Test – Skull and Bones – Dégâts des os !

BLOC INFO
Release Date
16 février 2024
Editeur
Ubisoft
Développeur
Ubisoft
Genre
Action, RPG
Machines
PS5, XSX/S, PC
PEGI
18
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Haut les cœurs moussaillons ! Hissez la grande voile et préparez-vous à vous embarquer dans une aventure résolument multijoueur et pas vraiment destiné aux marins d’eau douce ! Cap sur les mers du sud matelots !

Souvenez-vous. Lors de l’édition 2017 de l’E3 (grand événement américain dédié aux jeux vidéo désormais disparu), Ubisoft avait déchiré sa chemise pour exhiber une montagne de muscles. Ou plutôt l’éditeur français galvanisé comme jamais, avait exhibé un line-up de hits impressionnant en annonçant coup sur coup Assassin’s Creed Origins, The Crew 2, Mario et les Lapins Crétins, une énième édition de Just Dance ainsi que Starlink Battle for Atlas. Cerise sur le gâteau, comme grisé par l’événement l’éditeur développeur avait dévoilé Skull & Bones et annoncé la mise en chantier de Beyond Good and Evil 2. Si la majeure partie de ces jeux ont tenu leur promesse, vous noterez que parmi les deux derniers titres cités l’un a finalement son temps pour débouler (puisqu’il passe enfin sur le grill) tandis que l’autre se fait encore attendre. N’oublions pas que le développement de Skull & Bones a été loin d’être un long fleuve tranquille. Entre les reports et les rumeurs d’annulations, le projet a été porté par le studio Ubi Singapour ainsi qu’une dizaine d’autres studios de chez Ubi pendant une demi-douzaine d’années. En clair la gestation de Skull & Bones semble avoir été plus compliquée que prévu. Pas très rassurant pour un jeu pourtant vendu près de 80€. Cependant je peux vous assurer après avoir passé plus d’une quinzaine d’heures à voguer sur les mers du sud, entre l’Afrique et l’Asie du Sud, que le jeu n’est finalement pas le naufrage tant redouté sans toutefois tutoyer la perfection.

Débarquées avec Assassin’s Creed 3, les phases navales ont gagné en envergure et atteint leur apogée dès le quatrième opus. L’excellent Black Flag faisait la part belle aux batailles navales et l’exploration des Caraïbes au temps des grandes heures de la piraterie.  D’autres volets plus récents de Assassin’s Creed ont offert leur lot de combats maritimes sans jamais égaler l’expérience Black Flag. Pourquoi diable vous parler d’Assassin’s Creed ? Si vous avez pris du plaisir à naviguer sur les eaux tumultueuses en décimant des navires à coup de canon alors vous avez une vague idée de l’expérience offerte par Skull & Bones. Une bonne nouvelle ! Puisque pendant un temps, lors d’une bêta fermée organisée l’année passée, Ubi avait vraisemblablement songé à faire de Skull & Bones un jeu de survie. Il s’agissait ainsi de gérer la faim de son équipage (pour éviter les mutineries) et – de mémoire – le titre imposait de passer davantage de temps sur l’îlot de départ afin de looter des matériaux. Un démarrage autrefois rébarbatif heureusement écourté dans la version finale du jeu qui s’ouvre cette fois sur une bataille navale des plus épiques !

Comme évoqué en préambule Skull & Bones est un jeu d’aventure/action solo qui se pratique aussi en multijoueur… Ou plutôt surtout. Ainsi comprenez que le jeu impose au pirate solitaire d’être connecté à une session en ligne pour partir à la découverte des mers du Sud. À l’instar d’un MMORPG on croise d’autres joueurs devant les échoppes des marchands du port ou fendant les flots à bord de leurs navires. Malgré ses allures de monde persistant, faute de serveur dédié, il faut être connecté à la partie d’un autre aspirant pirate pour s’adonner à Skull & Bones. Adieu, veaux, vaches, cochons et Quick Resume ! À chaque fois que l’on relance l’aventure, sur Xbox Series X, il faut se coltiner un écran de reconnexion à un serveur. Et puis effacez tout espoir de débuter la partie à bord d’un imposant Manowar !  Il s’agit plutôt de grimper les échelons de la piraterie en débutant l’épopée à bord d’un frêle esquif qui tient plus du radeau de la méduse que d’un Potemkine tout en accomplissant des basses besognes confiées par un pirate John Scurlock. Pour obtenir de nouveaux navires il faut dénicher auparavant le plan lors de l’aventure ou auprès d’un interlocuteur parfois situés à l’autre bout de la map, glaner différents types de matériaux (bois, pierres, fibres…) et rassembler suffisamment d’espèces sonnantes pour lancer la mise en chantier. Les navires se distinguent par leurs tailles, par leurs vitesses, mais aussi par leurs tonnages (capacité de transport), leur rôle lors des combats (DPS, healer, tank…) et le nombre d’emplacements destinés à accueillir l’arsenal. Difficile de se passer d’un canon ou de mignardises explosives pour se débarrasser des navires adverses qui se placent dans notre sillage. Si les quêtes données par les PNJ, les frags de navires et actes de piraterie offrent au joueur de grimper en niveau d’expérience (ici baptisée Infamie) en revanche le level du bâtiment ne bouge pas d’un iota malgré nos exploits explosifs sur les mers du Sud. Pour permettre à son petit navire de gagner en niveau, il faut ajouter un meilleur blindage à la coque, y installer du « mobilier » et l’équiper de pièces d’artillerie plus dévastatrices. Gare il ne suffit pas d’aller chez le menuisier ou forgeron du coin ! Afin de freiner nos mises à niveau le jeu impose d’atteindre un certain level d’infamie, et comme la construction des navires, il faut courir après les plans, les matières premières et avoir du cash en réserve. Que c’est long et fastidieux !  Notamment lorsque le joueur doit se coltiner des phases terrestres poussives. Ainsi quand on crapahute à travers les quelques îles accessibles, le jeu n’offre pas une expérience digne d’un Assassin’s Creed tant le personnage est presque aussi lourdingue à manœuvrer qu’un navire aux cales surchargées ! J’exagère… à peine. Et perdez tout espoir de vivre des séquences épiques d’abordages et de duels à l’épée. Les combats de Skull and Bones ne se résument qu’a des dogfights enragés de navires et ce n’est pas si mal … dans le fond !

