Les vacances d’été sont terminées et pourtant un studio parisien invite à retourner faire trempette dans la grande bleue. Sortez le slibard de bain, la combi de plongée : immersion totale dans le monde du silence garantie !
A l’heure où bon nombre de joueurs ont les yeux tournés vers les étoiles avec Starfield, Quantic Dream propose une expérience entre Terre et Mer en pataugeant dans les profondeurs océaniques. Le studio de David Cage (responsables de titres aussi géniaux que Nomad Soul, Detroit Become Human) ne fait pas que réaliser et produire ses propres titres. Depuis quatre ans Quantic Dream publie aussi les jeux de studio indépendants. Under the Waves de Parallel Studio est le second soft après Sea of Solitude à être ainsi produit et édité sur la plupart des plateformes du marché : PC, PS4, PS5, Xbox Series et … Xbox One. On remercie d’ailleurs son éditeur pour avoir communiqué un code que l’on a pu tester sur Xbox One S et surtout sur Xbox Series X. Plus de précisions à ce sujet sur le paragraphe dédié à la réalisation.
Après avoir engouffré des kyrielles de suites, remakes, remasters et autres portages durant les derniers mois, ça fait du bien de découvrir un jeu d’aventure exploration à la troisième personne à l’univers original et rafraîchissant ! Direction les profondeurs de la mer du Nord pour suivre durant deux semaines et demi (soit un peu moins d’une vingtaine de chapitres) le périple en solitaire de Stan, l’employé d’une compagnie pétrolière. Notre bonhomme barbu au bonnet rouge hérité d’un Jacques Cousteau se retrouve à assurer la maintenance des engins de forage, surveiller l’alimentation en oxygène de son habitat et veiller au bon fonctionnement des drones et engins de communication. En guise de terrain de jeu, Under the Waves offre un bac à sable subaquatique, pas bien vaste certes, à travers lequel on se déplace en tenue de plongée ou à bord d’un petit engin submersible Ne vous fiez pas au quotidien pas forcément palpitant de notre héros et à ses messages écologiques (merci au partenariat avec l’ONG Surfrider Foundation) débités à longueur de temps !
En vérité Stan est hanté par son passé et il se retrouve fréquemment embarqué dans des situations stressantes qui mêlent horreur et paranormal. Mine de rien, l’aventure reste captivante de bout en bout et on ne s’écarte que rarement de l’intrigue principale que l’on dévore en une douzaine d’heures. Un rapport durée de vie /prix plus qu’honnête. Quand il mouille le maillot, il doit plonger à travers les dédales de complexes industriels submergés en activant des séries de leviers et résoudre quelques rares puzzles pour rétablir le courant ou débloquer des accès en composant avec une réserve d’oxygène limitée. À bord de son sous-marin il peut évoluer au sec et plus rapidement en sécurité parmi la faune de la mer du Nord tout en veillant à l’intégrité de la coque. Ainsi mieux vaut limiter le contact avec l’environnement voire aussi des mines sous-marines. Gare aux rencontres explosives ! Durant cette épopée vous pouvez dénicher des items destinés à remplir les réserves d’oxygène, rafistoler votre engin ou éclairer les sections les plus glauques des conduits. Plutôt que de laisser les consommables usagés flotter dans les eaux n’oubliez pas de les ramasser ! Les déchets comme certains composants (métaux, algues, charbons …) peuvent être employés pour crafter de nouveaux consommables et éviter ainsi de se retrouver à court de souffle.
Testé sur Xbox Series X, Under the Waves carbure à la quatrième mouture de l’Unreal Engine et se paye le luxe de sortir en sus sur les bécanes d’ancienne génération (comprenez PS4 et Xbox One). Hélas ! Essayé rapidement sur Xbox One S, l’expérience s’est avérée être à peine jouable tant le jeu accusait d’incessants coups de mou, affichait des fonds marins moins détaillés et était pénalisé par des temps de chargements plus longuets que sur Series. La petite dernière de chez Microsoft offre une animation naturellement plus fluide, tout en infligeant – hélas – de rares bugs de collision ainsi qu’un effet de tearing (déchirure de l’image) assez désagréable lors des rotations rapides de la caméra. Cette dernière s’amuse aussi à jouer avec nos nerfs quand on patauge dans d’étroits goulots en se focalisant sur l’arrière d’une paroi rocheuse : frustrant. Le jeu tire mieux parti de la puissance de la Series X. Mais pour les joueurs dotés d’une conscience écolo, une option dans les menus également présente sur One S permet de réduire la consommation électrique de la machine. Mieux pour la planète, mais pas forcément pour l’expérience de jeu qui perd aussi au passage un peu trop de sa réactivité, le nombre d’images affichées étant au moins divisé par deux … surtout sur One S. À pleine puissance, Under The Waves offre de splendides effets de distorsions, des environnements soignés et quelques sources lumineuses lointaines qui rassurent lors de ce périple en eaux trouble où la distance de visibilité se limite aux seuls éléments proches. Le plancher océanique est balayé par de jolis rayons de lumières venus de la surface qui tranchent avec la teinte bleutée et froide des profondeurs océaniques. Moins exotiques que les Caraïbes ou d’autres destinations paradisiaques, les environnements ouverts de la Mer du Nord fourmillent pourtant de vie ! La faune variée (baleines, marsouins, requins, phoques…) splendidement animée et modélisée s’y épanouit en toute liberté parmi la multitude de bancs de poissons et la flore aquatique “luxuriante”. En sus d’être un régal pour les mirettes, Under the Waves se paie le luxe d’offrir une VF intégrale d’excellente qualité (voix, textes, menus…) et une splendide bande-son aux sonorités étonnamment aériennes. Voilà qui n’est banal pour un jeu qui se passe donc… sous les ondes.