Sorti à l’origine sur smartphones puis porté sur PC en 2019, Fracter est désormais disponible sur le Nintendo eShop de la Switch. Petit zoom sur ce jeu de réflexion à l’ambiance bien particulière.
Aux commandes d’un personnage victime de sa curiosité, Fracter vous propose de récupérer les âmes fragmentées de ce héros, tout en bravant la menace des ombres. Le tout se déroule dans un univers sombre, en noir et blanc, semblable à un immense temple jonché d’énigmes qui sont évidemment la base du gameplay du titre des indés de chez 4L Games.
Rien de bien nouveau en soi si ce n’est l’ajout d’une particularité initialement bienvenue, à savoir une petite dose d’infiltration. En effet, en dehors des casse-têtes basés sur l’utilisation de rayons lumineux, de blocs à pousser et d’interrupteur à actionner, il faudra souvent redoubler de prudence et berner les ombres qui vous poursuivent au fil des niveaux.
Le moindre contact avec ces êtres des ténèbres nous ramenant en début de niveau, la ruse devient alors notre meilleure alliée. Plusieurs solutions s’offrent au joueur selon l’architecture des niveaux. Il faudra, parfois, éviter les ombres malfaisantes en se dissimulant derrière des blocs et, d’autres fois, les mener vers des faisceaux lumineux pour les désintégrer, en les laissant vous poursuivre. Méfiance toutefois, car ces êtres sont beaucoup plus rapides que le personnage dirigé. On regrettera simplement que l’ajout de cette dimension infiltration ne se soit, visiblement, fait au détriment tant de la complexité que de la difficulté des énigmes proposées. Ces dernières sont relativement basiques et se résolvent rapidement, sans trop se creuser les méninges. Un comble pour un titre de réflexion.
L’autre écueil du soft concerne, dans une certaine mesure, ses commandes. Comme évoqué en intro, Fracter est à la base un jeu pour mobile. Et qui dit mobile, dit tactile, même si une version PC est disponible depuis un petit moment déjà. On aurait donc pu penser que la version Switch bénéficie du même maniement intuitif via son écran tactile, mais il n’en est rien. Faire pivoter les diffuseurs de faisceaux lumineux se fait ici par l’intermédiaire du stick droit pour la sélection, puis du maintien du bouton ZR. Ce n’est qu’après cette manipulation que le titre vous autorise à faire pivoter les éléments. L’ensemble est par conséquent plus laborieux qu’un simple effleurement du doigt et beaucoup moins intuitif. Certes, ce n’est pas non plus handicapant mais tout à fait décevant.
En termes de réalisation, l’ensemble – en 3D en vue isométrique – rend plutôt bien et l’ambiance dégagée par le choix du noir et blanc, mêlée à une direction artistique bien maîtrisée, donnent à Fracter beaucoup de caractère. Les mélodies, discrètes et empreintes de mystère, parachèvent de donner au titre un cachet certain et une personnalité bien à lui.