Parallèlement à l’annonce de ses deux nouvelles puces, Apple a annoncé la disponibilité quasi-immédiate de deux nouveaux modèles de Macbook Pro qui risquent, malgré leurs tarifs, de se vendre comme des petits pains.
Autant vous le dire tout de suite, ces machines ne sont pas pour le grand public avec un tarif débutant à plus de 2000€ pour le plus petit des modèles. Mais les capacités offertes par ces deux machines ont de quoi laisser pantois tout professionnel de l’image, de la vidéo, du son ou de la 3D pour qui des configurations à ces prix représentent des investissements rentabilisés souvent dès le premier client.
Alors que sont ces nouveaux Macbook Pro ? Commençons par l’esthétique totalement nouveau. S’il s’agit toujours d’une machine en aluminium, le design a – enfin – été revu avec une partie supérieure et inférieure totalement plates et non bombés comme les précédents modèles. On retrouve un peu la forme générale des vieux iBook blancs de l’époque en évidemment bien plus fins et plus léger. Ainsi, le modèle 14 pouces ne pèse que 1,6 kg et mesure 31,26 cm de longueur, 22,12 cm de largeur et d’une épaisseur de 1,55 cm. Le modèle 16 pouces est évidemment un peu plus volumineux et plus lourd avec 2,1kg pour les modèles avec M1 Pro et 2,2 kg pour les modèles à base de M1 Max. Sa longueur est de 35,57 cm, largeur de 24,81 cm et épaisseur de 1,68 cm. Cela reste dans le très raisonnable. Puisque je parle de design, Apple a changé le look du clavier en mettant un fond noir sous le clavier. Celui-ci voit le retour des touches de fonction remplaçant le fameux Touch Bar si décrié (je l’aimais bien personnellement). Le clavier présente également une touche TouchID pour débloquer le système ou activer des mots de passe ou faire des paiements en ligne. Le trackpad semble similaire aux précédents modèles. Pourquoi changer lorsqu’il est déjà parfait.
Au coeur de ces Macbook Pro se trouve donc les fameuses puces M1 Pro ou M1 Max en fonction des configurations. Je ne vais pas m’éterniser sur ces composants. Vous pouvez vous reporter à mon autre article sur ce sujet. Toutefois, cela peut se résumer simplement à ceci : les M1 Pro et M1 Max « défoncent » le pourtant très performant M1 pour tous les créatifs.
Le minimum de mémoire unifiée embarqué est de 16 Go. Pour bosser sur des configurations M1 à 16 Go depuis sa sortie, je n’ai jamais eu de problème particulier. Toutefois certains métiers ont besoin de plus de mémoire notamment dans le monde de la 3D. Et pour cela, il est possible de configurer le M1 Pro jusqu’à 32 Go de mémoire et le M1 Max jusqu’à 64 Go de mémoire. Autant dire que pour certains domaines, il va enfin être possible de travailler sur un portable grâce à la quantité de mémoire disponible pouvant être utilisé par le CPU ou le GPU.
Pour le stockage, on a de nouveau droit à du SSD de 512 Go minimum pouvant monter jusqu’à 8 To en fonction des configurations et des modèles. Autant dire que le modèle 8 To va coûter quelques bras et est, dans la majorité des cas, overkill. Une information toutefois importante, les SSD de ces Macbook Pro sont deux fois plus rapide que ceux du M1. On a ainsi un débit maximal de 7,4 Go/s le double de ce qu’offre le SSD du M1. C’est l’équivalent des nouveaux SSD M.2 PCI 4.0 qui commencent à déferler dans le monde des PC desktop et également utilisé par Sony sur sa PlayStation 5. Autant dire que non seulement les applications et les fichiers vont se charger plus rapidement mais un SSD aussi rapide pourra également servir de mémoire cache pour le système et les applications. De ce fait, on peut supposer que les 16 ou 32 Go de mémoire unifiée seront largement suffisants pour la majorité des utilisateurs de ces Macbook Pro. Les 64 Go disponible en configuration personnalisée ne se justifieraient que pour certains types d’utilisateurs travaillant sur des projets plus imposants.
