Test – Outcast A New Beginning – Hard reset

BLOC INFO
Date de sortie
15 mars 2024
Editeur
THQ Nordiq
Développeur
Appeal Studio
Genre
Action, Aventure
Machines
PS5, XSX/S, PC
PEGI
16

Après avoir livré un Outcast Second Contact qui était tout sauf une suite, Appeal Studio brouille encore les pistes avec un nouveau titre digne d’un reboot. Prêts à repartir à l’aventure avec Cutter Slade ?

Passé sous nos radars lors de sa sortie, Outcast a New Beginning a commis l’erreur de sortir quasiment en même temps qu’un autre jeu de chez THQ Nordic : Alone in the Dark. Faute de code review envoyé par l’éditeur – telle la dernière aventure d’Edward Carnby – le jeu a été testé à partir d’une version achetée dans le commerce. Passage en express sur le grill pour la suite d’un titre mythique sorti sur PC dont on guettait l’arrivée depuis l’annonce de sa mise en chantier … quelque part vers le début des années 2000. Mine de rien on aura attendu bien plus longtemps ce second volet des aventures de Cutter Slade que Duke Nukem Forever, un autre vaporware qui a été souvent raillé à cause de ses sorties maintes fois repoussées. Mais à la différence des aventures du blondinet musculeux ce n’est pas un autre studio qui s’est chargé de finir le développement de Outcast 2. Disons que le studio belge Appeal, après un hiatus d’une dizaine d’années à la suite d’une faillite, a œuvré depuis sa résurrection sur bien d’autres titres pour – on l’imagine – renflouer ses caisses. Citons les franchises de chez Microïds telles Nord et Sud, Titeuf, Qui veut Gagner des Millions ou Fort Boyard et plus récemment encore sur Gangs of Sherwood pour le compte de Nacon. Des titres au mieux « sympatoches » mais qui ne sont pas restés dans les annales. En sera-t-il de même pour cet « Outcast 2 » ?

L’histoire de ce second volet se déroule vingt ans après les événements du jeu d’origine, on y incarne encore Cutter Slade, l’Ulukaï, héros prophétique cette fois amnésique et revenu blaster de l’oppresseur sur Adelpha. Un monde alien situé dans une dimension parallèle et qui était déjà le terrain de jeu de Outcast, comme celui de Outcast Second Contact. D’ailleurs ne vous fiez pas au titre de ce dernier, il s’agissait en fait d’un remake du premier opus réalisé par l’équipe B de Appeal (Daoka Studio), qui troquait l’antique moteur graphique voxel de l’époque contre un véritable moteur 3D, en l’occurrence Unity… pour un résultat pas totalement convainquant, puisque flanqué d’un chara design franchement vilain. Pour rester poli. Là où les régions étaient auparavant cloisonnées et reliées entre elles par des portails (semblables à ceux de Stargate), Outcast A New Beginning invite cette fois à crapahuter à travers un véritable monde ouvert. Il offre différents type de zones climatiques (jungle, montagne, forêt, plage…) que l’on pourrait prendre un certain plaisir à écumer si les environnements étaient un brin plus vivants et pas simplement parsemés de « challenge ».

Ce terrain de jeu invite à décimer de nombreuses casernes robots envahisseurs, à éradiquer des formations de Gork (moisissures écarlate) corruptrices de faune locale et à « explorer » des vestiges de temples anciens à l’occasion de jeux de piste chronométrés. Généreux en gunfights enragés, ce jeu d’action à la troisième personne n’a pas oublié de se doter d’une foule de quêtes principales et secondaires afin de voir du pays. Hélas que l’aventure est redondante et mal rythmée ! Lorsque l’on n’attend pas qu’un événement scripté daigne bien se déclencher – via le temps ou un dialogue -, il faut farmer un véritable fourbi pour le compte de la population autochtone (enfin les Talans) lors de phases de plateformes trop souvent imprécises. La faute à des séances de grimpettes à travers une végétation dense, à une caméra parfois aux fraises et à un avatar flanqué d’animations à la rigidité cadavérique. Comprenez que notre héros ne se déplace pas de façon organique. Impossible pour lui de se hisser à une plate-forme ou même de se rattraper à un rebord en cas de chute ou de collision, pas mortelle mais vraiment frustrant lorsque l’on doit se retaper toute l’ascension d’un arbre millénaire ! Néanmoins Cutter Slade peut employer un jet-pack pour se déplacer rapidement à travers l’immense map en rase-mottes où se propulser à la verticale afin de prendre de la hauteur, il peut aussi fendre les airs grâce à une Wingsuit que l’on débloque lors de la montée en compétences. Notre héros peut se téléporter d’un bout à l’autre du continent grâce aux portes des étoiles … les daokas que l’on a préalablement déverrouillées/activées. Pratique ! Malgré tout, lors des changements de zones, le jeu impose de poireauter devant des écrans de chargement. Outcast a New Beginning a été testé sur PlayStation 5 par le biais d’une version commerciale (physique), et on ne peut pas vraiment dire que le jeu exploite avec maestria le SSD magique de la console de Sony. Pour la téléportation instantanée : on repassera !

Contrairement à son prédécesseur qui tournait au moteur Unity, cette cuvée 2024 d’Outcast carbure à l’Unreal Engine … 4. Malgré l’utilisation de cette quatrième mouture du moteur d’Epic, le jeu n’est sorti que sur les dernières bécanes de chez Sony et Microsoft et sur PC (évidemment). À l’instar des nombreuses productions récentes, le titre propose deux types d’affichage. Le premier favorise la finesse du rendu tandis que le second priorise la fluidité de l’animation. On ne peut que vous recommander vivement le deuxième mode, le jeu gagne grandement en réactivité ce qui épargne bien des crises de nerfs lors des phases de plate-forme les plus délicats quant au jeu, je l’ai trouvé à peine moins « beau ». Loin d’être un émerveillement de tous les instants, le jeu offre pourtant quelques panoramas réussis. Des jungles et plaines à la végétation luxuriante, une cité antique surplombant une cascade, et il se paye le luxe d’offrir des environnements détaillés ainsi qu’une distance d’affichage lointaine des plus respectables. Du côté du chara design en dehors de quelques ennemis à l’aspect génériques, il offre des autochtones aux modélisations – cette fois – réussies et un Cutter Slade pas débordant de charisme mais malgré tout assez expressif. D’ailleurs notez que le jeu est intégralement en français, dans ses dialogues, textes et menus. Malgré tout le soin apporté à la VF on regrette évidemment de ne pas entendre le regretté Patrick Poivey prêter de nouveau le timbre de Bruce WIllis à Cutter Slade. Enfin si le premier volet était resté dans les mémoires des joueurs c’était aussi pour sa somptueuse bande-son . Appeal Studio n’a pas changé la formule et propose une nouvelle fois un périple envoûtant à travers Adelpha grâce aux musiques symphoniques composées par Lenny Moore.

Test – Outcast A New Beginning – Hard reset
CONCLUSION
Plus réussi sur la forme que sur le fond, Outcast 2 fait vingt-cinq ans plus tard un retour un peu raté. La faute à des lourdeurs dans la prise en main mais aussi et surtout par ses quêtes anecdotiques et son manque de rythme. Pas top pour un jeu d'action/aventure !
Les plus
Une réalisation graphique dans l’ensemble réussie
Un monde ouvert vaste
Une bande son somptueuse
Les moins
Des mécaniques de jeu qui manquent un peu de souplesse
Atrocement mal rythmé, répétitif, il peine à captiver
Pas de sortie sur les PS4/Xbox One
6.9