Les possesseurs des consoles HD et Ultra HD de chez Sony et Microsoft ont enfin l’opportunité de redécouvrir les versions liftées de deux gros hits de chez Platinum. On n’a pas tous les jours dix ans, c’est le moment de se faire une beauté !
Mieux vaut tard que jamais ! Si les PS4 et Xbox One se préparent à passer le relais à une nouvelle génération de machine en fin d’année, Vanquish et Bayonetta profitent de la célébration de leur dixième anniversaire en cette année 2020 pour s’offrir un lifting bienvenu. Si ces deux jeux d’action de Platinum avaient en commun de faire cracher leurs poumons aux Xbox 360 et PS3 lors de leurs sorties en 2010 et d’avoir été des succès critiques, plus que commerciaux, une remise à jour graphique s’avérait nécessaire pour savourer ces deux jeux vieux de 10 ans d’âge sur nos machines modernes. Contrairement aux spiritueux, les polygones comme les textures vieillissent mal. Et ce sont les gens de chez Armature – d’anciens de chez Retro Studios (Metroid Prime) -, habitués à l’exercice, qui ont planché sur ces remakes “HD” des pépites de PlatinumGames. Verdict ?
Si on a pu se réessayer à plusieurs reprises au premier volet de Bayonetta (à l’occasion de ses sorties sur WiiU et Switch), Vanquish faisait partie de ces jeux classé sans suite et dont on ne conservait qu’un bien lointain souvenir. C’est donc le shooter du pack qui a l’honneur de passer sur le grill en premier ! Faisant la part belle au scoring, ce jeu de tir à la troisième personne (mâtiné de Shoot Them Up) à l’action survitaminée et spectaculaire, s’achève toujours en l’espace d’une demi-douzaine d’heures. Frustrant et un peu dommage. L’aventure certes linéaire est rythmée par une bande-son électronique aux beats, à l’image de l’action, frénétique. Vanquish catapulte le joueur dans une gigantesque station orbitale grouillant de régiments enragés de soldats cybernétiques. Pour éradiquer ces boîtes de conserves belliqueuses, notre héros – Sam Gideon – peut employer un arsenal constitué de fusils d’assaut, sulfateuses, fusils à pompe, lance-roquettes, grenades et autres armes laser plus exotiques ou employer ses poings rageurs. De prime abord Vanquish ne dépareille pas d’un Gears of War puisque ce TPS offre son lot de confrontations scriptées, un arsenal assez généreux et il permet de se mettre à couvert pour échapper aux tirs adverses. En vérité ce jeu offre des gunfights infiniment plus nerveux car boostés par l’utilisation de power up glanés dans le feu de l’action et par le recours à une armure de combat digne d’Iron Man. En plus de propulser le joueur à des vitesses folles, l’armure ARS offre d’autres mignardises sympathiques comme la possibilité de ralentir le temps pour enchaîner quelques headshots et d’esquiver les tirs comme Néo dans la matrice… ou Max Payne si vous préférez les comparaisons ludiques. Gare ! Le recours prolongé aux capacités spéciales de l’amure fait surchauffer le réacteur, et laisse le joueur un brin vulnérable pendant un cooldown durant lequel il faut se mettre à couvert ou esquiver tant bien que mal les rushs ennemis qui tentent de venir au contact. Sur le fond, Vanquish n’a rien perdu de sa nervosité d’antan et de son action dantesque, il reste un petit joyau imparfait car un brin desservi par sa faible durée de vie… compensée par un niveau de difficulté assez élevée. Du die and retry pur jus ! Sur la forme, malgré un bestiaire aux modélisations assez surannées, le spectacle colle davantage aux exigences des cahiers des charges des jeux actuels. Débarrassé d’un effet de flou, le jeu affiche un rendu plus précis, épuré de tout aliasing irritant et il a le mérite de tourner de manière fluide sans voir son animation trop faiblir lors des phases d’action les plus explosives. Hélas ce portage du jeu de Platinum nous a infligé deux ou trois retours inopinés à l’écran d’accueil de la PlayStation4 suite à des “erreurs”… assez frustrantes ! Aspect sympa de Vanquish, le titre est disponible intégralement en version Française (textes et voix), contrairement à Bayonetta qui impose des dialogues –heureusement sous titrés – en anglais avec un accent charmant so british !
Second titre de cette compilation, Bayonetta n’est ni plus, ni moins que l’un des meilleurs Beat Them Up de tous les temps. Difficile de s’ennuyer, le jeu alterne les phases de castagne et de plateforme avec maestria. On y suit les aventures d’une sorcière, sexy et charismatique, loin du cliché de l’hideuse “Baba Yaga “repoussante, notre femme fatale se retrouve confrontée à des hordes de créatures angéliques qu’il faut décimer afin de passer à la section suivante du niveau. Un déroulement des plus classique pour un Beat Them Up ! Globalement le feeling de Bayonetta se rapproche de celui de Devil May Cry et du quatrième volet notamment. Un sentiment de déjà-vu pas étonnant car l’équipe à l’origine des aventures de la sorcière bien aimée s’était précédemment illustrée sur les exploits de Dante. A l’instar de ce dernier, Bayonetta peut employer une kyrielle d’instruments de tortures (armes blanches, flingues…) pour renvoyer les ennemis auprès de leur créateur. L’action de ce jeu est à la fois intense, virevoltante, gore et délirante. Notre héroïne peut porter des séries d’attaques au sol puis embrayer sur des enchaînements aériens qui lui permettent d’échapper durant un temps aux lois de la gravité. De plus les confrontations face à des boss gigantesques s’achèvent par l’invocation d’une bestiole semblant tout droit sortie des enfers qui inflige des finishs assez sanglants aux émissaires du paradis. Disons-le franchement, peu importe la version des aventures de la sorcière de Platinum, le charme agit une nouvelle fois et on a toujours autant de plaisir à rejouer à Bayonetta ! Bourrin, spectaculaire et paradoxalement subtil, le jeu impose de maîtriser l’esquive (ou envoûtement) pour espérer survivre aux successions de combats enragés. Le titre varie aussi les plaisirs en offrant en sus aux gamers les plus nostalgiques un niveau de Shoot Them Up qui rappelle furieusement des jeux d’arcade comme AfterBurner / Space Harrier. D’ailleurs, le titre foisonne de références et d’oeillades complices à bien d’autres productions qui font inévitablement plaisir à ceux qui aiment se la jouer vieux jeux ! S’il propose un trip à travers le temps, le monde et l’espace d’une dizaine d’heures, on prend toujours notre pied à tataner et castagner des bestioles angéliques dans les rues de la ville de Vigrid dont l’architecture un brin tarabiscotée semble s’inspirer des créations de Gaudì. Techniquement le jeu supporte assez bien le poids des années. Si l’on ne relève pas la présence d’un aliasing disgracieux, il régale nos mirettes par son bestiaire toujours aussi dingue, sa mise en scène époustouflante mais aussi par la beauté des animations de cette poseuse de Bayonetta ! Contrairement à Vanquish, ce jeu s’est montré d’une stabilité exemplaire. Elle a vraiment tout pour plaire cette sorcière !