Si vous vous attendiez à une révolution dans la saga Gran Turismo, vous allez être déçu. Après un petit détour dans le monde de la compétition eSport avec GT Sport, Gran Turismo 7 revient à ses fondamentaux et ce n’est pas plus mal.
Lorsque j’ai découvert un certain Gran Turismo quelques mois avant sa sortie sur PSone en 1998, j’avais été surpris par l’intro de la preview. Je pensais qu’il s’agissait d’une bien jolie intro jusqu’à ce que je comprenne qu’il s’agissait d’un replay temps réel du jeu. Que de chemin parcouru – ou plutôt de tours de circuits parcourus – depuis avec 6 autres volets sans compter la version PSP et quelques versions annexes. Et n’oublions pas le dernier GT Sport qui a fait râler les fans de la première heure en raison de son approche compétition.
Avec Gran Turismo 7, Polyphony Digital reprend donc les ingrédients de la saga à savoir les centaines de voitures à débloquer ou à acheter, les nombreux circuits mélange entre des tracés existants dans la réalité et des créations – en l’occurence diverses ré-interprétations de circuits imaginés sur les précédents GT – et bien entendu les fameux… permis.
Hormis un mode Rallye Musical qui fait penser aux bons vieux OutRun et autres bornes d’arcade de course dans le temps, le coeur du jeu est regroupé dans le mode Carte du Monde avec des bâtiments symbolisant chacune des fonctionnalités. Et comme je le disais précédemment, tout commence par le GT Café et ses défis à relever. Au fur et à mesure que vous allez monter votre niveau de collectionneur, les différents éléments de la carte vont se débloquer avec des « interlocuteurs » vous accueillant et vous les présentant. On retrouve ainsi votre garage où sera conservé tous les voitures que vous aurez remporté, le GT Auto qui permet de personnaliser les voitures ou l’atelier de préparation.
Histoire d’apporter un zeste de nouveauté, le mode carrière repose sur le concept de GT Café. Chaque menu que vous allez récupérer regroupe diverses courses et objectifs à remplir pour récupérer de nouveaux bolides mais aussi débloquer de nouveaux circuits. La structure du jeu est donc un peu différente. Il n’y a pas de mode arcade par exemple. En fait outre les épreuves proposés, vous pourrez pour chacun des circuits débloqués vous lancer dans des courses arcade, des contre la montre ou encore du drift sur certains tracés ou des courses personnalisées. Vous pourrez également opter pour le mode Expérience du circuit qui vous permet d’apprendre les tracés secteur par secteur. Tout cela se retrouve dans le bâtiment Circuits Mondiaux. Et pour vous aider à vous y retrouver, un indicateur vous signalera toujours les épreuves requis pour vos missions GT Café. Evidemment, une fois débloqués, vous pourrez vous lancer dans n’importe quel circuit et championnat à votre guise.
Les modes multijoueur reposent sur deux bâtiments à savoir le bâtiment Sport dont le fonctionnement est similaire à GT Sport avec des sessions de course à des horaires précis et le bâtiment Multijoueur pour créer ou accéder à des parties privées ou publiques. Pour le mode Sport, il s’agit d’un mode vraiment plus dédié aux compétiteurs qui veulent jouer plus sérieux contre d’autres pilotes tout aussi sérieux avec des courses officielles. Pour les autres, qui veulent se lancer dans des parties pour le fun ou pour s’entraîner face à d’autres pilotes humains, vous avez le mode Multijoueur et ses lobbys et parties. Dans les deux cas, ces deux modes en ligne reprennent tous les éléments à savoir le système de classification, le fair play, etc. Ne soyez donc pas étonné de vous coltiner des Fangio du dimanche jouant au stock car tant que vous n’améliorez pas votre classe afin de petit à petit ne rencontrer que des pilotes sérieux. A noter que c’est aussi dans le bâtiment Multijoueur qu’on peut lancer des parties à deux en écran partagé.
Côté véhicules, Polyphony Digital les a disséminé sur trois bâtiments : Voitures de légende, Voitures d’occasion et Brand Central. Dans les trois cas, vous pouvez y acheter des voitures parmi plus de 400 modèles disponibles dans le jeu. Dans le cas de Brand Central, les voitures sont classées par pays et constructeur. Cela vous donnera une large vision de tous les bolides disponibles. Vous pourrez acheter tout véhicule pour peu que vous ayez d’argent évidemment.
