Guybrush n’a pas fini avec les singeries et il remet même le couvert l’animal ! Prenons la direction de l’île de Mêlée pour une aventure entre terre et mer. Hissez le pavillon noir moussaillon !
Vous pensiez que Monkey Island avait livré tous ses mystères ? Poussé par le besoin d’aventure et d’évasion, ce bon vieux Guybrush tente de monter une nouvelle expédition pour enfin percer le secret de l’Île aux Singes avant son rival de toujours Le Chuck. L’occasion de découvrir un héros moins fringuant, un loser toujours attachant accompagné par une galerie de personnages déjantés. Et tout ce petit monde se retrouve évidemment embarqué dans une nouvelle épopée. Ce titre développé par Ron Gilbert, une ancienne pointure de chez LucasFilm Games (avant que le studio devienne LucasArts), semble retourner aux origines de la saga afin de s’imposer comme une suite de Monkey Island. Plus qu’un simple développeur, Ron Gilbert est aussi l’un des géniteurs de cette licence et le créateur de quelques autres hits de chez Lucas comme Maniac Mansion et ses suites mais aussi le système Scumm. Une interface utilisée par la plupart (Voire la totalité ?) des jeux d’aventure de l’éditeur au début des 90’s.
Inutile de s’attarder davantage sur le scénario même si l’on peut affirmer que cette cuvée 2022 de Monkey Island devrait plaire aux vieux briscards du jeu d’aventure. Que dis-je ?! Aux vieux loups de mer du Point&Click, et ce bien que le titre ne boxe pas vraiment dans la catégorie du jeu d’aventure oldschool ! Pour commencer Return to Monkey Island propose une interface dépoussiérée. Malgré le recyclage de certains gimmicks d’antan (Tel le déplacement à travers une map, la progression écran par écran…) la nouvelle aventure de Guybrush s’avère parfaitement jouable au GamePad sans avoir des mécaniques dynamiques comme celles des productions de Telltale pour autant. Le stick gauche sert à déplacer notre aspirant pirate quant au stick droit il est dévolu aux interactions avec les décors comme les personnages que l’on valide avec des touches différentes du pad.Ainsi selon que l’on souhaite tailler une bavette ou observer un élément du décor on ne peut pas valider l’action avec le même bouton de la manette. Évidemment comme dans tout jeu du genre on retrouve un inventaire dans lequel on peut piocher des items pour les combiner à des objets glanés dans les niveaux, les employer avec des parties du décor ou les donner à des protagonistes. Précisons aussi que Return to Monkey Island évite les blocages lors de l’aventure puisqu’il intègre une aide de jeu visuelle complète et assez bienvenue. On remercie d’ailleurs Devolver Digital d’avoir transmis un code Steam afin de le tester sur PC. Mais nous attendions l’arrivée du jeu sur le GamePass de la Xbox Séries X pour passer ce Return to Monkey Island sur le grill.
Si les jeux d’aventure de chez LucasArts ont fait les beaux jours des micro-ordinateurs 16bits comme l’Amiga, l’Atari ST et évidemment le PC, l’éditeur a livré quelques adaptations console assez honnêtes de ses Point’n’Click. Cette fois pas de jaloux. Le dernier volet sorti des méninges de Ron Gilbert et de son équipe a profité d’une sortie simultanée sur PC et consoles. Testé sur Xbox Séries X par l’intermédiaire du GamePass, le jeu tourne sans surprise parfaitement sur la bécane de salon de Microsoft. Les temps de chargements sont fulgurants, l’installation minimaliste (comptez moins de 5 Go d’occupés sur l’unité de stockage) et le jeu est d’une stabilité exemplaire, même lorsque l’on reprend la partie grâce au Quick Resume. J’ai encore en mémoire le design du troisième volet, qui se voulait proche d’un dessin animé. L’univers de ce nouvel opus me fait furieusement penser à un livre pour enfants. Le chara-design est « meugnon », coloré, les différents tableaux possèdent quelques petites animations (effets climatiques, faune) bienvenues. Les mimiques et panoplies de mouvements des protagonistes en pseudo 3D bien qu’assez minimalistes n’en restent pas moins fluides. Si l’expérience s’est avérée être aussi jouable au pad qu’à la souris, il faut admettre que sur console, on oublie parfois de contrôler le simili pointeur du mulot par le biais du stick droit. Une légère lourdeur dans les mécaniques pour un jeu qui a pourtant opté pour une interface épurée. Pour conclure ce tour du proprio, précisons que ce jeu est en français dans les textes et menus mais pas dans les voix. Les persos pourtant très bavards n’ont conservé que les excellents doublages dans la langue de Shakespeare… ou dans le cas de Monkey Island dans la langue autrefois pratiquée Mary Read ou Edward Teach. Dépaysement garanti par les dialogues mais aussi par les musiques ! Ce Return to Monkey Island n’hésite pas à reprendre des thèmes bien connus de la saga. De douces Mélodies de Proust qu’on ne se lassera jamais d’écouter.