Must Have incontournable de la N64, ce bon vieux Goldeneye tente un combe back improbable. Rien que pour vos yeux, on retente le coup vingt-cinq après !
À la fin des années 90, bien avant la démocratisation des deathmatchs endiablés en ligne sur PC puis sur console grâce à l’avènement du haut débit, on avait forcément un pote qui avait la N64 à la maison. Si (par pure politesse) on ne refusait jamais une partie de Mario Kart 64, en vérité on attendait fébrilement le moment où le Permis de Tuer était octroyé pour nous fragger joyeusement sur Goldeneye 64. Le jeu paru à l’origine sur la console de Nintendo avait conservé un énorme capital sympathie (nostalgie) et depuis c’était silence radio ou presque ! Souvenez-vous, Activision avait ressorti en 2010 un remake avec Daniel Craig nommé Goldeneye 007 sur Wii et Goldeneye 007 Reloaded sur PS3 et Xbox 360. Quant à Electronic Arts détenteur de la licence vers le milieu des années 2000, il avait livré un spin-off Au Service du Mal moins mémorable. L’attente aura été longue après ces tentatives de récupération opportunistes ! Épaulé par les développeurs de CodeMystics (responsables du calamiteux Neo Geo Pocket Collection… aïe), Rare ressort enfin Goldeneye du placard sur Switch, évidemment, et sur Xbox. C’est grâce au GamePass que l’on a pu redécouvrir cette pépite… ternie par les années. Les Diamants sont Eternels, pas l’or !
En digne adaptation du premier James Bond avec l’inoubliable Pierce Brosnan, Goldeneye 64 était un FPS qui retraçait fidèlement les événements explosifs du film. À travers une vingtaine de maps, on s’amusait à crapahuter à travers des complexes militaires ou dédales à ciel ouvert en dézinguant du soviet à grandes rafales de Ak47 ! Si le contenu était amplement suffisant pour s’éclater en solitaire, le jeu prenait toute sa dimension en multijoueur à quatre… même sur l’increvable télé 36 cm des familles ! Malgré un nombre d’arènes et de modes de jeux limités on se marrait bien, à l’époque. Bonne ou mauvaise nouvelle, sur le fond le jeu n’a pas changé d’un iota. Testé sur Xbox Series X et PC via le service Cloud, cette cuvée 2023 de Goldeneye 007 a des allures de portages fainéant ! Destiné à être pratiqué en multijoueur en écran splitté, le jeu a fait l’impasse sur le multi en ligne sur Xbox – la Switch profitant de la fonctionnalité. Une hérésie ! À moins de vouloir se taper un sympathique remember entre amis à la maison en soirée, le triste joueur Xbox esseulé est condamné à s’adonner à la campagne solo. Plus rageant encore, si le jeu est téléchargeable gratuitement pour les possesseurs de la compilation Rare Replay (normal) cela ne concerne que ceux qui ont acheté la version digitale et non celle vendue dans le commerce au format physique.
Achevons ce tour du proprio par la partie technique. Fin 1997, le rendu flou et full 3D de la 64 bit de Nintendo avait un certain “cachet” en comparaison des textures pixelisées de la PlayStation. Hélas et c’est un crève-cœur il faut admettre que le jeu a mal vieilli. Rare n’a pas amélioré les modèles 3D des PNJ flanqués de modélisations polygonales, ni les textures faciales. Dans certains levels en extérieur, on retrouve même le brouillard caractéristique de la N64 et une distance d’affichage réduite. Rassurez-vous la surpuissance de la console ou du Cloud est employée pour afficher un rendu 4K, dépourvu d’aliasing. Comme la version d’origine, le jeu sait s’adapter aux écrans larges et le rendu est plutôt “net”. Plus précis en tout cas que celui offert à l’époque par le câble composite. Si l’on a plaisir à redécouvrir la fantastique bande-son, ce que l’on apprécie sans doute le plus c’est le confort de jeu incomparable prodigué par les doubles sticks analogiques du pad Xbox. Une goutte d’eau de bonheur dans un océan de déception. Jamais plus jamais !