Sorti l’an passé sur PlayStation 5, le FPS de Bethesda ne s’est pas perdu dans les couloirs du temps et débarque enfin sur Xbox et sur le Gamepass : Joie ?! Test express d’un hit intemporel ?
Avant de provoquer un séisme dans le paysage vidéoludique en rachetant Activision Blizzard, Microsoft avait déjà déboursé en 2020 une demi-douzaine de milliards pour s’offrir Bethesda Zenimax et tous ses développeurs … dont Les lyonnais d’Arkane Studios. Les créateurs de jeux comme Dishonored et sa suite et Arx Fatalis (avouez que vous l’avez oublié). Malgré ce gros chèque, cela n’a pas empêché la production des français (dont la sortie a été maintes fois reportée) de sortir sur PC et en exclusivité sur PlayStation 5. Une exclu temporaire puisque le jeu débarque finalement sur les bécanes de salon de Microsoft. Pour l’occasion, Deathloop a été testé sur Xbox Series X. Notez que les possesseurs de Xbox One ne pourront s’y adonner que par le biais du cloud gaming, production Next-Gen oblige. Coup dur pour ceux qui n’ont pas basculé sur les Xbox Series.
Deathloop offre une expérience pour le moins inédite. Comprenez que cet FPS / shooter à la première personne invite à incarner deux personnages (Colt ou Julianna) afin de protéger ou mettre le dawa dans la boucle temporelle qui sévit sur l’île de BlackReef. Dans la peau de Colt on doit ainsi éliminer en une seule journée les huit « Visionnaires » qui se sont partagés les terres hostiles de ce caillou perdu en pleine mer. Cela implique donc de pénétrer dans leur QG, de se frotter à la petite friture avant d’éliminer le boss à l’occasion d’un combat plus ou moins singulier. Au fur et à mesure des tentatives en s’aventurant dans les niveaux on découvre des opportunités de réaliser des assassinats « groupés » afin de se faciliter l’existence. Ainsi on peut par exemple noyer un couple de tourtereaux tandis qu’ils sont en plein « cinq à sept » plutôt que de leur coller des bastos dans le buffet.
S’il fait la part belle aux fusillades intenses, Deathloop oblige aussi à garder le profil bas en optant pour la carte de l’infiltration pour éviter notamment de périr dans une explosion atomique à la moindre alarme activée. Gare dans ce jeu le temps passe vite sitôt un « level » terminé et on a que quatre fenêtres temporelles (matin, midi, après-midi et soir) pour éliminer les caïds dans quatre maps/terrains de jeux avant de voir la journée rebooter encore et encore. Ces similis mondes ouverts ont des conditions climatiques qui varient d’un moment de la journée à un autre, le bestiaire et son placement change aussi et certains lieux ne sont accessibles qu’à des moments bien précis suivant la marée ou la météo. Pouvant être pratiqué en solitaire en profitant d’un nombre de tentatives « illimitées »et en modulant d’autres paramètres pour se faciliter la vie, Deathloop se pratique par défaut en ligne et oblige à survivre à l’intrusion d’un autre joueur dans la partie tout en ayant que seulement deux vies/tentatives par niveau. C’est à s’arracher les cheveux ! Même si l’on peut utiliser différents pouvoirs (téléportation, projection…) récupéré sur les victimes combiné à un arsenal plus ou moins destructeur il n’est pas rare de crever bêtement. Les ennemis sont nombreux, leurs tirs font souvent mouche… et on se retrouve aussi « Gros-jean comme devant » face aux bots d’une escouade de gardes et hommes de main quand la sulfateuse trouve le moyen de s’enrayer. Vraiment frustrant !
Achevons comme souvent le tour du proprio par la réalisation. L’esthétique du jeu fleure bon(d) la fin des sixties/début des seventies. Il a un charme pré-psychédélique complètement fou ! Difficile de ne pas craquer devant le design repompé sur celui des films d’espions diffusés au cinéma ou dans la petite lucarne avec ses grosses machineries, ses labos secrets, ses sauteries masquées et autres vilains machiavéliques en col roulés. Si les environnements peuvent se vanter d’être plutôt détaillés et d’afficher une distance assez respectable, de jolies textures colorés façon cell shading et effets de lumières chatoyants. En revanche on peut regretter un léger tearing (déchirure d’écran) et manque de lisibilité dans l’action. Difficile pour le joueur distrait de ne pas succomber à un combo de mignardises explosives (mines) ou de se faire vampiriser tranquillement la jauge de vie par un ennemi situé derrière ou sur le côté. La faute à un champ de vision assez étroit. D’ailleurs la perspective à la première personne (façon Dishonored et Bioshock) bien qu’immersive s’avère assez déroutante et manque cruellement de « fluidité » dans les modes d’affichage les plus voraces (4K RayTracing) et oblige à opter pour un rendu axé sur la fluidité indispensable pour gagner en réactivité et en zenitude… mais pas en coolitude ! En effet Deathloop suinte la classe par tous les pores de sa peau ! Par sa BO tout d’abord remplie de musique funky aux d’orgues bien groovy, par ses dialogues dingues aux protagonistes gouailleurs qui parlent mal de la bouche et enfin … par ses textes, menus et voix intégralement en français !