Test – Forza Motorsport – Sans forcer…

BLOC INFO
Release Date
5 octobre 2023
Editeur
Microsoft
Développeur
Turn 10 Studios
Genre
Course, Simulation
Machines
XSX/S, PC
PEGI
3
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Oubliée l’ambiance déjantée des compétitions hors-pistes du Mexique, place à la course sur circuit : la vraie ! Accros à l’asphalte, à la vitesse et à la gomme brûlée réjouissez-vous Forza fait son grand retour !

L’année passée, Michel s’était largement étendu sur le test de Gran Turismo 7.  Surprise, il a laissé le soin au fan de courses « Arcade » que je suis, de vous donner son humble avis sur la dernière mouture de Forza Motorsport. Enfin l’âge de raison ? Avec dix-huit ans d’existence, huit volets et cinq spin-off de la franchise Horizon, la licence Forza est sans doute LA simulation automobile la plus emblématique des consoles Xbox… survivant à Project Gotham Racing. Depuis ses premiers tours de circuits sur la vénérable Xbox en 2005, Forza (tout court) a livré trois volets sur Xbox360, puis encore trois autres sur Xbox One et Turn 10 Studios offre enfin aujourd’hui l’épisode tant attendu exclusif aux Xbox Series. Mine de rien, Microsoft avait dégainé en 2013 un splendide Forza 5 sorti le même jour que sa Xbox One. Les possesseurs de Xbox Series ont rongé leur frein pendant trois ans pour enfin s’essayer à un épisode cousu main pour leur console et dispo chez les revendeurs comme sur le Game Pass Ultimate. Après quelques années d’absence, Forza Motorsport pourrait combler de bonheur tous les passionnés de courses automobiles par un contenu gargantuesque ? Pas forcément !

Les reboots sont à la mode, on l’a vu encore récemment avec MK1. Est-ce pour surfer sur la vague que Microsoft et Turn 10 Studios ont baptisé simplement leur dernier né Forza Motorsport plutôt que Forza 8 ? On aimerait croire que le jeu repart sur de nouvelles bases. Six bonnes années sont passées, on a la sensation d’avoir juste une évolution, au mieux une version peaufinée de Motorsport… graphiquement. On y reviendra. Commençons par un point qui fâche, le jeu ne propose qu’une vingtaine de circuits (tels Spa Francorchamps, Le Mans…) qui disposent de plusieurs tracés, comme Forza 7. Mais à la différence de ce dernier, il est impossible de foncer à tombeau ouvert sur le tracé Nordschleife du Nürburgring. Il faut donc se contenter des variantes GP et Sprint de ce circuit mythique. Certes, Motorsport ne brille pas par son nombre de tracés disponibles dès sa sortie, en revanche, il se paye de luxe d’afficher près de six-cents véhicule jouables. Impressionnant ! On retrouve des bagnoles de série venues de tous les horizons (Toyota, Renault…), de belles italiennes de chez Ferrari ou Lamborghini, des supercars au lignes racées taillés pour les hautes vitesses et même encore des monoplaces qui ont fait rêver les fans de F1. Bien qu’il affiche plus de bolides jouables que son distingué concurrent à son lancement (Gran Turismo 7 pour ne pas le citer), Forza Motorsport ne parvient pourtant pas à mettre la barre aussi haut que Forza 7 : dommage !

Comme évoqué quelques lignes plus haut, cette cuvée 2023 de Forza donne la sensation d’avoir pris l’aspiration de son prédécesseur. Comprenez que dans les grandes lignes il propose quasiment les mêmes modes destinés à être pratiqués en solitaire ou en multijoueur. Le pilote égoïste aura fort à faire sur l’inévitable mode Carrière. Il invite à évoluer à travers des ligues en participant à des compétitions, où il faut se mette au volant de certaines catégories ou modèles de véhicules. Il s’agit ainsi de participer à une demi-douzaine de courses afin de remporter un championnat. Que c’est long et fastidieux !  Après avoir réalisé un chrono et trois tours en guise de qualif, on peut enfin participer à la course où l’on se retrouve confronté à un pack d’une vingtaine de Drivatars controlés par l’IA. Toujours destiné aux pilotes solitaires le mode Jeu Libre invite à s’essayer aux différents tracés et véhicules du jeu juste pour le plaisir. Toujours en solo mais face au fantôme d’un autre pilote, on peut se frotter au mode Rivaux où l’on doit exploser les chronos mondiaux d’autres joueurs afin de grimper le classement général. On retrouve aussi un Multijoueur en Vedette. Derrière ce titre ringard tout droit sorti des méandres obscures des 80’s, cette déclinaison du mode en ligne oblige à prendre part à des épreuves libres ou en spéciales. Dans ce dernier cas on doit concourir sur un circuit déterminé avec un véhicule spécifique en imposant les mêmes règles ou plutôt des contraintes identiques à celles du mode carrière. On doit piloter une bagnole (ou catégorie de véhicule) imposée, sur un circuit déterminé, participer à des essais puis réaliser le meilleur chrono possible lors d’une qualification pour déterminer son placement sur la grille de départ. Exit les drivatars puisque l’on se retrouve opposé à un nombre variable de joueurs. Aspect sympa de ce mode, il semble pouvoir captiver les pilotes les plus chevronnés sur la durée puisque à l’instar de Forza 7 les épreuves comme les circuits sont fréquemment renouvelées. Évidemment, Forza Motorsport n’oublie pas de proposer un mode multijoueur plus conventionnel où il est possible de convier ses potes à des sessions de jeu privées et mitonnées à notre goût. S’il semble en avoir sous le coude pour passionner les pilotes durant les longues soirées d’hiver à venir, le contenu semble finalement moins généreux que celui de son prédécesseur. Du moins pour l’instant. Espérons que du contenu gratuit viendra vite étoffer son nombre de circuits et de voitures. S’il manque un tantinet de fond, la forme, elle, n’est pas sujet à controverse !

