Parfois un jeu semble avoir sous le coude tout ce qu’il faut pour combler de bonheur les aventuriers en mal d’action. On ne le dira jamais assez : Méfiez vous des apparences. Test express.
FairyShip Games vous connaissez ? Non ?! Normal ce studio indépendant New-yorkais – fondé par les frangins Naderi – met enfin au monde sa seconde réalisation après quatre années d’incubation. Sous ses faux airs de Skyrim, Testament the Order of High Human tente plutôt de boxer dans la catégorie du « Metroidvania ». Comprenez que contrairement au vénérable jeu de Bethesda, qui a désormais plus de douze ans d’âge, cette production indépendante fait une croix sur le monde ouvert et inflige une épopée en vue à la première personne plus linéaire. Ça commence déjà mal ?
C’est bien le cas pour notre mystérieux héros barbu galbé comme un guerrier étrusque. Voyez plutôt. Tombé du ciel, Aran a perdu sa mémoire, ses pouvoirs divins et se retrouve pourchassé par un énigmatique Père Nature, une sorte de Ent, créature humanoïde et végétale hospitalière et un brin dérangée. Fuir à travers la forêt c’est l’occasion de se coltiner un interminable tuto où l’on découvre que notre avatar (non personnalisable) fait davantage preuve de souplesse lors de phases de plate-forme/parkour dans des donjons que d’habileté au combat. En titre fourre-tout, Testament tente d’ajouter aussi de l’infiltration un peu bancale et d’ennuyeuses phases de réflexion à travers des puzzles qui viennent plomber le rythme d’une aventure pas toujours rondement menée. La faute à d’haïssables confrontations scriptées dont on peine à se sortir lorsque l’on se retrouve encerclé par un bestiaire constitué de créatures enragées, à court de mana et de flèches. Et comme évoqué subtilement quelques lignes au-dessus, les confrontations armées sont une tannée. En sus de souffrir d’un gros manque de visibilité, Le jeu ne permet pas de cibler les ennemis lors des attaques. Ainsi on frappe au petit bonheur la chance dans l’espoir de toucher l’opposant, on tente de parer les attaques tant bien que mal, on maudit la nécessité de subir un cool down lorsque l’on utilise les pouvoirs magiques pas très efficaces et on paume de nombreuses flèches en visant les ennemis à distance. En sus de prétendre être un « Metroidvania » (comprenez un jeu où l’on peut explorer de nouveaux segments de level après avoir obtenu des habiletés supplémentaires), le titre se veut être jouable comme un Hack’n’Slash. Un genre nerveux et délicieusement bourrin, davantage praticable quand la caméra est hautement perchée et la vue à la troisième personne… et non subjective comme ici. Quoique Skyrim y était brillamment parvenu, ce n’est malheureusement pas le cas de Testament.
The Order of High Human a pu être passé sur le grill grâce à l’envoi d’un code Steam par son éditeur/développeur. On l’en remercie puisqu’en toute franchise passé le trailer « alléchant », manette en main, l’expérience est loin d’être aussi réjouissante. Hasard du calendrier nous avons lancé le jeu le jour de sa sortie officielle, évitant ainsi d’essuyer les plâtres comme ceux qui se sont frottés à la version beta qui servait au test. En l’état la peinture est encore fraîche. Testament a infligé de composer avec des commandes au clavier/Souris qui ne répondaient plus et une traduction en français des menus laissée en espagnol, entre autres problèmes de performances et de temps de chargements longuets. C’est dommage ! Carburant à l’Unreal Engine le jeu de FairyShip peut se vanter d’offrir des textures soignées, de jolis effets de particules et d’éclairage, et – faisant fi du ray-tracing -il semble recourir massivement à la Tessellation pour offrir des environnements à la géométrie détaillée. En théorie cela permet au titre de se satisfaire de machines aux GPU assez anciens puisque basé sur l’architecture GTX et non RTX. En pratique il n’empêche que même en 1080P sur une RTX2060 avec le DLSS activé le jeu a accusé de fréquents coups de mou en sus d’infliger des temps de chargements longs. Afin de faire hurler les PCistes, le titre impose une sauvegarde par points de contrôle sans laisser le choix au joueur de consigner sa progression à sa guise. S’il est flanqué de traductions indignes dans ses menus, le jeu bénéfice de textes davantage soignés dans ses dialogues et interfaces. Quant aux voix, elles ne sont disponibles qu’en anglais. C’est peut-être mieux comme ça.