Grâce à la dernière mise à jour, Gran Turismo 7 est donc jouable avec le PS VR2. L’immersion apportée est vraiment bluffante avec une excellente qualité visuelle et une fluidité exemplaire. Si seulement cela ne me provoquait pas des nausées.
Il ne s’agit pas d’un test de Gran Turismo 7 en tant que tel. Le contenu étant le même sur PS VR2, je vous laisse le soin d’aller lire mon test au besoin. Je vais me focaliser sur les possibilités et le potentiel sur PS VR2.
Commençons par l’aspect qui va m’empêcher de véritablement jouer à GT7 sur PS VR2 à savoir les problèmes physiologiques. Lorsque DriveClub avait bénéficié du PS VR1, j’étais particulièrement emballé car le concept même me paraissait évident. Malheureusement, il m’était impossible d’y jouer tant je faisais des malaises dès que je bougeais la tête. Je passais rapidement par toutes les couleurs avant de devoir retirer le casque VR et reprendre mes esprits pendant de très longues minutes. C’est malheureusement le cas aussi – dans une moindre petite mesure – avec GT7 sur PS VR2. Tant que je ne bouge pas la tête, cela reste gérable mais dès lors que je commence à me prendre au jeu en tournant la tête pour regarder la sortie des virages ou tout simplement pour regarder le rétro ou les adversaires, les nausées débarquent. Il m’est à mon avis impossible de faire une course complète. Autant dire que l’intérêt de GT7 sur PS VR2 en prend un sacré coup. La problématique du décalage de ce que perçoit notre vue et ce que perçoit le corps (et donc l’oreille interne) pose donc toujours problème. Notre vue nous dit qu’on est dans une voiture à 200 km/h mais le corps lui est statique sur une chaise. J’avoue que je ne vois pas comment ce problème peut être réglé pour que le VR devienne plus « physiquement » accessible. Peut-être que les joueurs fortunés ayant carrément un cockpit monté sur vérins auront moins ou pas ce problème… Dommage que Polyphony Digital n’ait pas pensé à permettre de jouer en vue extérieure. Même si cela perd en immersion, le jeu à la troisième personne pose généralement moins de problèmes physiologiques.
Maintenant, si vous ne ressentez pas ces nausées, est-ce que GT7 vaut le coup sur PS VR2 ? Oui. Tout d’abord, évoquons le showroom VR. Cette option permet de scruter tout bolide du jeu en VR. Vous pouvez vous déplacer tout autour et dans la majorité des cas également vous mettre au volant avec une vue intérieure permettant de regarder le souci du détail apporté par les graphistes. Ce n’est pas super utile mais les fanatiques de voitures apprécieront. A noter que seules les voitures que vous avez dans votre garage peuvent être scrutés dans divers décors. Si vous choisissez une voiture dans Brands Central, vous aurez que le décor Brands Central, etc.
Ce qui fait tout l’intérêt d’une simulation automobile en VR est l’immersion. Vous aurez l’impression d’être assis dans l’habitable de chaque voiture et le piloter. Vos mouvements de tête vous permettent de mieux voir la sortie de virage, les rétroviseurs ou vos adversaires. Le pilotage devient plus naturel. Il devient aussi un peu plus facile dans la mesure où on perçoit mieux les distances grâce à l’effet relief 3D apporté par le VR. Après un petit laps de temps d’adaptation, vous constaterez que vous gagnerez probablement en précision sur les virages et éviterez mieux les chocs en jugeant plus facilement les distances et les freinages adverses. Outre des cockpits vraiment soignés, Polyphony Digital n’a pas oublié d’intégrer l’affichage de certaines des informations en surimpression comme la vitesse, le rapport de vitesse ou encore l’accès aux réglages de traction, de freinage, de puissance ainsi que les informations de course. Vous pouvez tout retirer si le coeur vous en dit. A noter que les quelques voitures qui n’ont pas de vue cockpit sont toujours jouables en VR mais on se retrouve alors avec une vue capot pas très crédible.
Deux aspects que je regrette toutefois dans l’implémentation du VR dans GT7. Le premier concerne la non gestion des PlayStation VR2 Sense. En effet, si vous voulez jouer en VR, il faudra utiliser votre DualSense ou votre volant si vous en avez un. Les PS VR2 Sense ne sont d’aucune utilité. Vous ne pouvez même pas naviguer dans l’interface du jeu. C’est vraiment curieux. Cela l’est d’autant plus qu’une option aurait été amusante à implémenter. Polyphony Digital aurait pu faire en sorte que chaque PS VR2 Sense corresponde à une de vos mains. Ainsi, en bougeant vos Sense virtuellement, vous auriez pu serrer le volant et le tourner. Je sais que cela peut être un peu bizarre de faire des mouvements dans le vide mais franchement pourquoi pas?
L’autre point que Polyphony Digital n’a pas poussé jusqu’au bout concerne l’interface. La vue VR ne fonctionne qu’une fois dans la voiture en course. Dans tous les autres cas, vous serez en mode cinéma à interagir sur l’interface comme vous le faisiez avec GT7 sur votre TV. Il en va de même pour tous les replays ou les petits intros d’avant-course. Polyphony Digital n’a donc pas poussé le bouchon jusqu’à revoir toute l’interface en VR. Dommage notamment en ce qui concerne la customisation de vos voitures. Il aurait été tellement sympa de pouvoir bouger et scruter votre bolide virtuellement et de lui accoler en VR les stickers que vous souhaitez.
Techniquement, GT7 sur PS VR2 est sans conteste le meilleur jeu de course VR existant sur le marché. On retrouve le même gameplay avec une fluidité exemplaire même si on peut déceler quelques baisses de régime lorsqu’on joue avec beaucoup de concurrents sous la pluie. A noter que l’effet de pluie n’est pas assez marqué. On voit principalement les gouttes sur le pare-brise mais on a l’impression que le reste de l’environnement n’a pas de pluie. L’effet graphique est sur ce point trop fin pour être vraiment visible dans le casque VR. Je pinaille car dans l’ensemble la réalisation est du même acabit que son pendant sur téléviseur. Ce qu’on perd en finesse graphique, on le gagne en immersion.
Si vous avez déjà GT7 et avez décidé d’acheter le PS VR2, l’expérience vaut le détour puisque la mise à jour est gratuite. Mais si GT7 se devait d’être l’argument choc pour vous faire acheter le PS VR2, je vous conseille de trouver un moyen de le tester avant d’acheter le casque VR car vous pourriez avoir les mêmes problèmes physiologiques que moi.