A l’instar de la saga Street Fighter, la série des Tekken a très largement acquis ses lettres de noblesse au fil des décennies depuis son lancement en arcades puis sa notoriété mondiale grâce à la première PlayStation. Comment Bandai Namco a fait évoluer cette saga avec les nouvelles consoles ? C’est ce que nous allons voir.
Je fais partie de ceux qui ont découvert le tout premier Tekken en borne d’arcade il y a quasiment 30 ans avant de le pratiquer plus longuement sur la première PlayStation. La première console de Sony a réussi à propulser la saga dans le top du genre au même titre qu’une autre franchise baston nippone ayant depuis disparu, les Virtua Fighter de Sega. Ces deux sagas ont défini le jeu de baston en 3D même si d’autres y ont contribué comme les Toshinden, les Bloody Roar ou encore les Dead or Alive.
30 ans après donc, on atteint le chiffre 8 et pour cette occasion, Bandai Namco remet ça et rappelle bien des combattants pour de la castagne intensive. Ainsi pas moins de 32 personnages sont jouables. A vous de choisir celles ou ceux qui vous correspondent le plus ou tout simplement à vous de tenter de les maîtriser les uns après les autres pour des combats contre l’IA, contre des amis ou contre d’autres joueurs en ligne.
Mais pour celles et ceux qui aiment jouer seul, Tekken 8 propose un mode histoire d’une quinzaine de chapitres où l’on suit les péripéties plus qu’improbables de différents protagonistes tentant d’aider Jin Kazama à combattre et arrêter Kazuya Mishima. Cela donne lieu à des combats variés mettant en scène la grande majorité des personnages tout en suivant une histoire, qui, avouons-le, est du grand n’importe quoi. Je me suis toujours demandé pourquoi les créateurs de jeux de baston se font « chier » à écrire des histoires qui ont finalement aucun sens vu la variété des personnages – surtout dans le cas de Tekken. Enfin bref, l’histoire n’est qu’une bonne excuse pour apprécier les combats punchy tout en regardant quelques cinématiques soignées – malheureusement souvent pré-rendus et non avec le moteur allez savoir pourquoi. Et si l’histoire principale ne vous suffit pas, vous pouvez profiter d’histoires plus courte pour chacun des personnages. En tout, le jeu solo ne vous prendra pas des jours mais c’est plutôt plaisant.
Vous avez évidemment le choix aussi entre le traditionnel mode arcade, le mode VS pour jouer contre un ami ou l’IA et l’entraînement. L’équipe a aussi ajouté le mode Tekken Ball qu’on avait vu pour la première fois sur Tekken 3. C’est un mini-jeu qui consiste à frapper un ballon de plage vers l’adversaire pour lui infliger des dégâts. C’est rigolo deux minutes mais je doute que vous y passiez beaucoup de temps. Le mode central du solo outre l’histoire est le mode Quête Arcade. Après avoir créé un avatar au look mignon, vous allez évoluer de salle d’arcade en salle d’arcade à affronter d’autres joueurs IA pour progresser et maîtriser si possible toutes les subtilités de Tekken 8. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec le mode World Tour de Street Fighter 6. Bref, ici tout est prétexte à faire des combats en affrontant des adversaires pour vous permettre de monter en rang. Un certain Max vous aidera à travers conseils et aides divers. Ce mode est plaisant pour qui veut vraiment mieux maîtriser le jeu à son rythme.
La personnalisation est un aspect important sur Tekken 8 même si cela n’impacte en rien le gameplay. Le jeu permet donc de personnaliser chacun des 32 combattants à votre sauce grâce à une large variété d’accessoires et d’options. Ceux-ci coûtent des gains de combat – la devise du jeu et dans certains cas nécessitent de réussir certains objectifs. Autant dire que les combinaisons sont innombrables aussi bien pour les combattants mais aussi pour votre avatar du mode Quête Arcade ou même pour votre affichage personnel (jauge d’énergie, insigne, plate d’informations, etc.). J’avoue ne pas être un joueur prisant le custom à outrance mais cela plaira certainement à celles et ceux qui veulent se démarquer notamment en ligne.
