Reformaté pour l’occident à sa sortie sous nos latitudes, la franchise NieR revient aux sources après un NieR Automata sympathique et classieux. C’est toujours mieux la seconde fois ?
En 2017, il y a quatre ans déjà, Platinum avait régalé les foules avec NieR Automata. Ce spin off de NieR(lui-même dérivé de la franchise Drakengard), offrait d’intenses phases de Shoot Them Up et de Beat Them Up. Une belle mécanique bien huilée qui était restée l’exclusivité de la PS4 (et du PC) durant une petite année avant de poursuivre sa carrière sur Xbox One. Si Automata a séduit au premier regard, en revanche, NieR était – en comparaison – bien vite retombé dans l’oubli. Profitant du succès du rejeton autrefois illégitime, Square Enix exhume son Action RPG d’origine pour le recuisiner à la sauce HD et le vendre comme le prologue d’Automata. Pourquoi pas…
Le NieR de 2010 sorti par chez nous (et dans le reste du monde) invitait à suivre l’histoire d’un père et de sa fille dans un futur médiéval post apocalyptique. Oubliez le paternel, gardez l’univers et l’enfant malade ! En “vérité”, NieR RepliCant (cantonné aux PS3 japonaises) offrait de suivre l’épopée d’un frère et de sa sœur plus de mille ans après qu’une terrible épidémie a décimée l’humanité. Notre jeune héros doit courir le monde (bon, disons plutôt une grande région constituée de différents environnements) afin de trouver le remède qui lui permettra de guérir sa sœur d’un mal ancien qui la ronge. Une épopée épique, fantastique, passionnante, riche en émotions, en rebondissements achevée en près d’une vingtaine d’heures. C’est le temps qu’il m’a fallu pour finir le premier scénario sans forcer, c’est à dire en mettant de côté la quasi-totalité des quêtes annexes. Une durée de vie très honorable pour un RPG pourtant toujours affublé d’un terrain de jeu rikiki. C’est sans doute là un héritage assez pesant des versions PlayStation3 et Xbox360, le titre impose de se coltiner en sus des temps de chargements courtauds mais fréquents entre chaque zone. Paradoxalement, les écrans de loading sont inexistants sur Nier Automata, du moins sur Xbox Series X. Dommage !
Globalement ce remake HD de Nier RepliCant ne s’est pas contenté d’adoucir les formes de ses polygones, puisqu’il a aussi remanié le fond. Le titre se présente toujours sous la forme d’un Action RPG à la troisième personne mais dont le gameplay a gagné en nervosité et en souplesse lors des affrontements en se dotant d’une jouabilité proche de Nier Automata. Comprenez qu’il est assez aisé d’exécuter des enchaînements dévastateurs et spectaculaires ! Davantage focalisé sur l’action que d’autres jeux du genre, le titre ne permet pas de modifier son équipement (équipement, armure…) ou de contrôler/donner des ordres aux membres du groupe. On vous le dit, ce RPG lorgne vraiment du côté de l’action. Histoire de varier les plaisirs, le titre s’amuse aussi selon les moments à changer les angles de caméra afin d’offrir différentes expériences (plateforme 2D, Survival Horror à la Resident Evil, Hack&Slash à caméra aérienne à la Diablo…) souvent amusantes, parfois plombées par une maniabilité trop rigide. Difficile aussi de trouver du charme aux enchevêtrements de pièces et couloirs qui constituent des donjons dont on doit se sortir en terrassant des hordes d’ennemis enragés, en résolvant des énigmes… ou en pressant juste le pas pour s’épargner des combats. Sans doute est-ce dû à l’étroitesse de son terrain de jeu, Replicant s’avère parfois un brin trop répétitif, comble le vide par sa surenchère d’adversaires à occire et le titre ne nous épargne pas d’exécuter d’ennuyeux aller-retours bien frustrants. Mais qu’importe ! Avec son histoire en béton armé et ses protagonistes charismatiques et hyper attachants Nier Replicant captive et parvient à nous faire oublier ses plus vilains défauts ! Enfin presque…
Sorti à l’origine sur PS3 et Xbox 360, le titre fait peau neuve en déboulant sur deux générations de consoles Ultra HD. Pour l’occasion le titre a été testé sur Xbox Series X via un code fourni par l’éditeur. Par rapport au RepliCant paru en 2010, le Chara design est infiniment plus détaillé, la distance d’affichage a gagné en visibilité quant aux textures elles ont pris du volume et ont été affinées. Pourtant, lors de notre première virée dans la plaine, le jeu n’a pas semblé plus aguicheur que le jeu d’origine tant les environnements paraissent parfois vides et géométriques, le level design linéaire et le bestiaire – de base – trop générique. Certes on est loin d’un FFVII Remake ou d’un FF XV –pour rester chez Square Enix – mais le jeu offre en contrepartie des combats contre des boss gigantesques encore plus spectaculaires et épiques et des panoramas bien plus époustouflants qu’à l’origine. Autre petit regret concernant la réalisation, les teintes un chouia trop grisâtres et tristounes de la palette qui virent au pâle. Ça manque de couleurs que diable ! Côté sons et musiques, fautes de doublages en VF, optez pour les voix en japonais (hyper soignées) et préparez-vous à entendre une BO grandiose et magnifique qui fera ruisseler vos cages à miel de bonheur ! Terminons enfin le tour du propriétaire en précisant que l’interface assez bordélique comme les menus sont en revanche en français. Un bon point… de plus.