Pour mémoire, l’an dernier, Black Ops Cold War avait franchement déçu. La faute à un énorme manque de stabilité du jeu sur la nextgen alors fraîchement débarquée – sur Séries X en l’occurrence – en multijoueur et à son contenu assez chiche. Heureusement, le jeu s’est largement bonifié au fil des mises à jour gratuites. Bonne nouvelle ! Activision a appris de ses erreurs et livre cette fois dès le lancement une version Xbox (destinée aux Series X et Xbox One) d’une stabilité exemplaire, au multi plus fourni. C’est aussi le cas sur PS5 testé par Michel. C’est un peu le minimum syndical, mais c’est déjà pas si mal ! Pour l’occasion notez que Call of Duty Vanguard n’a pas été testé à partir d’une version fournie par l’éditeur, mais à partir d’une version commerciale achetée à la Fnac jeudi dernier.Après la Guerre Froide, la franchise Call of Duty retourne au front ! Call of Duty Vanguard effectue ainsi un retour aux sources de la saga au temps de la Seconde Guerre Mondiale. Inutile de pousser un soupir d’ennui, il ne s’agit pas de rejouer une nouvelle fois le débarquement allié sur les côtes normandes par un beau jour de juin 44 ! Disons que le jeu offre plutôt un pot-pourri des coups d’éclats les plus spectaculaires sur les fronts Pacifique, Nord Africain, Européens, et Russes qui ont jalonné le cours de la 2nde Guerre Mondiale jusqu’au dernier jour du Troisième Reich. Préparez-vous à livrer bataille sur terre et dans les airs ! Il s’agit à chaque fois d’incarner l’un des héros charismatiques de l’escouade commandée par Arthur Kingsley et de découvrir leurs faits d’armes comme par exemple un pilote américain lors de la bataille de Midway face aux Japonais, un Australien confronté à l’Afrikakorps dans le désert de Al Alamein en Egypte ou une sniper russe durant le siège de Stalingrad. Hélas à contrario de celle de Cold War, l’histoire de Vanguard est bien plus linéaire et vous tiendra en haleine le temps d’une bonne longue soirée d’hiver jusqu’à un final palpitant et explosif. Une durée de vie habituelle pour une campagne solo linéaire mais à l’action scriptée très spectaculaire !
Du côté du multijoueur les équipes de Sledgehammer Games ont fait table rase du passé. On enlève tout et on recommence ! Le titre offre de nouvelles skins, de nouvelles Maps, de nouvelles armes sans tenir compte de nos états de service (ou achats) sur les précédents volets ni même dans la Warzone ! Rends l’argent Activision ! Comme souvent, il est assez frustrant de recommencer de zéro avec juste l’armement de base adapté aux quelques classes prédéfinies du jeu. Ces classes se distinguent par leur arsenal – adapté au combat rapproché ou à distance – mais aussi par des compétences qui mettent l’accent sur la furtivité ou offrent des avantages tactiques. Les nouveaux skins ne s’obtiennent pas au fur et à mesure de la montée en niveau mais plutôt au fil des parties en réalisant certains exploits sur le champ de bataille (quotas d’éliminations au corps à corps, au fusil d’assaut ou d’un autre type de sulfateuse, tirs à la tête). La quinzaine de nouvelles maps est évidemment inspirée des champs de batailles que l’on est amené à arpenter durant la campagne solo. En vrac une douzaine de joueurs s’affronte joyeusement dans un complexe industriel, dans un palace, une oasis, un village soviétique, un centre de tir ou un QG allemand niché sur une montagne. Ici pas de remake de Nuke Town, les environnements jouent la carte de l’originalité avec des maps de taille variable. Le jeu en multi pêche un peu par ses mécaniques de gameplay un tantinet bancales. Ainsi il n’est pas rare de renaître à proximité d’un ennemi qui campe le point de spawn ou d’un autre qui passait dans le coin. Particularité sympathique introduite par ce Call of Duty Vanguard, la présence de nombreux éléments destructibles dans le décor (barils explosifs, portes, fenêtres…) qui pimentent le déroulement des parties. On retrouve une demi-douzaine de modes de jeux habituels comme le Match à Mort en équipe, la Mêlée Générale, la Domination, l’Elimination Confirmée, et ils sont praticables en déclinaison de base ou en version hardcore. Dans cette variante, plus nerveuse, les balles infligent davantage de dégâts et l’on ne profite pas du radar en permanence. Évidemment, en sus des modes Campagne et Multi, le jeu intègre aussi un mode Zombie qui invite à dézinguer du revenant Nazi à l’occasion de plusieurs défis de survie praticables en coop voire aussi en solitaire.
Côté réalisation, ce Vanguard testé sur Xbox Series X et PS5 s’est montré d’une stabilité exemplaire… enfin presque. On a bien noté quelques légers freezes de l’image lors de la campagne solo mais rien d’aussi frustrant et rédhibitoire que les trop nombreux défauts qui ont accompagné la sortie du précédent Black Ops Cold War. Le jeu affiche des environnements aux textures fines et détaillées, des effets graphiques (Raytracing et particules) qui ne se privent pas d’en mettre plein les mirettes. Notez que le dernier né de chez Activision offre quelques optimisations graphiques qui peuvent être activées ou désactivées, selon que l’on préfère mettre l’accent sur l’enrobage graphique ou sur la fluidité. Et le jeu permet aussi de bidouiller le FOV (Champ de Vision) afin de profiter du confort de vision des écrans les plus larges. Magnifié sur Xbox Series X – et à priori sur PC et PS5 – grâce à quelques effets graphiques bluffants cités plus haut, la partie technique déçoit aussi par ses artifices un peu « kitchos » comme l’absence de reflets sur les miroirs ou des animations de flammes en 2D comme à l’époque de Doom ou Duke Nukem 3D. Autre léger regret, le Chara design cartoonesque et un brin trop lisse paraît moins détaillé et charismatique que les tronches de mauvais garçons de Russel Adler ou Frank Woods, héros du précédent Black Ops Cold War. Le tour du proprio touchant à sa fin, précisons que le titre bénéficie d’une version française intégrale (textes, menus, dialogues…) aux doublages d’excellente facture. Les oreilles ne sont pas en reste. Vanguard offre évidemment des effets sonores très soignés et immersifs ainsi qu’une bande-son surpuissante et grisante qui donne envie de répondre à l’appel du devoir. Taïaut !