Si vous suivez Playscope depuis longtemps, vous savez qu’on s’est beaucoup focalisé sur les vidéos de jeux, les bandes-annonces et autres depuis les débuts en 2000. Depuis quelques temps, je me suis personnellement intéressé à l’IA et sa capacité à améliorer de vieilles vidéos. Faisons un petit point.
L’IA est incontournable ces derniers temps avec l’explosion médiatique et d’usage qu’ont déclenché ChatGPT et autres MidJourney. Les investissements et les décisions stratégiques – Microsoft en premier – poussent tous vers les technologies d’IA. Je suivais depuis quelques années les évolutions des IA – et oui, y’en a une infinité – et ce qu’on pourrait faire avec. Je suivais l’évolution des technologies d’IA depuis quelques années voyant le potentiel et les possibilités dans les domaines qui m’intéressaient – bien plus que le hype ridiculissime sur le metaverse poussé par un Mark Zuckerberg suivi bêtement par d’innombrables incultes cols blancs.
Puisque Playscope parle de jeux vidéo avec un peu de techno, je me suis donc rapidement focalisé sur les IA capables d’améliorer les images et les vidéos. Ainsi, vous ne l’avez sans doute jamais remarqué mais certains visuels de couverture des articles que Playscope utilise de l’IA pour upscaler la dite image. La raison ? Vous allez rire mais y’a encore des compagnies et des agences de relations publiques qui envoient des images à des formats riquiqui là où la majorité des sites utilise des images grand format.
L’autre aspect de l’IA qui m’intéressait fut l’amélioration des vidéos notamment des vieilles vidéos. J’ai fondé Playscope en 2000 avec pour idée de proposer un maximum de vidéo. J’ai amassé toutes ces années énormément de bandes-annonces et produit nos propres vidéos. Evidemment, au fil des années, la qualité et la résolution des vidéos a grandement évolué. S’il est possible de recapturer d’anciens titres – je vous en parle un peu plus bas – certaines vidéos ne peuvent être améliorées que grâce à de l’IA avec diverses limites.
L’upscaling vidéo traditionnel ne peut corriger les problématiques de résolution, de compression vidéo et de manque de données sur les vidéos. L’upscaling avec l’IA permet de réduire les problématiques de compression, d’entrelacement, de framerate et bien plus encore. Le résultat est encore loin d’être parfait mais sur certaines vidéos, le rendu commence à prendre sens. Pendant longtemps, l’utilisation d’IA était vraiment d’une complexité guère abordable avec des programmes qui tiennent plus de bricolage que d’une véritable application avec une interface soignée et ergonomique. J’avais testé plusieurs solutions et aucune ne me semblait pertinente sur un usage au quotidien sans parler de la problématique de la performance.
Lorsque j’ai découvert la solution proposée par Topaz Labs avec leur Topaz Video AI – cet article n’est pas sponsorisé par Topaz Labs pour ceux qui se posent la question ^_^ – , il m’a semblé que leur proposition pouvait être utilisée en production réelle. J’ai donc utilisé diverses versions de Topaz Video AI pour upscaler en 4K et améliorer autant que possible plus de 200 vidéos que vous pouvez visualiser sur la playlist Youtube ci-dessous. La majorité des sources utilisées provient de nos archives, d’autres ont été recapturé à leur qualité d’origine puis passées à la moulinette de l’IA. Le résultat est donc assez fluctuant en terme de qualité. Sur les vidéos venant de la génération PS2/Xbox/GC et ultérieure, l’IA parvient généralement à tirer son épingle du jeu. Evidemment, on ne peut espérer la qualité et le niveau de détail des vidéos actuelles mais l’IA les rend plus « regardables » qu’au format originel. Evidemment le résultat dépend également de la résolution de départ. Certaines vidéos ont été produites à partir de vidéos 720p voire 1080p sur des titres PS3/Xbox360 ou PS4/Xbox One. Celles-ci gagnent généralement en netteté sans trop d’artefacts visuelles induits par l’IA. Partir de la résolution d’une PSone à du 4K c’est multiplier par 9 grosso modo la résolution. Autant dire que l’IA a du boulot. Utiliser ce type d’application c’est toujours faire un compromis entre correction des artefacts de compression et autres défauts de vieilles vidéos, gain de détail potentiel et gain en netteté. Il faut trouver le meilleur équilibre possible. Autant dire que cela prend du temps.
Ces versions upscalées par l’IA requièrent un temps de process vraiment long. J’utilise un Mac Studio avec puce M1 Ultra. Malgré cela, chaque minute de vidéo peut requérir entre 10 à 15min de traitement. Autant vous dire qu’avant de lancer les calculs, il vaut mieux bien tester les réglages possibles pour ne pas devoir relancer les calculs plusieurs fois. Si j’avais un PC avec un gros CPU et un GPU surpuissant, je pourrais sans doute gratter un peu de temps mais à en juger par les retours de la communauté, les gains ne seraient sans doute pas substantiels pour justifier l’achat d’une configuration PC qui coûterait dans les 4000€ facile.
Notre chaine PlayscopeTimeline a regroupé depuis sa création de très nombreuses vidéos de jeux d’avant la génération PS3/Xbox360. Toutefois, on a commencé à intégrer cette génération. Plus récemment, je me suis laissé tenter par la production de vidéos de vieux jeux en utilisant les améliorations software dont sont capables les émulateurs. Si vous êtes fan du rétrogaming ou êtes curieux de ce qui se faisait avant, je vous conseille de vous abonner à cette chaîne. Je vais continuer à l’enrichir encore et encore. Cela me donne l’excuse de redécouvrir de vieux titres 😉
Pour sûr, les IA vont continuer à s’améliorer et les technologies permettant leur accélération vont se généraliser. On peut donc espérer une explosion de l’usage de l’IA dans le domaine de la restauration audiovisuelle avec des applications encore plus performantes. J’espère plus de contrôle dans le résultat comme la possibilité pour l’utilisateur « d’influencer et guider l’IA » dans la restauration.
Un jour peut-être nos vieilles vidéos seront d’une qualité bluffante grâce à l’IA.