En manque de jeu de courses fun et speed ? Les allergiques aux jeux dématérialisés peuvent attacher leurs ceintures et se lancer dans les compétitions colorées et acharnées de Trailblazers !
Si le studio indépendant Supergonk s’est illustré par le passé par ses petites applis sorties sur smartphones, essentiellement des quiz et un jeu sur iPhone Safe Craker, le développeur met en boite son premier vrai jeu destiné aux consoles de chez Nintendo et Sony. Le studio anglais étant constitué d’anciens de chez Bizarre Creations, de Blizzard et de Codemasters pas étonnant que leur première production soit un jeu de course. Oubliées les compétitions urbaines de MSR/Project Gotham ou les courses de rallyes de la franchise Dirt ! Trailblazers est un jeu de course arcade sans prétention qui lorgne davantage du côté des courses futuristes à la F-Zero, en y incorporant des éléments de gameplay à la Splatoon et une partie sonore qui rappelle furieusement Jet Set Radio. Avouez que ce mix a tout pour plaire !
Déjà sorti sur le PlayStation Store de la PlayStation 4 au printemps dernier, Trailblazers fait preuve d’un appétit de moineau en ne s’accaparant que 900 Mo d’espace disque. Pas étonnant, ce jeu dispose d’un contenu relativement « léger » ! Ainsi il offre une huitaine de pilotes (aux véhicules prédéfinis) et une dizaine de circuits, deux modes praticables en solitaire et un multijoueur jouable en local ou en ligne. On a vite fait le tour du propriétaire ! Toutefois, la première production de chez Supergonk offre une partie solo en béton armée. Elle est notamment constituée d’une campagne relativement longuette, qui permet de découvrir les pilotes et leurs véhicules, de comprendre leurs motivations (oui, il y a un scénario), de s’essayer aux différents circuits et modes de jeu. Il ne suffit pas de viser la plus haute marche du podium ! A la place, cette campagne solo impose d’accomplir deux objectifs sur trois (score, passage de portes, temps, classement…) afin de passer au chapitre suivant. Une manière agréable de s’initier au pilotage des différents engins anti-gravité qui se distinguent naturellement par leur prise en main, accélérations et vitesse de pointe. Quant aux dix circuits et leurs variantes (inversé, miroir et miroir-inversé), ils regorgent d’accélérateurs, de tremplins, d’embranchements, de raccourcis, de loopings et de chicanes. En sus, les tracés sont parsemés d’obstacles bien vicelards qui stoppent net notre engin ou dévient sa trajectoire. Si l’inspiration avec F-Zero est « évidente » vous cherchez sans doute encore le lien avec Splatoon ? Il ne saute pas forcément aux yeux !
Loin d’être un simple jeu de course futuriste aux tracés renversants qui invitent à défier les lois de la gravité, l’essence même de Trailblazers est de se pratiquer avant tout en coopératif. La campagne solo vous le rabâchera d’ailleurs assez ! Par équipe de trois (au maximum) voire en binôme, les pilotes tracent littéralement leur route en laissant dans leur sillage une épaisse ligne colorée. Gare aux fréquentes pannes sèche de peinture ! Le but du jeu consiste ainsi à couvrir un maximum de surface sur le circuit afin d’engranger des points ou plus simplement pour permettre à notre engin comme à ceux de ses équipiers d’atteindre des vitesses démentielles. Sensations grisantes garanties ! A contrario si on se retrouve sur une portion du tracé aux couleurs de la team adverse, le « vaisseau » semble perdre en maniabilité, il peut aussi partir en tête à queue s’il se trouve dans la trajectoire d’une projection de peinture et on ronge son frein faute d’accélération fulgurante. Il ne reste plus qu’à repeindre la trajectoire idéale pour tenter de gêner l’équipe concurrente au tour suivant, et emprunter une portion de circuit alternative utilisée par ses co-équipiers pour foncer à toute berzingue. Que ceux qui ne se sentent pas l’âme d’un peintre du dimanche se rassurent. Le jeu totalise cinq modes de jeu, dont deux plus conventionnels qui permettent de concourir contre la montre ou de maintenir une vitesse de pointe élevée en traversant des portail. Deux modes infiniment moins délirants – puisqu’ils virent moins à la foire d’empoigne – mais extrêmement plaisants puisqu’ils font (presque) la part belle au pilotage pur et dur !
Pour sa réalisation, avec son poids nettement inférieur au gigaoctet Trailblazers n’est pas bien gourmand. Carburant au moteur Unity, le jeu s’est paré d’un rendu graphique coloré et cartoonesque en cell-shading, aux textures fatalement peu détaillées. Les décors sont monolithiques (non destructibles) mais plutôt fouillés, et le titre dépêche nos pupilles par de jolis effets d’environnemental mapping au sol et un flou de mouvement lorsqu’on atteint des vitesses élevées. Même si l’on peste fréquemment contre un level design manquant parfois de lisibilité et contre certaines portions de piste trop étroites, en revanche, difficile de ne pas être impressionné par les bonnes sensations procurées par les sauts en tremplins ou les pointes de vitesses élevées. Les engins affichent des lignes assez racées inspirés – pour certains – du design des belles américaines des 50’s ou des italiennes des 80’s re-cuisinées à la sauce anti- gravitationnelle ! Techniquement, les inconditionnels de la vue capot ou interne vont devoir composer avec une unique perspective en vue externe, moins immersive ou riche en sensations fortes mais paradoxalement sans doute plus lisible. Côté maniabilité, le jeu s’est avéré être aussi coopératif à la croix directionnelle du pad PS4 qu’au stick analogique, les développeurs vous laissent le choix des armes ! Enfin comme nous l’avons précisé plus haut, ouvrez bien vos cages à miel, car le titre semble d’être pas mal inspiré de Jet Set Radio. Par certains effets sonores notamment, mais aussi par sa bande son constituée de groupes électro assez funky, et qui colle bien à son univers et à ses courses. L’adrénaline ne monte pas aussi haut qu’à l’époque de Firestarter sur Wipeout mais les musiques sont pêchues à souhait !