Après avoir passé sur le grill Metroid Prime Remastered, Resident Evil 4, je ne voulais qu’une seule chose : de l’inédit, du jamais vu bref de la nouveauté. Il semblerait que mes prières n’aient pas été entendues. Hélas ! À la place je redécouvre le Survival Horror selon Naughty Dog ! Ce petit studio « indé » s’est fait connaître avec des franchises comme Crash Bandicoot, Jak & Dexter, Uncharted et bien sûr The Last of Us. Coïncidence amusante. Ces deux derniers titres/franchises ont en commun d’avoir vu le jour sur PlayStation3, d’avoir été des best-sellers et aussi… d’avoir fait l’objet de portages vers PS4 et aujourd’hui de remakes. D’ailleurs à peine avait-on fini de se remettre de la claque infligée par the Last of Us 2 sur la bonne vieille PS4 que Sony a livré deux années plus tard un remake du premier volet des aventures de Elie et Joël destiné à l’introuvable PS5. Désormais plus d’excuse. Disponible sur PC, le jeu a été porté sur nos machines qui carburent au Windows par les américains de Iron Galaxy. On les connaît pour avoir brillamment réalisé les portages de Street Fighter III Third Strike sur Xbox360/PS3 ou de Skyrim et Diablo III sur Switch et d’avoir livré plus récemment encore l’adaptation de la Legacy Of Thieves Collection d’Uncharted sur PC. Le portage ça les connaît ! La dernière expérience en date de l’adaptation de Returnal depuis la PS5 vers le PC m’ayant refroidi, en toute franchise, j’attendais assez tièdement l’arrivée de The Last of Us Part 1.
Petit rappel et sans trop spoiler l’histoire aux PCistes qui n’ont jamais touché à The Last of Us … ce qui n’est pas mon cas vu que je l’avais fini sur PS4. Le titre invite à suivre les péripéties à travers les ruines des States et les saisons de Joël et Elie. S’ils semblaient prédestinés à monter un duo rock folk, en vérité ce sont des rescapés d’une terrible pandémie qui transforme les êtres humains en … différentes sortes de créatures décérébrées. Ce Survival Horror pur jus ne manque pas de nous faire crapahuter dans des lieux bien glauques, sombres et mal famés. En plus de nous confronter à des bouffeurs de cervelles, le titre nous oppose aussi à d’impitoyables escouades de militaires et à des poches de survivants pas toujours fréquentables, ni accueillantes. La durée de vie de ce The Last of Us Part 1 tutoie la vingtaine d’heures puisque le jeu intègre royalement le DLC Left Behind toujours vendu séparément sur PS3 et PS4. Un bonus gratuit donc sympathique.
En termes de mécaniques, il s’agit d’un jeu d’action/aventure à la troisième personne. Même si l’on peut employer des flingues, fusils à pompe et autres bombes artisanales pas question de faire feu de tout bois. En dehors de quelques séquences où l’on semble avoir davantage de munitions, The Last of Us Part 1 invite lors de ses confrontations scriptées à tromper l’ennemi, à ne pas foncer tête baissée en jouant plutôt la carte de l’infiltration. Ainsi pour économiser les précieuses balles, le titre permet à notre héros barbu de détecter la présence des ennemis situés à proximité. Si l’on peut venir à bout d’infectés de base à coups de poing ou d’armes rudimentaires (batte, planche, tuyaux…), les grotesques Claqueurs nécessitent d’agir soit avec plus de subtilité ou bien en utilisant l’artillerie lourde. Gare bien qu’aveugles, il est – souvent – impossible de se libérer de leur étreinte meurtrière une fois qu’ils nous ont chopé : les fourbes ! Comme évoqué un peu en amont nous sommes aussi fréquemment confrontés à des ennemis « humains » davantage adeptes du combat à distance. Plus malins que les infectés, une fois qu’ils nous ont repérés, certains campent sur leurs positions, tandis que d’autres cherchent à nous prendre à revers afin de venir au contact. En mode normal si l’on trouve assez de munitions éparpillées dans l’environnement pour contenir les ardeurs des ennemis, le titre oblige aussi à crafter toutes sortes de choses à partir de composants et ingrédients glanés au fil de l’aventure. En sus des bombes artisanales, on peut aussi fabriquer des surins (pour tuer un Claqueur au corps à corps), confectionner d’indispensables items guérisseurs et améliorer les pétoires afin qu’elles puissent gagner en précision ou en cadence de tir. Si vous cherchez un « Survival Horror » plus bourrin et plus explosif encore reluquez plutôt du côté du remake de Resident Evil 4 ! Ce dernier a bien des atouts pour convaincre les amateurs d’action horrifique.
Toujours aussi prenant sur le fond par ses mécaniques inusables ou « légèrement » actualisés à l’occasion de ce remake, le jeu en a profité pour s’offrir un lifting graphique. Pour être honnête je ne trouve pas le rendu graphique plus « beau ». Dans mes souvenirs the Last of Us avait été une sacrée claque sur PS3, je l’avais trouvé aussi joli et davantage affiné sur PS4 et évidemment ce portage PS5 en met plein les mirettes comme ses prédécesseurs en leur temps. C’est coloré, les textures comme les modèles sont détaillées, le titre exhibe de splendides effets de particules ou graphiques, quant à la distance d’affichage elle est honorable, comprenez assez lointaine. Évidemment adaptation PC oblige le jeu permet de panacher le rendu visuel à sa guise… ou du moins en fonction de la mémoire vidéo disponible sur la carte graphique. À l’instar de Returnal, cette dernière est aussi sollicitée (puisque moulinant à plus de 90% de sa puissance) mais The Last of Us Part 1 semble davantage tirer parti du processeur. Testé sur une config à base de Intel I5 10400, de RTX2060 et 32Go de RAM, le titre tournait de manière convenable en 1080P voire en 2K avec le DLSS de Nvidia activé et ne nous a pas infligé de bug visuel ou glitchs ésotérique comme ceux vus sur les réseaux sociaux. Faute de pouvoir employer la 4K et le mode de niveau ultra détaillé, nous nous sommes cantonnés à un mode de détail « élevé » qui s’est avéré être jouable. Aspects les plus frustrants de ce jeu, The Last of Us Part 1 est un gros bébé qui s’accapare quand même plus de 100Go d’espace disque sur le SSD et inflige un temps de chargement initial à chaque lancement que l’on peut qualifier d’un peu trop longuet. Un héritage lourdingue des versions PS3 (des jeux Naughty Dog) qui ne s’exécutaient que depuis le Blu-ray. Si le titre s’est avéré jouable d’une manière générale, il nous a « offert » quelques retours vers le bureau assez frustrants. Notez aussi que le rendu graphique perdait en finesse dès que l’on cherchait à optimiser le jeu par l’intermédiaire de l’utilitaire Geforce Experience. Mieux vaut se contenter de bidouiller les nombreux réglages graphiques proposés dans le jeu pour tenter de grappiller quelques images par seconde en plus en sacrifiant quelques fioritures visuelles. Si The Last of Us Part 1 gagnerait à être mis à jour pour afficher des besoins moins gargantuesques, côté réalisation sonore c’est un sans-faute. Le jeu est intégralement en Français dans ses textes et menus et profite (il me semble) des doublages d’époque venus de la PS3 et qui sont toujours aussi convaincants. Difficile de ne pas s’attacher à l’odyssée de Joël et Elie puisque le titre est à nouveau ambiancé par une somptueuse bande-son, simple et « authentique » qui régalait déjà nos cages à miel sur PlayStation 3.