Oubliez l’étiquette, les dîners fastueux ou les ors de la diplomatie, foncez dans le tas et éclatez-les tous ! Vous vouliez de la douceur dans ce monde de brute ? Tenez prenez donc un rocher en chocolat… dans la gueule !
Le mois passé nous avons passé à la moulinette le premier bébé des Polonais de Phobia Games. Rassurez-vous il va bien. Et seulement moins de deux semaines après Carrion voilà que débarque The Ambassador Fractured Timelines. Mais qu’est-ce qu’ils ont en commun ces deux titres ? Eh bien il s’agit aussi de la première réalisation pixelisée d’un studio indé qui se paye également le luxe de tenter le petit chelem en sortant sur PC, Xbox One et Switch – hé oui pas de version PS4. The Ambassador offre d’incarner Gregor, un tas de pixel barbu (excusez la vue haut perchée est peu flatteuse) à l’appendice nasal fort saillant. Notre anti-héros est la dernière recrue d’une sorte d’amicale des gardiens du temps, mais aussi son dernier membre encore en vie. Sa mission est simple, venger la mort de ses camarades fraîchement tombés au combat, et ramener l’ordre dans la contrée de Tamaris. À travers les lieux et le temps…
Le but du jeu est relativement “simple”, comme dit en préambule de ce test il s’agit d’anéantir tous les ennemis d’un level pour activer un portail menant vers le niveau suivant. Pas le temps de traîner et de rêvasser. L’action est assez intense puisqu’il s’agit d’esquiver les tirs parfois dignes d’un bon vieux Shoot Them Up et déjouer les nombreux chausse trappes placés sur notre chemin. Pour vaincre le bestiaire assez hétéroclite propre aux trois ou quatre univers (fantasy, montagne, cimetière, futur…), il faut atomiser ceux qui viennent au contact et guetter le moment opportun pour toucher ceux qui possèdent une défense impénétrable. Notre Ambassadeur, seul contre ces hordes de monstres enragées possède heureusement un armement et un set d’armures digne d’un Sir Arthur de Ghouls’n’Ghost puisqu’il s’étoffe au fil de l’aventure. En plus de pouvoir employer différentes armes de jet (lance, épées, couteaux, arbalètes, marteau de guerre…) et des sceptres aux propriétés glaçantes/enflammés, notre mage-guerrier possède en sus le pouvoir de ralentir le temps. Cette capacité se montre particulièrement utile lors des affrontements les plus intenses pour éviter les tirs adverses, et elle permet aussi de déjouer les pièges. Ainsi on peut passer sans encombre par les ponts qui se dérobent sous nos pieds ou esquiver avec maestria les blocs écrabouilleurs et autres pièges assassins aux pointes acérées. Un conseil oubliez tout espoir d’être captivé des jours et des nuits entières par la campagne solo de The Ambassador. Même s’il dispose de cinquante-cinq niveaux, quelques-uns de ces tableaux les moins retors peuvent être expédiés par les plus adroits des joueurs en moins d’une minute chrono. Au final, le titre vous tiendra en haleine l’espace d’une petite soirée. C’est diablement court ! Une fois le titre achevé, notez que The Ambassador propose un mode survie des plus classiques, où il faut repousser des vagues d’adversaires dont la puissance augmente crescendo. Rien de bien palpitant qui donne envie de prolonger davantage l’expérience…
Comme expliqué un peu plus en amont, ce titre est doté d’une réalisation volontairement surannée : Neo-rétro oblige ! Comprenez que l’on se retrouve avec un jeu à la 2D ultra pixelisée, affublé d’une perspective “Zeldaesque” haut perchée. Si les aventures de Link parues sur SNES ont bien résisté aux outrages du temps en revanche The Ambassador sorti presque 30 ans plus tard sur nos PC qui carburent à la GeForce ou à la Radeon réussi l’exploit de ne pas flatter nos rétines. Malgré quelques effets graphiques sympathiques, le titre agace par son action brouillonne et par sa réalisation graphique globalement assez grossière, sa palette de couleurs limitée et ses animations simplistes. La raison ? Ce jeu indé a été réalisé par le biais de Game Maker. Ce soft avait notamment servi à concevoir le très sympathique Blazing Chrome, l’hommage à Contra-Probotector sorti l’an passé. En comparaison ce dernier s’avère visuellement plus spectaculaire que The Ambassador. Un mot enfin sur cette version PC qui a servi au test. Elle peut se satisfaire sans trop de difficultés d’une machine assez antédiluvienne. Non pas un 486 DX2 ou un Pentium 90, mais plutôt un PC à base de Core2Duo… quand même. Particularité assez irritante pour un jeu PC, l’écran des options s’avère simpliste et ne propose pas de changer de résolution qui se cale sur celle du bureau. Au mieux, cet écran permet d’activer ou de désactiver les effets d’ombrages. Soupir. Achevons ce tour du propriétaire en précisant que The Ambassador a le mérite de proposer une bande-son sympathique, parfois assez entraînante. C’est déjà ça de pris !