Arrêtez donc de railler les joueurs Switch, qui moyennant un abonnement au Nintendo Online peuvent s’éclater à des jeux MegaDrive “gratuitement”. Pour rejouer à Gynoug nous allons tous passer à la caisse ! Une autre idée de la justice divine ?
Un simple coup d’œil aux « derniers » tests parus chez Playscope, devrait vous convaincre que nous sommes en pleine période rétronostalgique de l’ère des 16bits. Alors que nous avons bouffé une double dose de Cotton la semaine dernière, voilà un autre Shoot Them UP mythique de la MegaDrive qui s’engouffre dans la brèche. De Gynoug, je ne conservais qu’un trop vague souvenir de sa jaquette ou de son titre sur les pages du catalogue Micromania publié tout en nuance de gris chaque mois dans les revues telles MegaForce, Generation 4 et Joystick.Voilà enfin l’opportunité de corriger un oubli/une lacune que je le trainais depuis plus de 25 ans… ô joie ?
Le visuel de la jaquette comme la page d’intro l’annoncent en grande pompe : Gynoug offre d’incarner un ange musculeux répondant au doux nom de Wor. La classe ! Évidemment de par la distance d’affichage, et la taille ridiculement rikiki du sprite, on a plutôt la sensation de suivre les péripéties d’un frêle angelot qui virevolte dans les environnements étroits en battant des ailes. Comme les autres références du genre (R-Type, ThunderForce,Cotton…), ce titre boxe dans la catégorie du Shoot Them UP 2D. Il profite d’un scrolling à défilement horizontale et verticale et il s’agit de dézinguer les escadrilles ennemies, d’esquiver tant bien que mal leurs myriades de tirs et tout en évitant le contact avec les pièges et les surfaces du décor. Bonne chance ! En chemin on ramasse des Power UP pour altérer la forme du tir et des items qui permettent de recourir à la magie ou d’utiliser des attaques spéciales. Le jeu est constitué d’une demi-douzaine de stages qui offrent des combats contre des mi-boss et s’achèvent par des confrontations dantesques face à d’énormes gardiens de niveaux. Les levels sont assez longs et s’en sortir entier relève du miracle tant il faut avoir des réflexes de rapace et un self control en béton armé. Si seuls les adaptes des manic shooters pouvaient espérer achever ce jeu sur les MegaDrive d’antan ce portage joue la carte de « l’accessibilité » et bénéficie des mêmes améliorations que les Cotton sortis précédemment. En sus de consigner la partie à volonté par le biais d’emplacements de sauvegarde rapides, le portage de Gynoug offre aussi de contrôler le temps afin de réaliser la partie la plus parfaite possible. Au lieu de prendre un projectile de plein fouet et de se résigner à perdre une vie, un simple retour en arrière au moyen de la gâchette du pad permet d’anticiper la trajectoire du tir adverse afin d’éviter le pire. Une fonction de flashback pratique et utilisable à volonté. Des aides difficilement refusables pour le commun des mortels elles permettront de parvenir sans trop de peine au bout de ce shoot ! Diablement classique par ses mécaniques, par son level design, l’originalité du portage HD est peut-être à chercher ailleurs… ou pas.
Comme on l’a dit un peu plus en amont, Gynoug semble être fait de la même étoffe que Cotton, puisqu’il reprend son émulateur MegaDrive. Testé sur PlayStation 4 par l’intermédiaire d’un code fourni par l’éditeur, le jeu n’est pas le plus beau à être sorti sur la 16bit de SEGA. Lorsqu’on le compare à ThunderForce IV, par exemple. Il affiche toutefois des boss énormes et stylés, des chouettes effets graphiques en arrière-plan, des quantités astronomiques de sprites à l’écran sans faire mollir l’action… mais il souffre parfois d’un léger manque de lisibilité. Loin d’aguicher les rétines pour autant, Gynoug est affublé d’une palette de couleurs pas très chatoyante, il affiche aussi sans vergogne quelques légers glitchs et il est flanqué d’un héros rachitique en manque de charisme. À l’instar de Cotton, le jeu permet d’adoucir le rendu en affichant des scanlines ou en bombant l’image comme sur les vieilles télés cathodiques afin d’atténuer les blocs de pixels colorés sur nos écrans plats. Côté sons et musiques, oubliée la lyre et la harpe si chères aux angelots ! Gynoug propose une bande-son assez typique de la MegaDrive en terme de sonorités. Il offre ainsi une kyrielle de musiques, plus ou moins frénétiques et entraînantes, pour animer les péripéties virevoltantes du séraphin… déjà sacrément mouvementés de par son surplus d’action à revendre. Quel enfer !