Aujourd’hui test express d’un jeu de plateforme indé qui cache sa véritable nature sous ses airs innocents de petit titre indé tout choupinou et coloré. La méfiance est de mise !
Après avoir livré en 2017 un splendide jeu de Parkour à la première personne qui semblait marcher dans les pas de Mirror’s Edge – en plus aérien et bizarroïde – pour leur seconde production les développeurs romains du studio Caracal ont affiché des ambitions moins démesurées. Oubliée la vue subjective, les graphismes tape-à-l’œil, le OkunoKA paru en 2018 sur Switch proposait pour sa part de la bonne vieille plate-forme en 2D. Pas de grosse surprise donc. Pour sa ressortie sur d’autres machines (et sur Switch aussi tant qu’à faire) le jeu s’est doté au passage d’un nouveau pack de tableaux contenus dans un mode Madness. Bienvenue dans l’antre de la folie !
De prime abord on pourrait croire à un revival de Bomb Jack en voyant KA le petit personnage bleu tracer avec une certaine aisance sur terre comme dans les airs. Il n’en est rien. De par la réalisation cartoonesque et colorée on peut aussi y voir une sorte de repompe du Rayman Origins sorti en 2011 sur les consoles “HD” d’alors (Wii, PS3, Xbox360…). Précisons tout de suite que OkunoKA Madness n’a pourtant pas une réalisation aussi chatoyante que celle du jeu d’Ubisoft. L’aventure solo proposée par le mode story offre – grosso modo – d’arpenter une centaine de niveaux répartis à travers cinq mondes qui s’achèvent par une confrontation face à un boss. Le principe du jeu consiste à partir d’un point A vers un point B en fuyant le contact avec des pièges (constitués de ronces) et des ennemis tout en progressant à travers les tableaux de manière horizontale et verticale. Difficile de faire plus classique. Hélas la montée en difficulté ne tarde pas à se faire sentir et le jeu impose de survivre à une pelletée de contraintes : timing ultra serrés dans les déplacements des ennemis, level design sadique aux sauts millimétrés et rebonds sur les murs, invocations de différents types de plateformes. Evidemment toutes ces contraintes précédemment énumérées infligent une progression assez chaotique à travers les levels causant ainsi d’exaspérantes morts à répétition. Comme vous n’avez qu’une seule vie, le jeu oblige à mémoriser les actions à effectuer depuis le point de départ pour parvenir au bout du tableau qui peut s’achever en une petite poignée de secondes. Du die and retry pur jus comme un Super Meat Boy en son temps qui destine donc ce jeu aux plus masochistes. En effet, il n’y a qu’eux qui prendront un certain plaisir à s’essayer aux challenges chronométrés et nouveaux tableaux contenus dans le mode Madness. Si d’aventure vous aviez dans l’idée de vous détendre en jouant à un sympathique petit jeu de plateforme un peu fun : passez votre chemin !
Comme dit un peu plus en amont OkunoKA a de faux airs de Rayman Origins. Le petit dernier de chez Caracal est également doté d’un rendu graphique “cartoonesque” pas vilain et il possède des boss bien animés. En vérité ces derniers sont bien mieux lotis que leurs sous-fifres dont les animations sont réduites au strict minimum. Si le jeu régale parfois nos mirettes par des arrière-plans en parallaxes ou de sympathiques effets d’éclairages, plus souvent on peste un peu contre le manque de vie des environnements. Ces derniers sont un trop figés et pas assez détaillés. Côté sons et plus particulièrement des musiques, on ne peut que se réjouir de ne pas voir (ou entendre si vous préférez) les ziks se relancer à chacune de nos morts. Même si en réalité les loops de guitares ne sont pas bien longs. Quant aux effets sonores, ils sont un peu à l’image des animations réduits aux strict minimum. Bref, la réal globale est “correcte“ sans rivaliser pour autant avec un concurrent de 2011… va comprendre Charles ! Une chose est sûre c’est quand même plus soigné que les péripéties de Super Meat Boy. C’est déjà ça de pris.