Il faut croire que les ventes du premier PS VR ont été suffisantes pour convaincre Sony de continuer sur la voie de la réalité virtuelle en développant son PlayStation VR2. Avec l’évolution des technologies, ce second modèle propose une expérience VR de très haut niveau. Mais cela a un coût.
Soyons clairs immédiatement. Si vous n’êtes pas un grand fan de réalité virtuelle prêt à sortir un budget somme toute conséquent ou si vous n’êtes pas un geek assez fortuné pour se lancer par curiosité, le PlayStation VR2 n’est sans doute pas pour vous. Pour découvrir la réalité virtuelle des solutions moins chères existent comme le Meta Quest 2 même si les technologies et les expériences sont moins impressionnantes. Opter pour le PS VR2 c’est opter pour ce qui se fait de mieux en matière de VR gaming de nos jours et cela grâce aux très nombreuses technologies que Sony a mis en place de manière équilibrée. Ecrans OLED, retours haptiques, audio 3D, manettes Sense, rendu fovéal et tracking des yeux sont autant de technologies qui font de ce PS VR2 un package quasi-complet – si vous possédez déjà la PlayStation 5.
Avant d’aller plus loin, je vous détaille le contenu du packaging. Pour 600€ donc – oui, c’est la douloureuse, plus cher que la PS5 – vous aurez donc droit à un casque de réalité virtuelle PS VR2, des écouteurs et ses trois paires d’embouts, deux manettes PlayStation VR2 Sense avec dragonnes, un câble USB pour associer et charger les manettes et un manuel.
De notables améliorations du casque
Commençons donc par le casque en lui-même. Comme vous le savez sans doute déjà, le PS VR2 ne fonctionne qu’avec la PS5. Impossible donc de jouer à quoi que ce soit ou regarder quoique ce soit sans posséder la dernière console de Sony. Il est aussi impossible de relier les deux appareils en mode sans fil. Il faudra obligatoirement passer par un câble USB type-C qui se connecte à l’avant de la console. Ce câble est toutefois assez long pour que vous puissiez jouer debout dans votre salon/pièce gaming ou assis. Sur ce point, c’est bien mieux que le PS VR premier du nom qui cumulait divers câbles et un boîtier externe entre le casque et la PS4 à l’époque. Ce n’est toutefois pas aussi pratique que les Meta Quest qui fonctionnent de manière totalement autonomes.
Le casque est léger avec un port confortable. Il est aussi plutôt bien équilibré pour qu’on n’ait pas l’impression de basculer vers l’avant en permanence. Sa fabrication est à mon sens correct même si j’aurais préféré un plastique plus dense de meilleure qualité – qui aurait toutefois peut-être impacté le poids général. Au niveau du front et à l’arrière de la tête, le casque bénéficie de caoutchouc assez doux pour mieux épouser la forme de votre crâne et tenir le casque. Ce n’est pas à proprement parler un rembourrage de type mousse à mémoire de forme mais cela fonctionne. Pour placer le casque, il suffit d’écarter les parties avant et arrière et resserrer grâce à une molette. Le confort général est toutefois contrebalancé par la pression de votre serrage qui peut impliquer d’avoir des traces autour de vos yeux si vous jouez sur une longue période. C’est là que le confort peut être amoindri à la longue surtout si vous jouez en plus avec un casque circum-auriculaire ou dans un lieu assez chaud. Vu la période hivernale c’est supportable mais j’imagine que jouer avec un casque serré sur la tête en plein été ne va pas être des plus confortables. Que celles et ceux qui portent des lunettes se rassurent, il est tout à fait possible de jouer en portant vos lunettes de vue ou de protection contre la lumière bleue. Cela peut être un peu juste en fonction de votre physionomie mais dans l’ensemble ça marche correctement.
Sur la partie supérieure du casque on retrouve un bouton permettant d’ajuster la distance entre les écrans et ses yeux ainsi qu’une molette pour ajuster l’écart entre les deux écrans. Sur la partie inférieure, on retrouve le bouton d’allumage ainsi qu’un bouton permettant de basculer à tout moment en mode caméra. Ce dernier vous permet ainsi de voir votre environnement réel si besoin pour prendre des objets, ajuster votre position, etc. A noter que cette vision « extérieure » n’est qu’en noir et blanc. Dommage que Sony ait opté pour des caméras noir & blanc uniquement. Ce bouton peut être réaffecté à une fonction mute pour couper le microphone intégré au casque. Toujours sur la partie inférieure, on trouve également une prise mini-jack pour y brancher les écouteurs fournis. Ces derniers ont un design spécifique qui épouse le pourtour de l’arceau avec un clip pour un maintien parfait. Vous remarquerez peut-être des sortes de « trous » sur les côtés du casque. Sony a repris l’idée utilisée dans la version 2 du premier PS VR afin que vous puissiez y glisser chaque écouteur lorsque vous ne vous en servez pas. Pratique.