Non, il ne s’agit pas déjà d’attaquer le passage sur le grill dédié à la réalisation. Rassurez-vous. Nous allons aborder les sensations de pilotage et sur ce point l’expérience Forza Motorsport ne déçoit pas. Au volant d’une citadine embarquée dans une série de virages comme aux commandes d’un puissant bolide, on prend un plaisir monstre à foncer sur les circuits de ce Forza. En sus des inévitables anneaux de vitesse, on trouve bien sûr des pistes plus techniques qui regorgent de chicanes, de virages en épingles vicelards comme de descentes brutales débouchant sur un virage sournois après une montée lente digne d’un roller coaster. Le titre délivre des sensations visuelles incroyables, on ressent aussi le comportement de la voiture sur l’asphalte ou hors-piste via les vibrations transmises au gamepad jusque dans les gâchettes. Immersif ! Cependant il nous tarde de pouvoir y jouer avec – peut-être – un futur contrôleur Xbox doté de retours haptiques dignes de la DualSense pour plus de sensations. Parvenir à dompter les chevaux sous le capot pour maintenir la trajectoire sur la piste ou dans les virages relève parfois de l’exploit. Heureusement la tenue de route des bolides peut être améliorée au fil du temps et des améliorations mécaniques, et Forza Motorsport propose toujours pas mal d’aides à la conduite pour assister les néophytes. En sus d’indiquer les trajectoires idéales ou zones d’accélérations et freinages, on peut lors des courses contre la montre ou durant le mode carrière utiliser le Retour en Arrière pour revenir quelques secondes en amont dans le temps afin de mieux aborder un virage mal négocié ou éviter un accident. Que les joueurs en quête « d’authenticité » se rassurent, notamment dans les compétitions en lignes, le jeu lorgne davantage vers la simulation automobile en obligeant à composer – entre autres – avec l’usure des pneumatiques et les ravitaillements en essence lors d’arrêts au stand.  Ajoutez à cela le fait de pouvoir désactiver le Contrôle de Stabilité ou le Contrôle de Traction (dans le menu des options) et ça glisse au pays des merveilles ! Les bagnoles ont alors tendances à déraper méchamment dans les virages quand on remet un bon coup d’accélérateur ! Cependant notez que les épreuves de Drift ou de Drag sont hélas absentes de Forza Motorsport. Un peu de folie n’aurait pas fait de mal dans ces courses trop conventionnelles ! Mais durant les épreuves hors ligne, il faut aussi composer avec des concurrents – les Drivatars – dont le comportement est toujours inspiré par celui d’autres pilotes/joueurs. Pas étonnant d’en voir certains couper les virages quitte à se retrouver à patiner dans le gravier ou même encore d’en voir d’autres moins fairplay tenter le contact avec des bagnoles. Les Drivatars sont dotés de comportement “humains” mais il est possible de moduler la difficulté afin de corser les challenge, voire au contraire, se simplifier la vie surtout quand on se retrouve aux commandes d’un bolide peu maniable. Vous voilà prévenus. Une fois en piste, Forza Motorsport offre une expérience plus intense que jamais ! 

Les quelques six cents voitures incluses dans ce huitième volet… pardon reboot de Forza se distinguent par leur vélocité, leur tenue de route, leur accélération, leur distance de freinage. Afin d’avoir un aperçu global de leur potentiel, elles possèdent toujours des indices de performances et affichent aussi le type de transmission employé : traction, propulsion ou quatre roues motrices. Si les espèces sonnantes remportées dans les courses ou tout au long du mode carrière de Forza 7 permettaient d’améliorer la voiture à sa guise, cette fois dans Forza Motorsport l’argent ne fait pas le bonheur. Les améliorations se débloquent à mesure que l’on utilise un véhicule et que l’on gagne en affinité lors d’une montée en expérience indépendante de celle du niveau du pilote. En définitive l’argent remporté lors des courses ne sert qu’à étoffer son garage : voilà qui est sympa !   