Evidemment comme tout jeu moderne qui se respecte – encore plus pour un jeu de baston – Tekken 8 est jouable en ligne. La zone centrale se nomme le salon de combat et permet de se balader avec votre avatar dans divers lieux pour y rencontrer d’autres joueurs, vous lancer dans des combats. Bref c’est une interface sympathique pour le jeu en ligne. C’est mignon, coloré et vivant. Dommage qu’on n’ait pas plus d’interactions possibles avec les éléments du décor. Je pense notamment à des bornes de jeu qui pourraient donner droit à des mini-jeux. On peut en effet voir des baby-foot, des paniers de basket ou encore des flippers. Toutes les bornes d’arcade dans cet univers sont des bornes Tekken 8 évidemment pour vous lancer dans des parties. Toutefois, si vous le préférez, le menu en ligne permet d’accéder directement à des parties rapides, des parties classées, des tournois PS5 ou le matchmaking avec des amis pour se créer des sessions privées. Le jeu en ligne – en tous les cas pour ma connexion fibre – est plutôt solide pour un joueur de mon niveau. J’ai trouvé l’expérience bonne dans l’ensemble sans véritable accroc.
Côté gameplay, Tekken 8 reste dans la lignée. Il conserve son côté punchy propre à cette saga mais décuplé grâce à une réalisation hors pair. C’est très plaisant de réussir à entrer des coups pour infliger un max de dégâts à son adversaire. Evidemment, comme souvent dans ce type de jeu, vous allez bien souvent vous en prendre plein la tronche tant que vous ne maîtriserez pas chacun des combattants. Il est donc fortement conseillé de s’entraîner dans les divers modes le permettant à travers le jeu avec son personnage favori avant de basculer à un autre si vous voulez progresser et améliorer votre rang en ligne. Butiner les personnages est aussi un choix possible si vous prenez ce jeu comme un simple petit défouloir de fin de journée. L’avantage au final c’est que Tekken 8 permet de satisfaire tous types de joueur, du débutant aux combattants experts jusqu’aux compétiteurs eSport.
Tekken 8 impressionne par sa réalisation. Si le mode Quête Arcade et le Salon de combat présentent un visuel plutôt mignon et ultra-coloré, le reste du jeu offre des graphismes vraiment léchés avec des tonnes d’effets spéciaux, de plans de caméra spectaculaires. L’équipe de développement a opté pour l’Unreal Engine 5 pour ce nouvel opus et cela se voit tant les personnages et même les décors fourmilles de détails. Si, comme moi, vous avez un bel écran, vous allez apprécier la débauche visuelle. Et pour ne rien gâcher, Tekken 8 tourne avec une fluidité parfaite. Il est vrai que pour ce type de jeu, il vaut mieux assurer un framerate bien stable sans à-coups ce que l’équipe de développement a parfaitement réussi. Le tout est d’autant plus spectaculaire si vous avez un écran compatible HDR tant tous les détails ressortent. La saga Tekken a toujours été connu pour sa bande son. Tekken 8 ne déroge pas à la règle et propose tout simplement de jouer avec les morceaux de la majorité des épisodes de la saga. Les voix des différents personnages sont comme à l’habitude corrects sans plus. Chaque personnage parle dans sa langue maternelle ce qui fait que dans l’histoire, il est assez étrange de voir des discussions multi-langues. A moins que vous ne maîtrisiez toutes les langues parlées, il vous faudra activer le sous-titrage pour savoir ce qui se trame.
Tekken 8 est une belle réussite pour quiconque aime non seulement la saga mais aussi un bon. jeu de baston pour se défouler. Comme toujours dans cette série de jeux, on peut s’y amuser en étant un débutant complet en fracassant tous les boutons du pad et gagner en compétence et en précision pour devenir expert si on le souhaite. Un excellent jeu de baston pour tous publics.