Après une première saison de la série animée passionnante et une adaptation vidéo ludique de qualité, Koei Tecmo remet le couvert pour le plus grand bonheur des joueurs. Et s’il surpasse son aîné sur bien des aspects ce nouvel opus « basé » sur la seconde saison de l’Attaque des Titans s’impose comme une digne suite… en quelque sorte.
Sorti sur de nombreuses plateformes (de la 3DS, à la PS3, en passant par les consoles HD et le PC) le premier opus de l’Attaque des Titans avait laissé le souvenir d’une adaptation réussie. Il retraçait ainsi fidèlement les péripéties animées d’Eren, Mikasa et Armin, en offrant d’incarner tour à tour les principaux protagonistes. Si vous espériez (re)découvrir la suite des aventures de nos jeunes héros, il va falloir vous résigner auparavant à revivre les événements de la première saison dans la peau d’une nouvelle recrue du 104ème Bataillon. Un protagoniste inédit, votre avatar (fille ou garçon), qui va suivre Eren et ses potes lors de leurs premiers faits d’armes avant de quitter Trost pour rejoindre le Bataillon d’Exploration où œuvre le très charismatique Capitaine Livaï. En revivant la transformation d’Eren en Titan ou l’Attaque du QG de Trost, il est franchement difficile de ne pas avoir envie de décrocher, voire de jeter l’éponge ! Car, même si l’on incarne un nouveau personnage, le titre inflige quasiment d’emblée une forte impression de déjà-vu très frustrante. La faute sans doute à une deuxième saison moins généreuse en événements marquants pour ne pas dire en batailles épiques.
Se voulant très fidèle au manga comme à l’animé, ce jeu d’action à la troisième personne mâtiné de RPG développé par Omega Force (géniteur des Dynasty Warriors et de ses nombreux dérivés) est doté d’une mise en scène virevoltante, fulgurante et sanglante. A l’instar d’un Spiderman, on se retrouve à se balancer dans les airs, à quelques mètres de hauteur ou en rase motte dans l’espoir d’occire des titans. Des géants anthropophages un brin naturistes flanqués d’une allure assez grotesque, mais qui ont la fâcheuse habitude d’attaquer en nombre. Si les titans de taille modeste peuvent être éliminé d’un coup de rapière bien placé, leurs homologues titanesques comme les Déviants les plus tenaces imposent bien plus d’un passage avant de mordre la poussière. En effet, il faut s’attaquer auparavant aux gambettes des géants ou à des points faibles donnés pour les clouer au sol et accéder à leur Talon d’Achille… situé à la base de leur cou. Attention, comme dans le premier volet, les lames des épées, semblables à de gigantesques cutter, s’usent à chaque attaque quant aux bonbonnes de gaz qui propulsent notre héros dans les airs, elles se vident aussi au fil des utilisations. Pour se réapprovisionner en consommables, il est possible d’invoquer des avant-postes qui peuvent aussi servir à puiser des ressources – pour améliorer les armes et l’équipement tridimensionnel – ou accueillir des armes offensives comme de puissants canons.
Lors de cette aventure notre avatar peut compter une nouvelle fois sur le soutient des membres de la brigade – ralliés à l’occasion d’un sauvetage – contrôlé par l’IA, pour viser les points faibles des géants ciblés par le joueur. En dehors de quelques ennemis assez retors ou d’agaçantes missions aux objectifs chronométrés, ce second volet de l’Attaque des Titans donne la sensation d’être relativement accessible. Bien plus que ne l’était son prédécesseur qui (de mémoire) imposait de jongler entre les modes d’exploration/voltige et d’attaque selon les situations. La maniabilité a été simplifiée, néanmoins on ne peut que pester contre la caméra qui peine à se focaliser sur notre avatar perdu au milieu d’un pugilat, et même encore contre la gestion des collisions impitoyable ! Durant une confrontation en forêt, il n’est pas rare d’être coupé dans notre élan, en se prenant bêtement un arbre. Rageant ! Loin de se limiter à des séquences d’action, le titre impose aussi de se rendre entre deux missions au « QG ». Un hub dans lequel on peut sympathiser avec des membres du Bataillon d’Exploration afin de récupérer des compétences supplémentaires, crafter des armes et de l’équipement ou modifier l’aspect de son avatar à l’envie.
Visuellement, A.O.T 2 respecte l’esthétique de l’animé et il est doté d’un joli rendu en 3D cell shadée coloré et des protagonistes bien modélisés… hélas, ils font un peu trop preuve de rigidité lors des cinématiques qui emploient le moteur du jeu. Même si les environnements manquent un peu de complexité, le titre offre en contrepartie une distance d’affichage extrêmement appréciable et une animation fluide notamment lorsqu’on s’élance à toute vibure au-dessus des bâtiments de Trost ou dans une plaine bordant le mur Rose. En revanche, sur la version Xbox One ayant servie au test, la fluidité prend un coup dans l’aile à quelques reprises, généralement lors des combats le plus épiques face à des titans enragés. Dans ces conditions, pas toujours facile de se sortir – mal en point – d’une confrontation en s’étant pris au passage une ou deux mandales. Achevons ce rapide tour d’horizon en précisant que le jeu dispose des doublages dans la belle langue de Takeshi Kitano (en japonais donc) sous-titrés en français.