Test – Call of Duty Modern Warfare III – Cuisson saignante

BLOC INFO
Date de sortie
10 novembre 2023
Editeur
Activision
Développeur
Sledgehammer Games
Genre
Action, FPS, Shooter
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, PC
PEGI
18

L’an dernier, nous n’avions pas attendu le passage du vieux barbu venu du grand nord pour passer Modern Warfare II sur le grill. Mais comme les œufs, les temps sont durs et l’on vous livre – un peu à la bourre- notre avis sur le troisième opus… si vous hésitiez encore. Test express.

Pour cause d’actualité chargée, le test de Modern Warfare III est malheureusement passé à la trappe. Finalement pas de regret, car cette cuvée 2023 de Call Of – entre nous – ne présente pas tous les aspects d’un grand millésime. Difficile pourtant de ne pas trépigner d’impatience à l’idée de le retrouver au pied du sapin comme bien des joueurs qui ne se sont pas précipités dessus le jour de la sortie. Après avoir goûté à son multi et à sa campagne solo l’heure est enfin venue de le passer sur le grill. Pour la petite histoire rappelons que ce Call of Duty a été développé par Sledgehammer Games qui bosse sur la franchise depuis Modern Warfare 3 (celui de 2011). Parmi ses nombreux faits d’arme, ce studio a œuvré plus récemment sur le reboot de Modern Warfare. Si la plupart des épisodes ont bénéficié jusqu’à présent d’un temps d’incubation de trois ans, le développement du reboot de MW troisième du nom a malheureusement été un peu torch… expédié (pour rester poli) en moitié moins de temps. Et mine de rien ça se ressent.

À l’instar du sympathique MW2 paru l’année passée, Call of Duty Modern Warfare III propose de suivre encore les aventures des petits gars de la Task Force 141. Price, Soap, Ghost et Gaz reprennent du service et sont confrontés à l’horrible Makarov. Ce génie du mal a fomenté sa libération depuis la cellule d’une prison haute sécurité afin de se venger des héros – qui l’ont coffré à Verdansk – et mettre le monde libre à feu et à sang. Sacré programme pour une campagne solo qui s’articule autour d’une quinzaine de chapitres. Difficile de reprocher à Call of Duty le manque de consistance de sa partie praticable en solitaire pourvu qu’elle soit bien rythmée. Ce qui n’est hélas pas le cas. On se retrouve avec des enchaînements de saynètes percutantes, voire choquantes mais pas vraiment spectaculaires. Signe que le développement a été un peu expédié, si l’on retrouve d’inévitables levels « couloirs » aux confrontations scriptées d’autres niveaux de l’aventure se jouent à la façon de la Warzone en introduisant notamment la gestion de plaques de blindage. Si beaucoup de volets de Call of nous faisaient prendre les commandes de bagnoles, véhicules légers, d’hélicos ou de zincs, on se cantonne dans les stages hors Warzone à garder l’arrière train vissé sur le siège passager… à la place du mort qui sombre mortellement dans l’ennui. Où est le grand spectacle et l’action explosive digne d’une super production hollywoodienne ? Il vient trop tardivement notamment lorsque l’on doit couvrir l’avancée de la TaskForce 141 depuis un bombardier de la Shadow Company en pilonnant des régiments de mercenaires et en détruisant des blindés et hélicos. Jouissif, même si un léger parfum de déjà-vu se dégage de cette séquence.

Si les petits gars de Sledgehammer ont fait l’effort de livrer une campagne solo – un peu bâclée certes – faite de bric et de broc, c’était sans doute afin de focaliser l’attention du joueur sur les modes multi. Rassurez-vous on retrouve bien les variantes Hardcore et classiques des différents modes jouables en individuel ou en équipe. Cependant, ils ne se sont pas gênés pour recycler la plupart voire la quasi-totalité des maps de Modern Warfare 2 : comprenez celui de 2009. On retrouve les maps Terminal, Quarry, Favelas, Scrapyard, Estate, les champs de pavots de Afghanistan, les petits dédales de Rust et Shipment où les rues étroites de Skidrow. À l’heure où ces lignes ont été écrites, le jeu semble s’être enrichi d’une nouvelle map, Rio, et d’un mode de jeu inspiré par la série de super héros intitulée The Boys. Bien pourvu en terrains de jeu, en modes praticables à une douzaine voire soixante-quatre joueurs (Guerre Terrestre et Invasion), MW III invite comme toujours à monter en expérience au fil des parties afin de débloquer de nouvelles armes. Classique ? Oui et non. Si la montée en niveau octroie des nouvelles pétoires (et des upgrades flanqués de malus/bonus à mesure qu’on les utilise), l’équipement qui prodigue des atouts se débloque par le biais de challenges. Ainsi il faut réaliser un certain nombre d’objectifs en cours de partie (headshot au snipe, tir au jugé, élimination à la grenade…) pour obtenir de nouveaux instruments de destruction ou pièces d’équipement dotés d’atouts. Une façon sans doute d’inciter le joueur à passer davantage de temps sur le multi pour se mitonner un attirail aux petits oignons. Malgré le recyclage un peu honteux des maps du vénérable Modern Warfare 2, on prend un plaisir à monstre à se lancer puis à enchaîner les confrontations nerveuses et explosives en multi ! Jubilatoire mais le bonheur est de courte durée ! Les affrontements virent parfois au pugilat notamment lors des parties de Domination sur Shipment et les maps regorgent de spots sournois propices au camping. Prenez les armes ou utilisez des frappes de précision ou bombardements pour dégager les gêneurs avides de frags faciles !