Côté écran, Apple a tout simplement repris la technologie utilisée sur l’écran du dernier iPad Pro 12,9 pouces à savoir le Mini LED. Le résultat est un écran de 14,2 pouces sur le modèle 14″ et 16,2 pouces sur le modèle 16″. Ces écrans ont un bezel minimaliste de 3,5 mm sur les quatre côtés. Comment ont-il pu le faire sur la partie supérieure qui comprend pourtant la caméra ? Tout simplement en reprenant le concept de l’encoche des iPhone. Hé oui, Apple a osé mettre l’encoche sur un ordinateur portable. J’entends déjà certains râler sur le concept. Personnellement, cet encoche me choque pas plus que cela et Apple l’a fait de manière assez futé. En effet, rassurez-vous, vous ne perdez en réalité pas véritablement d’espace d’affichage. En effet, Apple a en réalité mis un écran au format 16:10 et a étiré vers le haut de quelques dizaines de pixels pour intégrer l’encoche. Résultat, le menu du système et des applications vont se trouver sur cette bande supplémentaire laissant le reste de l’écran 16:10 totalement dédié à vos contenus et vos applications. Cette encoche disparaît de votre vue si vous utilisez souvent le mode sombre et lors de la lecture de fichiers vidéos souvent 16/9 donc forcément avec des bandes noires en haut et en bas de l’image.
Nommé Liquide Retina XDR comme le moniteur de la marque, ces écrans offrent jusqu’à 1000 nits de luminosité (pic à 1600 nits) et un contraste de 100000:1. Autant dire qu’il est étudié pour l’affichage HDR. On devrait donc pouvoir travailler sur des contenus HDR sur cet écran – ok, ok les puristes professionnels diront que cela vaut tout de même pas les moniteurs HDR professionnels parfaitement calibrés mais ce n’est pas le même tarif et ce n’est pas portable. Côté résolutions, le modèle 14″ présente une résolution de 3024 x 1964. Le modèle 16″ présente lui une résolution de 3456 x 2234. Ce ne sont donc pas des écrans 4K mais ils offrent tout de même une résolution bien supérieure aux anciens Macbook Pro. Dernier point concernant l’écran, il bénéficie de la technologie Promotion que les possesseurs d’iPad Pro et des récents iPhone 13 connaissent. Il permet ainsi un affichage jusqu’à 120 Hz mais adapte ce taux de rafraîchissement en fonction de ce que vous faites. Sur une image relativement statique, il réduira automatiquement le taux de rafraîchissement pour économiser la batterie. Mais si vous scrollez rapidement du contenu ou si vous jouez, l’écran augmentera automatiquement le taux. A noter que ceux qui ont besoin d’un taux de rafraîchissement fixe peuvent le faire via MacOS Monterey, le prochain OS qui sera installé par défaut sur ces Macbook Pro.
Puisqu’en ces temps de pandémie nombre d’entre vous travaillez en télétravail, vous serez sans doute heureux d’apprendre que vos interlocuteurs vous verront et vous entendront mieux grâce à la nouvelle caméra Facetime dont les caractéristiques semblent identiques à celle placée dans le dernier iMac M1 ou les derniers iPad Pro. Ainsi, vous aurez droit à une caméra 1080p grand angle avec une plus grande ouverture de f/2.0 et un capteur plus grand pour plus de lumière captée. Et à l’instar de ce qu’on trouve sur l’iMac M1 et l’iPad Pro M1, cette caméra profite du Neural Engine des M1 Pro et M1 Max pour améliorer l’image en temps réel en réduisant le bruit et en ajustement automatiquement la balance du blanc et de l’exposition. Pour le son, ces Macbook Pro sont dotés de 3 microphones intégrés de qualité studio annoncés comme encore plus performants et sensibles. Cela devrait améliorer la captation de votre voix même si cela ne peut prétendre, à mon avis, détrôner la qualité de véritables microphones.
Pour l’écoute, ces Macbook Pro possèdent un système audio à 6 haut-parleurs avec des woofers pour un son qu’on devrait découvrir comme bien supérieur aux précédents modèles avec un son stéréo plus ample et 80% plus de basse. Par ailleurs, ces machines prennent en charge l’audio spatial lors de la lecture de musique compatibles (principalement sur Apple Music) ou de vidéo avec Dolby Atmos. Et si vous possédez des Airpods Pro 3, Airpods Pro ou Airpods Max, l’audio spatial sera avec suivi dynamique des mouvements de la tête.
Contrairement au Macbook Air M1, ces nouveaux Macbook Pro 14″ et 16″ possèdent un système de refroidissement qui devrait rester discret la majeure partie du temps. Il faudra voir ce que cela va donner lorsqu’on lance des applications plus exigeantes. Si mon expérience avec le Macbook Pro 13″ M1 peut servir de référence, on devrait rarement entendre la ventilation de ces nouveaux Macbook Pro. Sur le 13 pouces en plusieurs mois d’utilisation, je n’ai jamais entendu la ventilation. Il faudra voir si ces machines, sans doute probable dans le cas du 14″, réduisent leurs performances en cas de chauffe importante.