Testé sur Xbox Series X par le biais du GamePass Ultimate, le jeu ne profite pas d’une sortie sur les machines d’anciennes génération. Cela peut paraître étonnant quand le Forza Horizon 5 paru en 2021, s’était vu offrir une sortie sur Xbox One. Donc. Oubliée la compatibilité ascendante, Forza Motorsport a été optimisé pour les Xbox Series (S/X) et n’est vendu que pour ces plateformes. Les possesseurs des bécanes obsolètes en mal de simulation automobile sont-ils laissés sur le bas-côté de la route pour autant ? Non ! Car leur salut vient du GamePass Ultimate et plus précisément du XCloud, il permet d’exécuter proprement en streaming le jeu sur les Xbox One des familles. Par proprement comprenez que le jeu tourne de façon fluide sans afficher de glitch, à condition d’opter pour le mode de rendu “graphique” dans les options vidéo. Quant au mode “fluidité”, paradoxalement, il inflige une animation bien moins fluide, et il est en sus assez peu jouable et est flanqué d’artéfacts visuels désagréables : étonnant non ? Mais pour savourer une expérience Forza sans concession sur Xbox One S il est presque préférable de se cantonner au Forza 7 incroyablement beau et fluide. Un coup d’œil au rendu bougliboulguesque de certains screens devrait vous faire comprendre que le jeu est jouable par le cloud, mais au prix d’un graphisme manquant de finesse. Si vous privilégiez l’expérience de jeu plutôt que la forme tentez le coup vous serez bluffé malgré tout !

Lorsqu’il tourne sur Xbox Series X, Forza Motorsport n’accable pas de tels problèmes. Le titre se paye ainsi le luxe de s’afficher en ray tracing et en 4K en contrepartie d’une animation – malheureusement – moins fluide. À l’opposé on retrouve un mode qui fait fi des fioritures graphiques – ça reste aussi beau que Forza 7- afin d’offrir une animation parfaitement fluide, et davantage de sensations lorsque l’on fonce à toute vibure sur les circuits. Le réglage intermédiaire nommé Performance RT offre sans doute le meilleur compromis pour profiter de Forza Motorsport. Il ne sacrifie pas la quantité d’effets graphiques, ni la fluidité en contrepartie d’une 4K en résolution dynamique. Visuellement c’est un régal pour les yeux ! Les courses peuvent se dérouler avec un cycle/jour nuit, sous une météo précise à un moment prédéfini avant course ou aux conditions météorologiques dynamiques. Le titre invite à rouler par temps clair, dans la brume ou sous une pluie battante. Pas question de sortir les pneus neige, la poudreuse n’est pas de la partie ! Forza Motorsport foisonne de nombreuses particules, il affiche des circuits détaillés et colorés sans rien sacrifier à la distance d’affichage et – donc – on profite en prime d’effets de ray tracing qui reflètent l’environnement sur la carrosserie de la voiture comme sur l’asphalte trempée. Les modélisations des voitures sont de toute beauté et peuvent se déformer (légèrement) en cas de collision avec l’environnement ou les voitures adverses. En plus de bénéficier d’extérieurs chiadés, les bolides affichent bien sûr des intérieurs… ou plutôt des volants et tableaux de bords soignés. On regrette un peu de ne pas pouvoir admirer les habitacles sous toutes les coutures (j’exagère) lors des courses : l’expérience aurait dans doute gagné en immersion. À la place on ne peut que bouger le regard de son pilote vers le rétro de gauche ou celui de droite. En sus de cette vue interne, on retrouve aussi les vues haut du tableau de bord (sans le volant), capot, pare-choc, ainsi que les inévitables vues arrière ou arrière un peu plus lointaine. Des angles de vues classiques qui offrent plus ou moins de visibilité lors des courses. Pour refermer ce chapitre consacré à la réalisation signalons que le jeu dispose de temps de chargements fulgurants (ou plutôt pas trop longuets) aussi bien sur Xbox Series X que… sur Xbox One S par le biais du Xcloud. Si la bande-son de Forza Motorsport ne marque pas les esprits, tant elle est anecdotique, le studio Turn 10 s’est appliqué à offrir à la place de splendides effets sonores. Les bruits des moteurs comme les crissements des pneus sur l’asphalte vont, à coup sûr, faire battre votre cœur à la chamade !

Test – Forza Motorsport – Sans forcer…
CONCLUSION
Après trois ans d’attente voici enfin un Forza Motorsport cousu main pour les Xbox Series ! Visuellement chatoyante, enrichie en sensations fortes, elle a de quoi sous le capot pour vos passionner par ses modes solos et multijoueur. Loin de friser l’excellence, une très bonne simulation automobile à savourer sur Xbox Series… ou Xbox One par le Xcloud !
Les plus
Enfin un Forza Motorsport sur Xbox Series, il était temps !
Une réalisation graphique absolument somptueuse, une partie sonore immersive
La compatibilité Xbox One par le XCloud
Le plein de sensations fortes
Les moins
Un mode carrière et des menus qui manquent un peu de folie
Moins de voitures et circuits que Forza 7
8
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