Quand les indés sortent du pixel-art souvent si cher à leur cœur (ou simplement pour des raisons de budget), il y a parfois de bonnes surprises. Malheureusement, Fallback – sorti en 2019 et bénéficiant de quelques correctifs depuis octobre dernier – n’en fait pas vraiment partie. Et voici pourquoi.
Attaquons-nous donc d’entrée aux choses qui fâchent, à savoir la direction artistique du titre. Alors oui, Fallback a pour toile de fond la descente aux enfers des humains dans un monde postapocalyptique. Les machines ont pris le dessus, l’Homme est terré sous terre, emprisonné par ses créations robotiques qui ne souhaitent pas renouer avec l’esclavage des temps passés. Le retour à la surface et la résurrection de la biodiversité donnerait en effet à nouveau l’avantage aux êtres de chair. Tout ceci est donc matérialisé par un univers globalement bien sombre, fade, métallique. Malheureusement, que ce soient les humains, chauves, courbés, blafards et affublés de masques à gaz ou les robots eux-mêmes, rien en termes de design n’attire l’œil ou la sympathie. Génériques et grotesques, humains et êtres mécaniques sont logés à la même enseigne.
Evidemment, ce manque d’inspiration se traduit graphiquement. Même si le rendu en « 2.5D » est assez correct, les environnements manquent cruellement de variété et la qualité des animations ne vient pas non plus relever le niveau. Côté bande son, on reste là encore sur une note insipide, sans âme. Et c’est sans compter sur un degré de finition somme toute assez navrant, même pour un titre indé avec lequel l’indulgence pourrait être de mise. L’ensemble est ponctué par certains problèmes de finition. On notera par exemple des incohérences dans le mapping des boutons affichés à l’écran en jouant au pad Xbox. Pire encore, en termes de résolution, si les formats exotiques pour écrans larges son pris en charge, impossible ici de mettre la main sur du 2160p. Un comble.
Mais tout n’est heureusement pas si sombre pour Fallback. La jouabilité se montre en effet assez bien réglée, chose essentielle pour un titre qui faire la part belle à l’action. Les combos sortent assez facilement et les commandes sont précises. Rogue-lite par essence, Fallback nous permet néanmoins d’incarner six classes différentes avec un réel impact sur le gameplay et la progression. De quoi varier finalement varier les parties après une défaite. Sans révolutionner le genre, les arbres de compétences permettent au fil des runs d’améliorer ses héros de manière assez poussée, moyennant de l’expérience accumulée. L’intégration d’implants permet également d’augmenter de façons plus ou moins importante l’efficacité des personnages, selon leur rareté. Ces éléments ne sont en revanche pas conservés après une défaite, au contraire de l’arbre de compétence principal.