Si vous avez poncé Assassin’s Creed IV et que vous avez aimé les phases maritimes de la saga, sachez que vous serez en terrain connu. Le gameplay de Skull & Bones est proche (pour ne pas dire identique) aux meilleures batailles navales de la franchise d’Ubisoft. Il s’agit toujours de composer avec le vent, la houle tout en bataillant contre un ou plusieurs navires adverses, ce qui offre parfois des confrontations spectaculaires sur les flots déchaînés. Suivant la direction de la caméra lorsque l’on vise un ennemi on va utiliser les « armes » situées à bâbord, tribord, à la proue ou à la poupe. Gare les munitions sont hélas limitées et il est toujours assez frustrant de se retrouver à court d’obus de mortier ou de boulets de canon dans le feu de l’action. En sus de nous opposer à des navires de factions pirates, autochtones, militaires ou commerciales, le jeu nous confronte aussi à des créatures marines et navires fantômes a l’occasion de combats de boss où l’aide d’un autre joueur n’est jamais de trop. Si le titre fait la part belle au PVE, comprenez des batailles contre des ennemis dirigés par l’IA, en coop, on peut aussi s’y adonner en PVP. Notamment à l’occasion d’événements compétitifs consistants à capturer un objectif, assiéger une ville ou s’affronter dans une zone du monde ouvert. Surveillez votre carte, gare à ne pas passer au beau milieu de ce coupe gorge ! La vie de pirate ne consiste pas qu’a décimer des flottilles de navires commerciaux/militaires ou de se livrer à des pillages. Il faut aussi fabriquer des marchandises de contrebande (rhum, opium…) et les livrer d’un point A vers un point B à l’occasion de missions confiées par une guilde de contrebandiers -la Timonerie – qui opèrent au nez et à la barbe des pirates… ou plutôt d’un caïd comme John Scurlock ou Rhama. Prêt à devenir le caïd à la place du caïd ?

En annonçant la sortie du jeu en 2017, bien avant l’arrivée des machines next gen, j’espérais voir Skull & Bones débarquer sur PS4/Xbox One. Au final, le jeu se contente d’un parc plus restreint de bécanes de salon en ne sortant que sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series. La dernière reine de beauté de chez Microsoft, le jeu tourne – le plus souvent – parfaitement en 4K HDR à condition de privilégier la fluidité de l’animation plutôt que la finesse graphique. À 30 FPS l’expérience manque un chouia trop de patate ! Visuellement c’est chatoyant. Le jeu régale nos mirettes par ses effets climatiques, par la violence des vagues qui viennent s’écraser sur la coque du navire en pleine tempête et par les sensations fortes qu’il dispense… surtout en vue à la première personne. Il offre aussi un cycle jour/nuit (qui cède parfois la place aux ténèbres) il affiche des environnements, qui vus du bateau paraissent plutôt détaillés. Vues de près, le plancher des vaches comme les modélisations des PNJ que l’on croise paraissent assez quelconques. Ce qui n’est pas si grave puisque les vraies stars de Skull & Bones sont les navires qui ne se privent pas d’afficher des ponts bien « animés » sur lesquels s’affairent de vaillants matelots ainsi qu’une mascotte. Notez que le jeu n’occupe qu’un peu moins de 40Go sur le disque de la machine. Un appétit de moineau pour une « reconstitution » de l’Océan Indien et qui impose – aux marins d’eau douce – de s’aventurer aussi un peu à l’intérieur des terres d’Afrique. Intégralement en français dans ses textes, voix et menus, Skull & Bones régale nos esgourdes par ses chants de marins et des effets sonores aussi soignés que les phases navales d’un Assassin’s Creed !

Test – Skull and Bones – Dégâts des os !
CONCLUSION
Si vous avez aimé sillonner les Caraïbes en compagnie d’Edward Kenway, ce Skull & Bones devrait vous plaire !  Gare ! S’il offre des affrontements intenses et captivants, en PVE comme en PVP l’expérience est parfois punitive. Un jeu sympa, aux mécaniques un peu grippées et limitées au regard de l’addition salée. L’attente aura été longue mais l’expérience est assez rafraichissante.
Les plus
Un RPG très action, pas bateau pour un sou !
Des sensations fortes, des affrontements intenses et explosifs c’est joli
Une prise en main immédiate … ou presque
Des chants de pirates/marins, des effets sonores réussis
Les moins
Les phases au sol anecdotiques, pas de duels au sabre
La montée en level des navires lourdingue, un niveau de difficulté parfois punitif
Pas de serveur dédié ?
6.8
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