La mythique machine seize bits n’a pas fini de livrer toutes ses pépites. Sega profite du trente-quatrième anniversaire de la sortie de la MD au Japon pour proposer une seconde fournée de jeux qui ne manque pas de générosité ! Attention les yeux !
En juin dernier, Sega Japon avait tenu un stream pour annoncer l’arrivée d’une nouvelle console mini. Après la Mega Drive Mini et la Game Gear (miniaturisée à l’extrême en plusieurs coloris) lancée à l’occasion du soixantième anniversaire de La marque, je caressais l’espoir – comme beaucoup de nostalgeeks sans doute– que la firme de Haneda allait redonner ses lettres de noblesse à la Saturn : et non ! Les gens de Sega Japon ont décidé de prolonger le plaisir sur la ludothèque 16bit en lançant une version redesignée basée sur la seconde mouture de la console. Une version que beaucoup de joueurs ont connu puisqu’elle est restée en vente en France pendant 4 ou 5 ans, après le milieu des années 90.
Comme on l’a déjà dit dans le précédent test de la Mega Drive Mini, il n’est pas dans les habitudes de Playscope de tester les machines dédiées au retrogaming. L’ex Segamaniaque que je suis (fanboy de Sega à l’époque où la compagnie fabriquait encore des consoles de jeux) refait une exception en passant sur le grill cette Mega Drive 2 Mini. Si la première bénéficiait d’un design en tout point fidèle au modèle sorti en Europe, cette seconde mouture se veut aussi comme l’exact réplique de la MD2, à un voire deux détails près ! Au lieu d’employer un bouton poussoir comme sur la MD2 PAL (ou Genesis2 NTSC) d’origine, cette mini console utilise un interrupteur tel la MD2 japonaise. Autre léger coup de canif donné à la ressemblance avec la machine d’antan, l’absence de diode d’alimentation. Ce sont là deux petites entorses visuelles destinées sans doute à réduire les coûts de fabrication. Rassurez-vous. Pas d’autres concessions ont été faites sur la forme de la bécane rouge et noire, même si une seconde manette six boutons aurait été bienvenue pour s’adonner aux nombreux titres jouables à deux. La machine vendue exclusivement par le biais d’Amazon est importée dans notre contrée non pas par Sega Europe (Brexit oblige ?) mais un importateur tiers Dartslive France. Voilà qui nous ramène un peu aux heures de gloire de Sodipeng ou Guillemot quand ces sociétés importaient alors en France la PCE Engine et la NeoGeo.
Avant de se pencher sur les jeux disponibles dans cette machine, rappelons à titre de comparaison que la SNES Mini en proposait 21, la MegaDrive Mini doublait la mise et en comportait 42 et la CoreGrafx Mini (distribuée exclusivement sur Amazon) en contenait 50 sortis au format HuCard et CDRom. La Mega Drive 2 Mini met la barre encore plus haute puisqu’elle intègre un peu plus de 60 jeux et à l’instar de la version miniaturisée de la bécane de NEC, elle propose aussi des titres aux formats CD. Plus qu’une Mega Drive 2, Sega a couplé sa 16bit à l’extension MegaCD2 … enfin d’une certaine manière. Impossible d’accéder au bios du MegaCD, dont le jingle ne s’affiche malheureusement pas au lancement d’un des douze jeux au format CD.
En termes de jeux, AM2 et Sega ont vraisemblablement entendus nos prière et ils ont ratissé large sur la seconde fournée de titres. Si on déplorait un gros manque de variété sur la première génération de jeux MD Mini, cette fois il y en a vraiment pour tous les goûts ! Baston, Action-Plateforme, RPG, Puzzle-Game, Beat Them Up, Course, Stratégie, Tactique, presque tous les genres sont de la partie… même s’il manque toujours un titre pour taper le ballon (de foot ou de basket). Dommage toujours pas de NBA Jam, de ISS Deluxe ou de FIFA ! EA est pourtant encore de la partie et propose de rejouer cette fois à Desert Strike et Populous. Parmi les autres éditeurs incontournables citons DataEast (Atomic Runner et Midnight Resistance), Taito (Rainbow Islands, NightStriker et Ninja Warriors), Namcot (Rolling Thunder 2, SplatterHouse2…) et évidemment Capcom profite de l’occasion pour livrer son Super Street Fighter 2 et son incroyable adaptation MegaCD de Final Fight. Parmi les autres titres marquants de cette MD2 mini, on ne manque pas d’évoquer l’excellent Earthworm Jim 2, le très sympathique Fatal Fury 2, mais aussi d’autres pépites comme Alien Soldier et Ranger X ainsi que ThunderForce IV ou ViewPoint du côté des Shoot Them Up. Pardonnez de balancer un peu pêle-mêle les titres mais disons que depuis la flambée des prix du marché du retrogaming certains jeux sont extrêmement convoités et c’est un plaisir de les (re)découvrir à un tarif plus que décent grâce à cette MD2.
