Souvent raillée pour son manque d’exclus, la « Xbox » a pourtant offert aux joueurs un chouette cadeau de fin d’année. Pile-poil avant les fêtes voilà le célèbre archéologue de Spielberg qui débarque avec son fouet et l’inséparable Fedora vissé sur la tête. Joie et bonheur ?
Les innombrables rediffusions à la télé des aventures d’Indiana Jones ont fait rêver bien des gamins assoiffés de péripéties en terres inconnues ! Si les légendes ne meurent jamais, après deux épopées (Le Royaume du Crâne de Cristal et le Cadran de la Destinée pour ne pas les nommer… oups !) sur grand écran bien en deçà de la trilogie d’origine, on pouvait éprouver une crainte légitime à s’essayer à cette nouvelle odyssée vidéo ludique du célèbre pilleur de tombes. Surtout quand d’autres chasseurs de trésors tels Lara Croft et Nathan Drake ont un brin dépoussiéré “l’archéologie à papa” avec les sagas Tomb Raider et Uncharted. Cependant une fois l’aventure achevée sur Xbox Séries X, au bout d’une vingtaine d’heures un constat s’impose : suivez sans hésiter le professeur Jones dans une de ses quêtes à travers le globe dont il a le secret !
Indiana Jones et le Cercle Ancien est développé par le studio MachineGames. Il est connu pour avoir œuvré ces dernières années sur la série de FPS basés sur Wolfenstein. Auf Widersehen herr Blazkovicz (merci à DuoLingo pour ces heures d’apprentissage de l’allemand), et Hello Mr Jones ! De cette longue expérience sur la franchise Wolfenstein les gens de chez MachineGames offrent donc un jeu en vue subjective (qui bascule souvent en vue à la troisième personne) où l’on se retrouve une nouvelle fois confronté à des légions de SS. Amateurs de shooters effacez tout espoir de dézinguer ces mauvais garçons par cargo à la mitrailleuse lourde ! Cette aventure d’Indiana Jones invite plutôt à se rendre aux quatre coins du monde afin de mettre la main sur de mystérieux artefacts convoités par Hemmerich Voss, le charismatique cerveau d’une énième division occulte du Führer. Après un tour au Vatican on se retrouve à explorer les environs du Caire, à naviguer sur les eaux troubles de la jungle du Cambodge. Loin de se limiter à de l’exploration à ciel ouvert, le jeu offre évidemment de crapahuter à travers des temples et pyramides à l’occasion de séances de plateformes virevoltantes – au fouet – et ponctuées de nombreuses phases de réflexion où il s’agit de résoudre des puzzles pas bien compliqués.
Si vos méninges ont tendance à tourner au ralenti en cette période hivernale, rassurez-vous, l’aventure est plutôt linéaire et le jeu fait du bien aux zygomatiques par son humour bien placé et il est loin d’être avare en séquences spectaculaires et en action. Même si l’on peut employer parfois des pistolets, des fusils ou des mitraillettes pour se débarrasser des allemands ou des hommes du Duce (Mussolini), le titre offre plutôt de désarmer – les plus menaçants – à l’aide du fouet puis de les frapper avec des armes de fortune ou des poings rageurs de notre aventurier. Ces rixes ont des allures de combats d’ivrognes tant elles sont parfois un tantinet approximatives, plus frustrantes encore lorsque l’on se retrouve cerné par les ennemis. Lors des combats, Indy enchaîne des patates du gauche, des directs du droit ou on peut même pousser l’adversaire dans le vide avant de fuir héroïquement. S’il est rageant de finir au tapis après avoir épuisé la jauge d’endurance puis celle de vie, et d’être souvent dépassé en nombre, heureusement on recommence la partie depuis un point de contrôlé situé généralement non loin du lieu de trépas. Mieux encore au fil du jeu, Indy peut reprendre le combat après avoir ramassé son Fedora avec sa classe inimitable et en affichant un sourire canaille. D’ailleurs en ramassant divers objets au cours de l’aventure, notre archéologue accumule des points d’expériences. Ils sont nécessaires à l’amélioration de caractéristiques telles que la visée à l’arme à feu, l’endurance ou la force… de frappe. Jeu basé sur l’univers de LucasArts oblige on préfère le préciser ! Enfin pour s’épargner quelques affrontements superflus, notez que le titre permet d’opter plutôt pour la carte de l’infiltration que celle de l’action. Et puis faute de medikit on est loin des aventures explosives de Blazko le Barjot ! Cependant ne vous fiez pas à son rythme plus posé. Comme dit en amont le jeu regorge de quelques séquences spectaculaires et palpitantes qui ne se privent pas d’en mettre plein les yeux !
Sorti sur Xbox Séries et PC, pour le moment le jeu déboulera prochainement sur PS5. Indiana Jones et le Cercle Ancien a été testé sur la reine de beauté de chez Microsoft par l’intermédiaire du Xbox GamePass… Ultimate. Il fait partie de ces jeux qui sont praticables par le biais du Cloud ou téléchargeables. Une fois installé il accapare plus de 130 gigaoctets de stockage. On lui pardonne sa gourmandise ! En plus de bénéficier de temps de chargements rapides, il offre aussi une prise en charge bien huilée du QuickResume des plus pratiques. Et, visuellement, il impressionne par l’incroyable finesse de ses textures, par la beauté de ses environnements, le soin apporté aux modélisations et expressions des personnages principaux ainsi que le réalisme de ses effets graphiques. Un régal pour les mirettes ? Assurément ! Cependant ce joyau de la Xbox est encore un peu à l’état brut puisque l’on s’est heurté à quelques rares bugs de collisions ou à l’apparition soudaine de groupes de péons dans le souk du Caire. Ravissement pour les yeux, ce jeu n’oublie pas aussi de régaler nos oreilles par une bande-son splendide inspirée des musiques de John Williams. Intégralement en français dans le texte, il l’est aussi dans les voix… enfin presque sauf dans le cas des autochtones. En VF, le jeu nous offre la voix de Richard Darbois qui officie sur celle d’Indy / Harrisson Ford depuis La Dernière Croisade ! Un plaisir pour les esgourdes de vieux joueurs qui ont gardé leur âme d’aventurier en culotte courtes !