Modern Warfare III foisonne de modes multijoueur mais il est évidemment affublé d’une nouvelle cuvée de la Warzone. Si vous n’avez pas prévu de passer à la caisse le Battle Royal comme la variante Résurgence – téléchargeables gratuitement – devraient vous captiver durant les prochaines soirées d’hiver. En revanche si vous préférez dézinguer des hordes trébuchantes en putréfaction alors le mode nouveau zombie devrait vous combler de bonheur. Ici pas de niveau linéaire ou d’itinéraire a débloquer, comme dans la campagne solo la Warzone vient encore à la rescousse du troisième reboot de Modern Warfare. Il s’agit cette fois d’accomplir des missions/objectifs (cible à éliminer, chargement à récupérer…) dans un monde ouvert tout en atomisant des cohortes enragées de morts vivants et en faisant face à des escadrons de mercenaires qui ont la gâchette facile ! Gare à l’instar d’un Left4Dead il faut parvenir à s’exfiltrer en hélico pour valider la mission ! Lorsque vous trépassez vous perdez votre armement et devez attendre un certain laps de temps avant de retrouver votre arsenal favori. Patience ! Face aux dangers de cette Warzone post Apocalyptique en proie aux bouffeurs de cervelles, mieux vaut s’y adonner en coop. Ça tombe bien. Plutôt que de nous envoyer casser du zombie dans une partie hors-ligne, MWIII nous parachute sur une partie en cours où l’on peut prêter main forte à d’autre joueurs ou être épaulé / réanimé dans notre « chasse ». Un mode zombie en monde ouvert qui vaut le coup d’œil !

Testé sur Xbox Series X par l’intermédiaire d’une version commerciale dégotée au pied du sapin (merci Madame) Call of Duty Modern Warfare 3 peut difficilement se vanter d’en mettre toujours plein les yeux. Si les niveaux de la campagne solo sont soignés et affichent de jolis effets d’éclairage, les levels dédiés aux confrontations en multijoueur sont un peu trop ternes à mon goût. Une façon sans doute de maximiser la lisibilité de l’action, bien que – rassurez-vous – les levels sont détaillés, foisonnent d’effets graphiques (pluie, brouillard, vent…) et possèdent de trop rares éléments destructibles. Le mode histoire lorgnant vers du Call of pur jus comme vers la Warzone, on note un léger manque de constance au niveau de la réalisation. Si dans l’ensemble le rendu graphique est “joli” – comprenez dans la moyenne haute des productions actuelles -, les chapitres basés sur la Warzone m’ont parfois moins impressionné notamment au niveau des modélisations des persos et ennemis moins détaillés. Enfin dans ces levels, le jeu a aussi parfois infligé occasionnellement quelques bugs graphiques au niveau des textures qui étaient comme corrompues. En multi, c’est la gestion des collisions qui jouait de vilains tours. Et jusqu’il y a peu, et durant quelques jours, le jeu ne tenait plus compte des classes personnalisées et obligeait à jouer avec des armes et des équipements aléatoires.  Un manque de finition un peu rageant pour un titre de la trempe de COD. Vendu au prix fort, il ne se prive pas de ponctionner presque 200Go d’espace disque sur la console de salon pour installer le jeu, ses extensions et s’accaparer un espace disque destiné aux données temporaires : le fourbe ! Afin d’achever sur une note positive le tour du proprio, notez que cette cuvée 2023 de Call Of régale nos mirettes comme nos cages à miel par ses cinématiques soignées et en français (siouplait). D’ailleurs Modern Warfare III est intégralement en français dans ses voix, textes et menus. Un bon point.

Test – Call of Duty Modern Warfare III – Cuisson saignante
CONCLUSION
À moins d’être un inconditionnel de la franchise difficile de vous conseiller de payer le prix fort pour ce troisième volet bien moins fini que ne l’était MW2. Deux mois après sa sortie, la peinture semble toujours aussi fraîche ! En guettant une éventuelle baisse prix, vous pourrez craquer sans regret pour ce jeu qui prend –comme toujours – toute sa dimension en multi.
Les plus
Du solo, un mode zombie, un contenu assez gargantuesque en multi
Quel plaisir de retrouver des maps mythiques du Modern Warfare 2 de 2009
Intégralement en français
Les moins
Une réalisation qui manque de finition, d’éclat et de constance surtout dans son solo
200 Go d’espace disque occupés, presque autant à télécharger, un jeu vendu au prix fort
Une campagne solo un brin trop poussive, la Warzone recyclée à tout va
7