Du côté des jeux développés par SEGA, on ne peut que se réjouir de retrouver des références inusables (Afterburner2, Super Hang On, …) mais aussi le plus controversé Streets of Rage 3 (dont on reparle plus bas) ou des joyaux méconnus comme Ristar, Vectorman2 ou The Ooze sortis vers la fin de carrière de la machine à une époque où les polygones des 32bits nous faisaient les yeux doux. D’ailleurs en parlant de polygones, il aura fallu attendre la seconde mouture de la MD Mini pour voir SEGA proposer de rejouer à l’adaptation 16bit de Virtua Racing, moins fluide et moins complète que la version 32X mais qui n’en reste pas moins un incroyable tour de force ! Autre titre passé à la 3D, Sonic 3D réalisé par Traveller’s Tales pour le compte de Sega est accompagné dans cette compilation par l’inusable Sonic CD dont on peut savourer les cinématiques d’intro en versions US ou PAL/ JAP. Des changements régionaux proposés d’entrée de jeu ou qui nécessitent toujours de paramétrer les options de langue pour en profiter. À l’instar du Streets of Rage 3 / Bare Knuckles 3. Dans sa version japonaise, le jeu a censuré une immense partie du premier level pour ne pas afficher son boss (Ash), un biker moustachu substitué par le karatéka Shiva. Cependant Bare Knuckles 3 exhibe toujours certaines ennemies plus dévêtues. Va comprendre Charles ! La MD2 Mini met à l’honneur quatre « sagas ». Comprenez que l’on retrouve 3 épisodes des RPG Shinning (in the Darkness/Force), deux volets de OutRun, deux opus de Ecco le Dauphin sortis sur MegaCD et enfin The Shinobi et Shadow Dancer. Du côté des Action RPG (présents en masse sur MD Mini première du nom), on ne peut que se frotter qu’au très sympathique Soleil/Ragnacenty clone de Zelda 3 sorti en 1994 sur Mega Drive. Toujours du côté des RPG, mais au tour par tour, la cuvée 2022 de la MD Mini dote Phantasy Star II d’un mode facilité pour convaincre les allergiques au genre de s’essayer à ce titre mythique ! Une bonne idée ! Les possesseurs de la MD Mini s’étonneront sans doute de retrouve encore Space Harrier II. En vérité il ne s’agit pas du même jeu mais plutôt d’une adaptation fidèle vers la Mega Drive de la version arcade du premier volet et d’un « remake façon arcade » du second opus. Si la MD Mini première du nom n’avait eu que deux jeux exclusifs (Tetris et Darius) de mémoire, cette MD2 Mini en propose bien plus. Ainsi en sus des remakes de Space Harrier et de Fantasy Zone, la machine permet de jouer à une demi-douzaine d’autres jeux cantonnés à l’arcade comme Super Locomotive et Spatter ou dont le développement était resté inachevé tels Vs Puyo Puyo Sun, StarMobile et Devi&Pi. Trois titres qui ont en commun de lorgner du côté du puzzle game ou du jeu de réflexion. La vraie star de cette MD2 Mini est évidemment le MegaCD dont on peut profiter des bandes-son en qualité « CD » et de vidéos pixelisées en intro ou lors des séquences de gameplay sur des jeux comme Night Trap (en VF), Sewer Shark et Super Silpheed qui bénéficie d’un effet 3D précalculé assez bluffant. Citons Yumemi Mistery Mansion qui a la particularité d’être un jeu d’aventure en vue subjective immersif. Hélas son intérêt est un brin gâché par l’absence de sous-titres et flanqué de digits vocales en anglais inaudibles. Dommage !
Se connectant toujours au téléviseur par le biais d’un port HDMI, la MD2 Mini sort une image en 720P et 60Hz qui a le mérite d’être nette. La console laisse au joueur le choix du format d’image (4/3 ou 16/9 étiré) d’afficher ou non des scanlines pour simuler l’affichage sur un écran/téléviseur cathodique. Dans l’ensemble le rendu est presque parfait. Dépourvu de tearing il affiche occasionnellement quelques « artefacts » sur Afterburner 2 et clignotements de sprites sur Space Harrier. Le studio M2 spécialisé dans le portage des jeux de la collection Ages vers la 3DS ou du remake arcade de Virtua Racing sur Switch est toujours à l’œuvre sur ces mini machines dédiées à l’émulation. Une pression de la touche reset sur la console ou du bouton « mode » sur la manette en cours de jeu permet de basculer vers un menu où l’on peut consigner/charger la progression vers un slot de sauvegarde ou quitter la partie. Dépourvu de fonctionnalités d’émulation plus avancées (comme le retour en arrière dans le temps), cette seconde révision de la MegaDrive se dote toutefois d’une fonctionnalité dont on avait déploré l’absence lors du test de la MD Mini : l’émulation du chip sonore de la MD ou de la MD2. Ceux qui ont eu l’une des deux machines à l’époque ont forcément une préférence entre des mélodies « étouffées » mais plus harmonieuses du premier modèle de MD ou des sonorités métalliques plus claires mais moins percutantes de la MD2. Achevons le tour du proprio en précisant que la machine est compatible avec les manettes USB (3 ou 6 boutons) de l’édition précédente. Précisons enfin que la console est dotée d’une interface en français qui détaille le nombre de joueurs et le pitch/principe de chaque jeu au lancement. Attention les textes et contenus en cours de partie peuvent être malgré tout en anglais.