Lors du test de Halo Infinite, je me réjouissais de pouvoir bouffer du AAA bien gras en découvrant les nouvelles aventure du MasterChief. Aujourd’hui un titre indé, passe sur le grill, et mine de rien ça fait du bien de s’essayer à quelque chose de plus… léger. Test express.
Connus pour avoir planché depuis 2013 sur la franchise Steamworld, les nordiques de chez Image & Form livrent avec The Gunk un jeu assez inattendu. Ici pas de stratégie, de tour par tour, de tour de cartes, il s’agit de suivre l’épopée d’une bande de pilleurs en terre inconnues dans un jeu d’action/plateforme en vue à la troisième personne. Plus exactement, vous incarnez Rani une vaillante aventurière à la peau d’ébène, dont le bras amputé a été remplacé par « Choupette » une prothèse à tout faire (dont on reparle plus bas), doté de motivations altruistes et écolo, notre heroïne semble entretenir une romance « ambiguë » avec sa coéquipière. Bienvenue au XXIème siècle Boomer ! La plupart des cases de l’inclusivité ayant été cochées on passe au test.
Comme expliqué un peu plus haut (non pas là, plus haut !), le titre lorgne du côté du jeu d’action/aventure. Un mélange de Tomb Raider et Luigi’s Mansion… enfin plus exactement les Schtroumpfs Mission Malfeuille puisqu’il s’agit du dernier jeu en date dont le gameplay s’apparente le plus à The Gunk. En sus d’activer des séries de mécanismes et de se livrer à des phases plateformesques, cette exclusivité du GamePass Xbox/PC (ou vendue à 25€ sur ces plateformes) invite surtout à nettoyer les environnements pullulant d’ennemis et d’amas de matière noire : le Gunk ou crasse en français. Bref. Le temps d’une soirée d’hiver on aspire, on dézingue des aliens et on progresse dans des décors un brin labyrinthiques prétextes à des phases de plateforme et d’exploration. Le jeu impose parfois de se triturer les méninges, de faire preuve d’observation ou de revenir en arrière pour se sortir d’une voie sans issue. Plus frustrant, l’aventure achevée, le jeu ne propose pas de « New Game + ». Il se dégage de ce jeu une trop forte impression de linéarité. Comprenez que lors de la campagne solo on ne peut pas fabriquer plus d’items que ceux prévus et que l’on ne peut pas arpenter cette planète extraterrestre à sa guise. Puisque ce monde faussement ouvert est constitué en vérité de bouts de levels collés les uns aux autres. Plus frustrant encore, le scénario impose de revenir dans un niveau déjà visité pour se frotter à une confrontation face au boss final pas bien difficile. En dehors de quelques passages à la difficulté mal calibrée, rares sont les moments où l’on se sent vraiment en difficulté. Malgré quelques énigmes un peu plus retorses, et une maniabilité lourdingue qui manque de réactivité, dans l’ensemble le jeu est vite répétitif puisqu’il recycle la plupart des mêmes mécaniques . Trop rares sont les moment de génie ! Dommage !
The Gunk carburant à la quatrième mouture de l’Unreal Engine pas étonnant qu’il tourne aussi bien sur Series X que sur la bonne vieille Xbox One S. Évidemment le jeu profite des capacités de la dernière reine de beauté de chez Microsoft pour afficher un rendu plus chatoyant que sa glorieuse aînée. Les textures sont bien plus fines et volumineuses, le rendu graphique plus détaillé ( moins bougliboulguesque que sur One S), les effets de lumière plus éclatants et surtout sur la bécane de dernière génération de Microsoft l’expérience est plus fluide. Visuellement le jeu aurait pu être un sans faute si les modélisations des personnages cartoonesques n’avaient pas été affublés de doigts boudinés, d’animations rigides- dignes de pantins – lors des cinématiques et si la caméra avait offert davantage de précisions durant les sauts. Maudite caméra, elle joue d’ailleurs aussi des mauvais tours lorsque l’on gravi « l’escalier » en colimaçon d’un édifice rempli de gunk. Si le jeu peut se vanter d’avoir du style, côté ambiance sonore les effets sont naturellement répétitifs et les musiques jouées au violoncelle sont assez intimistes, discrètes et hélas pas bien mémorables. Signalons enfin que si nos héroïnes bavardent dans la la langue de Shakespear lors de l’épopée en solitaire dans cet autre monde, en revanche le jeu offre des sous-titres et menus en français. Joie !