L’autonomie de ces Macbook Pro a été amélioré. En lecture vidéo, le 14″ atteint les 17h et le 16″ les 21h. C’est assez colossal. Evidemment cette autonomie dépend grandement de votre usage. Vous imaginez bien que faire des rendus 3D ou encoder des vidéos 4K ou 8K boufferont la batterie bien plus rapidement. On peut toutefois estimer qu’il doit être possible de travailler sur ces machines toute une journée sans problème avec une seule charge. Pour la première fois, Apple a pensé à une charge rapide qui permet d’obtenir 50% de la batterie en 30 minutes. Le retour du MagSafe, leur fameux connecteur d’alimentation magnétique tant plébiscité à l’époque est une bonne nouvelle. Mais il sera toujours possible de charger via un des ports Thunderbolt4 intégrés (sans doute pas en mode charge rapide).
Puisque je vous évoque les connecteurs, Apple est revenu en arrière après des modèles de Macbook Pro totalement focalisés sur les ports Thunderbolt. Malgré leur polyvalence, beaucoup d’utilisateurs pro reprochaient l’absence de ports plus traditionnels. Apple a donc tout fait pour satisfaire ses utilisateurs en réintégrant un port HDMI 2.0, un lecteur de cartes SD et donc le MagSafe. Pour tout le reste, Apple se repose sur les 3 ports Thunderbolt 4 compatibles avec les ports USB Type-C pour qu’on y branche toutes sortes de périphériques y compris des hubs Thunderbolt ou USB ou même des écrans. A ce sujet, les machines à base de M1 Pro peuvent gérer 2 écrans 6K externes connectés. Les machines à base de M1 Max pourront gérer jusqu’à 3 écrans externes 6K plus un écran 4K60. Pour la connectivité sans fil, ces Macbook Pro sont à la norme Wi-Fi 6 et Bluetooth 5.0.
Tous ces Macbook Pro seront livrés avec MacOS Monterey pré-installé, le prochain MacOS qui devrait être disponible au téléchargement gratuitement la semaine prochaine. Certaines applications ont déjà été annoncé comme utilisant les performances des M1 Pro et M1 Max. Apple a ainsi mis en avant des logiciels comme ses propres Final Cut Pro et Logic Pro – les mises à jour sont d’ailleurs déjà disponibles – et d’autres comme Davinci Resolve, Adobe Premiere ou encore Cinema 4D dont les mises à jour vont débarquer prochainement. Ces machines M1 Pro et M1 Max pourront faire tourner toute application que le M1 pouvait déjà faire tourner. On peut donc aussi bien tourner les applications prévues pour les machines Mac Intel grâce à Rosetta 2 mais aussi les applications recompilées profitant de nouvelles capacités ainsi que les applications et jeux développés pour iOS et iPadOS.
Côté tarif, et c’est la douloureuse, ces Macbook Pro ne se destinent clairement pas au grand public. La plus petite configuration débute à près de 2300€ et on peut monter assez rapidement à près de 4000€ pour une configuration 16″ avec le M1 Max. La plus grosse configuration coûtera la bagatelle de près de 7000€ avec 64 Go de mémoire et un SSD de 8 To. A part un geek fortuné ou un professionnel dans des métiers spécifiques, c’est tout de même une configuration un brin délirant. Maintenant, si les performances annoncées par Apple sont vérifiées, ces configurations seront une véritable aubaine pour les professionnels qui pourront non seulement gagner du temps sur leurs projets mais également gagner en portabilité pour un coût plus qu’acceptable et rentable très rapidement. Et dans le cas des créateurs de contenu type youtuber, ces tarifs ne sont pas si délirants face à des configurations musclées souvent utilisées dans le monde Wintel.
Pour le commun des mortels, vous pouvez toujours vous tourner sur les machines à base de M1 dont les performances sont plus que suffisants même si vous vous lancez dans des applications créatives exigeantes comme les logiciels de montage, de retouche photo, etc. D’ailleurs les Mac à base de M1 restent les machines que je conseille à quiconque veut une machine polyvalente avec des performances plus que satisfaisantes pour se lancer dans la création de contenu, la vidéographie ou la photographie. Je bosse avec depuis presque un an sans problème malgré les projets imposants comme les montages vidéo 4K HDR.
A titre personnel, je vais basculer sur un Macbook Pro 16″ M1 Max. Compte tenu de la puissance annoncée, ce portable deviendra ma machine de bureau et mon portable en même temps. Plus besoin de posséder un Mac de bureau avec un Mac portable qui est capable de me faire gagner un temps considérable dans mon travail de montage vidéo 4K et 4K HDR et dans le reste de mes tâches. Où que je sois, je pourrais donc travailler confortablement sur le site Playscope ou sur les contenus pour les chaînes sur Youtube. Rien que pour cela, l’investissement sera rentable. Il faut juste que je revende mes Mac M1 actuels :p