Test – Contra Operation Galuga – Viens danser la Galuga

BLOC INFO
Release Date
21 février 2024
Editeur
Konami
Développeur
WayForward
Genre
Action, Shooter, Plateforme, Arcade
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, Switch, PC
PEGI
12

Passage sur le grill en express pour un jeu d’action survolté résolument old school. Nostalgique des machines 16 bits, vous serez comblé de bonheur… ou pas. Entre plaisir et frustration, voilà le comeback d’une vieille licence de chez Konami.

Depuis ses lointains débuts en 1986 dans les salles d’arcade, la franchise Contra n’a pas manqué de revenir, de temps à autre, pour se rappeler à notre bon souvenir. Alors à l’apogée de sa gloire, Contra/Probotector a enchaîné les sorties sur différentes consoles (NES, SNES, GB, MD notamment) et micro jusqu’à la fin des années 90. S’il a fallu attendre cinq ans depuis la sortie du médiocre Rogue Corps, la licence de Konami tente aujourd’hui une sorte de retour aux sources opéré par Wayforward. Si l’on connaît le studio californien pour avoir bossé sur les RiverCity Girls ou même encore l’excellent remake de DuckTales, il avait déjà œuvré vers la fin des années 2000 sur le Contra 4 de la Nintendo DS. Ce « quatrième » opus de la saga tirait parti du double écran de la console portable de Nintendo pour afficher une action qui faisait la part belle à la verticalité. Avec cette nouvelle cuvée de Contra, le jeu se dote d’un enrobage presque plus traditionnel en 2,5D. Sans grande surprise, il confère même à ce jeu des allures de reboot ! Prêts à retourner dans l’enfer de la jungle ?

Le jeu nous emmène à Galuga, petit coin de paradis perdu au milieu de l’océan, hélas pris d’assaut par des troupes d’envahisseurs aux motivations belliqueuses. Les modes Arcade ou Story de ce Contra offrent d’incarner l’un des deux héros musclés et débordant de testostérone : Bill (le blond) ou Lance (le brun), à travers huit stages bourrés d’action. Au fur et à mesure de l’histoire, en supposant que vous attaquiez par là – ce que l’on vous suggère vivement – vous pouvez débloquer des personnages supplémentaires. En plus de nos deux Contra, on peut aussi sélectionner deux héroïnes et un type en armure qui se distinguent par leur agilité voire leur endurance… à condition de vouloir vous faciliter l’expérience.

Par défaut, Contra impose aux vétérans de la saga (sur NES/SNES) de composer avec un nombre de vies limitées et sanctionne d’une mort immédiate le héros rentré en collision avec un tir, un piège ou un ennemi. Histoire de ne pas être destiné qu’aux seuls dieux du Run & Gun, Contra Operation Galuga permet d’assouplir quelques-unes de ses mécaniques de jeu. Comme évoqué un peu plus haut, il laisse une marge d’erreur au joueur en octroyant une barre de vie – variable selon le perso -, des continues infinis et il permet, après le Game Over, de recommencer l’aventure depuis un checkpoint. Sympa de jouer la carte de l’accessibilité, cependant attendez-vous à hurler quand même de rage face à certains passages pas piqués des hannetons. Quant à la durée de chacun des huit stages, elle oscille entre la demi-douzaine et la vingtaine de minutes, soit l’équivalent d’une petite soirée d’hiver. Par conséquent, n’espérez pas être captivé des heures durant par son mode story. À la place, le jeu propose de prolonger l’expérience en venant à bout de différents challenges particulièrement corsés (combat de boss, speedrun), chronométrés ou non, flanqués de munitions limitées et enrichis en morts subites éliminatoires. Précisons enfin que si le mode Story peut être joué en coop, en revanche, le mode Arcade peut être pratiqué à 4 joueurs en coop… en local. Serrez les rangs et écarquillez bien les yeux : risque de gros bazar à l’écran !

En sus des classiques phases de run & gun, deux autres stages invitent à prendre les commandes de moto anti-gravité durant des séquences speedées, explosives… mais qui traînent inutilement en longueur. Heureusement, l’essentiel de l’aventure se joue à la façon d’un Contra, puisqu’il s’agit toujours d’un mix de plateforme/Shooter vu en 2D où l’on tire en continu sur des myriades d’ennemis armés jusqu’aux dents. Pour se défaire des fantassins, ennemis volants et autres tourelles, le jeu permet de récupérer de nouvelles armes (mitraillette, shotgun, lance-grenade, laser, lance-flamme, missile à tête chercheuse…) par le biais de drones volants. Lorsque l’on récupère la même arme, les tirs gagnent en puissance : pratique pour faire massivement le ménage dans les rangs adverses ! Mais gare dans le feu de l’action, il arrive que notre pétoire préférée se retrouve remplacée par une autre arme lâchée par un drone… particulièrement frustrant lors des phases en moto. En sus de gagner en puissance, les armes sont dotées de capacités spéciales temporaires qui octroient – en contrepartie du sacrifice de ladite arme – des mignardises telles qu’un champ de force ou des dizaines de missiles téléguidés. Nos Contra ne doivent pas compter que sur la puissance de l’arsenal glané sur le champ de bataille. Les héros disposent aussi de doubles sauts et de ruées aériennes pour atteindre les plateformes éloignées ainsi que des glissades pour esquiver (voire tenter d’esquiver) les tirs ennemis. Qu’ils sont forts nos supersoldats !

Testé sur Xbox Series X, le jeu tente de se la jouer rétro avec un rendu en 3D vue de profil. Pas toujours au top de la lisibilité, il arrive que l’on se prenne une balle perdue dans le feu de l’action ou que l’on cherche un peu son chemin (notamment durant l’ascension de la cascade) lors du premier run. Dans l’ensemble, le rendu en pseudo 2D fonctionne bien, sauf quand le jeu essaie de faire des transitions en 3D lors des poursuites en moto. Paradoxal pour un jeu qui en mettait plein les yeux avec ses simili-effets 3D il y a plus de 30 ans sur SNES ! Vus de près, il affiche des modèles de personnages détaillés, rigides et lourdauds (certes) mais assez bien animés quant aux environnements et certains boss, ils s’inspirent – clairement – des opus passés et donnent à Contra Operation Galuga des allures de remake HD. En français dans le texte pour les menus et sous-titres, le jeu est intégralement en anglais pour ses voix. Enfin, du côté des musiques, le titre semble avoir remixé au goût du jour les thèmes des versions NES et SNES de Contra, un peu comme ce que Capcom avait fait en 2009 avec le remake de Bionic Commando. Du plaisir pour les oreilles de ceux qui aiment jouer aux vieux jeux !

Test – Contra Operation Galuga – Viens danser la Galuga
CONCLUSION
Plus accessible que ses lointains ancêtres, on a vite fait le tour de ce Contra Operation Galuga. Si les fans de run & gun pourront y trouver leur compte grâce aux challenges corsés, ils déploreront sans doute l’absence de coop en ligne… et une réalisation brouillonne, voire un brin surannée.
Les plus
Du run & gun bourrin et intense à souhait
Une durée de vie courte, mais le jeu propose des challenges retors pour les pros
Une prise en main rapide, un titre plus accessible que ses prédécesseurs
Les moins
Une action parfois brouillonne
Visuellement, c’est assez moyen
Pas de coop en ligne, dommage
6.9