Limité en nombre, ces fragments permettent de prendre une capture d’écran et l’assigner à l’endroit où vous l’avez prise sur la carte. Cela permet ainsi d’annoter des lieux que vous pensez important par la suite. Le concept est simplissime mais d’une redoutable efficacité. Evidemment, vous pouvez retirer ces captures à tout moment une fois que vous n’en avez plus besoin. Cela rend l’exploration excitante sans pour autant vous frustrer de ne plus retrouver les lieux importants pour votre progression.
Avec un agencement des salles et des zones réussi, ce Prince of Persia The Lost Crown vous fera donc explorer divers environnements truffés d’ennemis et de pièges en tous genres. Incarnant Sargon, un des guerriers appelés les Immortels, vous partirez à la rescousse du prince de perse au mont Qaf où d’étranges évènements vous pousseront dans vos derniers retranchements. Heureusement, Sargon est un combattant agguéri. Il maîtrise parfaitement une double lame et pourra au fur et à mesure de l’aventure gagner en compétences comme son talent au tir à l’arc et surtout l’acquisition de nouveaux pouvoirs pour l’aider à déjouer les pièges. Outre des coups spéciaux pour mieux décimer les ennemis et notamment les divers boss qui vous barreront le chemin, Sargon pourra améliorer ses capacités athlétiques avec, par exemple, le dash en l’air ou encore la capacité de se figer dans une position pour y revenir ensuite. Cela sert notamment pour traverses certains passages délicats. Il faudra donc jongler entre ses diverses capacités pour réussir à progresser. Autant vous dire que par moment il vous faudra faire preuve d’une sacrée dextérité et donc de persévérance car il est fort probable que vous ayiez à vous y reprendre à plusieurs fois pour réussir.
Les combats sont somme toute classiques à l’instar de bien des beat’em up. Il suffit uniquement d’un bouton pour vous lancer dans des frappes avec vos lames. Si en mode facile, on peut jouer les bourrins, dans les modes plus difficiles, il faudra faire preuve de retenu et bien ajuster ses frappes, ses esquives et ses parades pour vous débarrasser de vos ennemis. Et comme souvent, les boss que vous aurez à affronter nécessiteront de bien repérer leurs attaques pour mieux les parer ou les esquiver avant de lancer vos attaques. Bref, pas de grande innovation sur ce point mais une bonne exécution pour un gameplay efficace. Testé sur la version PS5, j’aurais toutefois aimé que les commandes répondent de manière plus immédiate. Je ressens parfois la petite latence qui peut faire rater votre attaque ou vos sauts.
Visuellement, le choix artistique est réussi et permet de produire un jeu qui s’adapte relativement facilement à toutes les plateformes concernés. Ne vous attendez pas à une réalisation tonitruante sur les consoles de la nouvelle génération ou sur PC. Cela reste propre, sans fioriture ou débauche en effets visuels et effets spéciaux. On sent que la version Switch a probablement servi d’étalon. Le style dessin animé est parfaitement exécuté avec des animations soignées. Ubisoft Montpellier n’a pas poussé le vice de ce retour en arrière en optant pour le rotoscoping pour les animations. Testé sur la version PS5, Prince of Persia The Lost Crown ne souffre d’aucun défaut majeur venant entacher le plaisir de jeu.
Même si beaucoup espéraient un nouveau Prince of Persia 3D – et on attend toujours le fameux remake du premier titre d’Ubisoft – ce Prince of Persia The Lost Crown est plaisant pour qui aime le genre metroidvania. Personnellement je pense qu’il n’a véritablement de Prince of Persia que le nom. Ce titre aurait pu s’intituler Sargon et les Immortels que cela ne m’aurait pas choqué et n’aurait en rien changé mon opinion positive sur ce titre. Mais bon, affubler le jeu de nom d’une franchise connue est certainement plus vendeur n’est-ce pas?