Il y a déjà deux ans, Quake premier du nom passait sur le grill. Rebelotte ! Cette fois c’est le second volet qui est extirpé d’un tiroir poussiéreux aussi à l’occasion de son quart de siècle d’existence. Ô temps suspends ton vol !
Si on se souvient de id Software pour ses FPS légendaires tels Wolfenstein 3D puis Doom, on a parfois tendance à oublier l’autre franchise du studio texan… non pas Rage : Quake évidemment ! Révolutionnaire en son temps, puisque premier FPS du studio à s’afficher en 3D intégrale, sa suite a profité, il me semble, d’un accueil bien plus “chaleureux”. Exit l’univers Medieval Fantasy, le jeu se rapprochait davantage d’un Doom. Balancé en territoire ennemi sur la planète Stroggos, un space marine devait s’introduire dans une base, accomplir différentes missions à travers des niveaux labyrinthiques tout en faisant face à un bestiaire constitué de marines corrompus et de créatures Xénocybernétiques. Le contexte change mais on reconnait bien la patte d’id Software. Il s’agit toujours d’un FPS couloir aux confrontations scriptées. Ainsi, on doit aller d’un bout à l’autre d’un level en activant des mécanismes, quant aux ennemis, ils prennent un malin plaisir à surgir de derrière une paroi pour nous prendre à revers : les fourbes ! Pour s’en défaire on récupère au fil de l’épopée un arsenal qui gagne en puissance. On peut s’équiper d’un fusil à pompe, d’une mitraillette mais aussi des versions améliorées de ces pétoires dont le seul défaut est de vampiriser les réserves de munitions. Frustrant mais difficile de s’en passer tant elles s’avèrent redoutables et plus encore jouissivement dévastatrices !
À l’instar du premier volet, cette version de Quake II s’accompagne de quelques mignardises bienvenues. En sus de deux extensions parues à l’époque sur PC, le jeu intègre aussi la mouture N64. Doté d’un contenu généreux en solo, le titre a été aussi pensé pour être pratiqué en multijoueur en ligne) mais également en local ! Sur Xbox Series, nul besoin de connecter plusieurs machines sur le même réseau. Laissez les bécanes à domicile mais ramenez les pads ! Quake II se pratique ici à l’ancienne en écran splitté et ce jusqu’à 8 joueurs : pas mal ! À condition de trouver sept autres nostalgiques adeptes des FPS oldschool. Si vous n’en avez pas sous la main (de potes ou autant de pads), rassurez-vous le multijoueur est également praticable online en cross plate-forme. On peut ainsi rejoindre une partie ou en créer une en piochant parmi les modes de jeu. Ces derniers permettent de rejouer aux différentes campagnes en coop, de s’adonner à la capture de drapeau ou au Death match en individuel voire en équipe. En clair les modes de jeux vont droit à l’essentiel, et c’est là que le bât blesse. L’interface spartiate au possible n’affiche pas un aperçu de l’arène, juste un nom de map. Et lorsque l’on souhaite rejoindre une partie, l’interface se limite à indiquer le nombre de joueurs présents, le nom de l’arène employée et le Ping. Vous voilà prévenus cette ressortie de Quake II est volontairement vieillotte. Un petit lifting au niveau de l’interface n’aurait pas fait de mal en multi comme en solo d’ailleurs ! Les différentes campagnes que l’on pratique en solitaire se partagent un répertoire de sauvegarde unique. Difficile de ne pas s’arracher les cheveux face à cette faute lourde !
Hélas, il faut croire que Nightdive Studios en charge du portage de cette suite n’a pas vraiment daigné corriger les défauts les plus rédhibitoires énumérés lors du passage sur le grill du premier volet. Afin d’offrir le rendu le plus authentique possible, ils ont adapté le jeu au moteur graphique maison (le Kex Engine) en laissant des textures trop proches de celles du Quake II d’origine. Si c’était suffisant en 1998/1999 lorsque l’on y jouait sur un PC doté d’une 3Dfx ou d’une carte graphique accélératrice équivalente (de 4 ou 8Mo) sur un moniteur 15 pouces, en 1080P comme en 4K ça manque clairement de finesse et de détails. Malgré l’ajoute de quelques jolis effets d’éclairage en temps réel (au niveau des ombres, lumières projetées et explosions…) le rendu graphique reste globalement assez vieillot. On est malheureusement loin de ce qu’offre « gratuitement » Nvidia depuis 2019 aux heureux possesseurs de cartes graphiques de la gamme RTX taillée pour le ray tracing. Loin d’exploiter les capacités de la Series X, les modélisations des ennemis comme les décors sont affublés de polygones saillants. En dépit d’une géométrie et de textures d’un autre temps, il faut admettre que l’action l’emporte heureusement sur la forme puisque l’animation ne souffre pas de coups de mou et reste fluide. Heureux soient ceux en quête d’authenticité graphique, ils peuvent (une nouvelle fois) simuler le rendu d’un écran cathodique afin de se rappeler les belles heures passées sur le Pentium MMX ou le Pentium II des familles. En français dans les textes et menus, les voix ont en revanche été laissées dans la langue de Shakespeare durant les cinématiques et en cours de partie. Signalons enfin que le jeu propose une bande-son constituée de quelques morceaux rock aux guitares grasses. Si elles sonorisent avec brio les confrontations les plus nerveuses du début… après c’est silence radio. Un mal pour un bien tant les morceaux deviennent vite répétitifs.