Yazunori Yamauchi a toujours indiqué vouloir partager la culture automobile à travers les Gran Turismo. Gran Turismo 7 ne déroge pas à la règle. Partout dans le jeu, vous verrez des intervenants donner des informations sur les voitures, les marques voire sur l’histoire automobile. Le but avoué de GT7 est d’ailleurs d’aller encore plus loin sur ce point et cela se sent lorsqu’on progresse dans le jeu. Certains passeront vite fait les discussions mais il faut bien avouer qu’on en apprend toujours un peu voire beaucoup tout au long de la progression.
Je vais passer rapidement sur les bâtiments Missons et Centre de Permis qui proposent des petites épreuves relativement similaires. C’est surtout l’occasion de s’entraîner sur des sections de circuit pour les apprendre et en optimiser le pilotage. Et comme d’habitude, en fonction des récompenses (bronze, argent, or), vous débloquerez des voitures. Rien de nouveau donc de ce côté là véritablement.
L’aspect communautaire, en dehors des modes multijoueur, se retrouve sur les bâtiments Présentation et Scapes. Le premier est un véritable petit réseau social pour partager avec la communauté vos photos avec des likes et des commentaires possibles. Scapes reprend exactement ce qu’on avait déjà découvert sur GT6 à savoir des décors photographiés où on peut y insérer voitures et pilotes pour se créer de magnifiques séquences et photos à partager. Le principe reste le même, tout juste Polyphony a intégré encore plus de décors.
Qu’en est-il de la simulation ? Soyons clairs, pour la majorité des joueurs, Gran Turismo 7 se joue comme Gran Turismo 6. On a toujours ce côté feutré et une simulation plutôt précise sans atteindre les exigences de titres encore plus simulation comme un Assetto Corsa Competizione ou d’autres simulations sur PC. Gran Turismo 7 est un bon titre pour se lancer avec une courbe de progression et d’apprentissage pas trop frustrante. Si le début du jeu semble assez accessible à tous, petit à petit, vous aurez des bolides toujours plus rapides et des adversaires plus coriaces. L’IA du jeu m’a semble correcte et pas trop agressive. J’attends avec impatience que Polyphony Digital n’intègre les IA développés avec Sony AI nommé Sophy pour voir ce que pourrait donner des pilotes IA plus proches d’humains avec des comportements et des techniques de pilotage qui semblent particulièrement pointus.
Techniquement, la version PS5 est d’un très bon niveau. Le mode ray tracing permet des visuels et des replay magnifiques au détriment du framerate qui tombe à 30FPS. Le mode performance permet des replay à 60FPS. Par contre, ces deux modes graphiques n’impacte en rien le framerate pendant vos parties qui reste à 60FPS. On peut toutefois mettre un peu à genoux la PS5 dans certaines situations comme d’avoir une lumière du jour particulière avec la pluie et beaucoup de voitures à l’écran lors de replay. Mais dans l’ensemble, le jeu est fluide et parfaitement jouable. Le rendu se veut toujours aussi photoréalistique et autant vous dire qu’on se surprend parfois à se demander si ce n’est pas une retransmission TV. Les effets visuels basés sur le ray tracing, le cycle jour/nuit ou la météo sont soignés et crédibles mais si, sur certains points, j’ai trouvé certains effets un peu trop exagérés. Je pense notamment aux reflets du soleil sur les carrosseries bien trop brillants. Les chipoteurs pourront trouver râler sur quelques approximations comme le manque parfois de résolution et de finesse qui est visible notamment sur les reflets ou l’aliasing mais dans l’ensemble le visuel est d’excellente qualité. On sent toutefois qu’il s’agit d’un jeu cross-gen car je suis persuadé qu’on peut aller plus loin encore sur PS5.
Alors que penser de ce Gran Turismo 7 ? Tout simplement qu’il reste une excellente simulation sur PS5 et PS4/Pro. Il offre du contenu qui sera enrichi par la suite via des mises à jour promises par Polyphony Digital. Le contenu actuel vous occupera déjà pas mal d’heures car il va falloir piloter encore et encore pour débloquer les circuits, les championnats et bien entendu les voitures avec l’argent durement gagné pendant vos courses – à moins que vous soyez du genre à payer avec votre carte bleue pour avoir des crédits. Un titre à ne pas manquer si vous aimez l’automobile.