La qualité sonore produite est de bonne facture même si cela ne vaut pas un bon gros casque. Compatible avec l’audio 3D de la console, ces écouteurs sont toutefois suffisants pour une expérience ludique de qualité avec un minimum d’encombrement. A noter que vous pouvez très bien utiliser d’autres casques filaires si vous le souhaitez ou continuer à utiliser votre casque gaming sans fil connecté à la PS5. Cela ne pose aucun problème particulier. Je n’ai pas non plus décelé de latence particulière.
Vous noterez que le PS VR2 ne nécessite pas de caméra externe contrairement au premier du nom. On peut dire un grand merci aux évolutions technologiques pour cela puisqu’elle intègre 4 caméras de suivi placés frontalement. Le suivi de vos mouvements est d’ailleurs d’une grande précision et d’une grande fluidité.
Sony a donc tenu compte des critiques du premier PlayStation VR pour proposer un casque compact, léger et dans l’ensemble bien conçu avec pour seule gêne gérable le long câble USB reliant le casque à la PS5.
PlayStation VR2 Sense, des manettes parfaites ?
L’une des plus grosses problématiques du tout premier PS VR concernait les contrôleurs. Il n’y avait pas de manette dédiée standardisée. Cela rendait la tâche plus compliquée pour les développeurs qui devaient produire des jeux gérant le DualShock 4 et/ou le système des vieux PlayStation Move datant de l’ère PS3. Autant dire que cela entachait l’expérience VR et dans certains cas, il était tout simplement impossible de jouer si on n’avait pas le bon accessoire.
Avec le PS VR2, il n’y aura plus ce problème. A l’instar de la concurrence, Sony a cette fois-ci conçu et fourni d’origine deux contrôleurs, un pour chaque main. Nommé PlayStation VR2 Sense, ces manettes arborent un design inspiré par celles de la Meta Quest 2 notamment. On y retrouve les boutons habituelles PlayStation splitté sur deux manettes. Ainsi, on a le stick gauche, les boutons triangle et carré, le bouton Share et les gâchettes L1/L2 sur la manette de gauche tandis qu’on a le stick droit, les boutons rond et croix, le bouton Options et les gâchettes R1/R2 sur la manette droite. Chacune possède un bouton PlayStation. Notez qu’il n’y a pas de croix directionnelle. La prise en main est assez naturelle même si cela change du DualSense classique. Mais Sony est allé un peu plus loin.
Ainsi, le constructeur a intégré à ces manettes les mêmes fonctionnalités que le DualSense comme les gâchettes adaptatives avec plus ou moins de résistance ou le retour haptique. Sony a ajouté d’autres fonctions non présentes sur le DualSense comme la détection de toucher qui permet de détecter la position des doigts sans même toucher à des boutons.
Pour ne pas vous retrouver à balancer intempestivement vos Sense dans les airs, Sony a pensé à intégrer une dragonne sur chaque manette. Il vaut donc mieux les utiliser pour la sécurité de votre environnement ou de vos proches.
L’usage des capacités des Sense dépend évidemment de chaque jeu et des décisions des développeurs. Horizon Call of the Mountain semble être le titre utilisant le plus les caractéristiques des Sense au lancement. J’ai été agréablement surpris par la précision de la reconnaissance de nos mouvements. S’il y a parfois des petits bugs – on verra si cela sera corrigé avec des patchs -, cela fonctionne parfaitement dans la majeure partie des cas. J’ai noté toutefois que les gâchettes adaptatives semblent offrir moins de résistance que sur le DualSense. Dernier point, l’autonomie de chaque Sense n’est pas extraordinaire. Chacun possède un port USB type-C pour la charge. Sony n’ayant fourni qu’un seul câble, il vous en faudra un second pour charger les deux simultanément ou acheter le chargeur proposé par Sony en attendant de voir si des accessoiristes proposent les leurs.
La meilleure expérience VR ?
Pour la mise en place du PS VR2, Sony a soigné l’interface. Il n’est pas bien difficile de tout installer de manière intuitive. Une fois le casque branché sur la PS5 et les Sense jumelés, une interface sur la console permet de faire tous les réglages pas à pas. Il suffit de suivre les instructions à l’écran. C’est simplissime. Vous devrez ainsi scanner votre environnement et définir votre zone de jeu. Cela vous évitera accidents et gamelles de vous-même comme des objets. Il suffit de scruter votre environnement en regardant dans toutes les directions. A noter qu’une fois la zone définie, le PS VR2 vous avertira à l’écran si vous êtes en train de quitter votre zone. C’est sécurisant même si ça peut nous détourner de l’immersion. Certains des paramètres sont accessibles via une « fiche » en appuyant sur le bouton PlayStation. Evidemment, il vaut mieux avoir installé la toute dernière mise à jour du firmware de la PS5.
Par défaut, vous vous retrouvez dans le mode cinéma du PS VR2. Les écrans afficheront donc l’interface classique de la PS5 que vous pourrez contrôler avec les Sense comme avec votre DualSense. Si vous optez pour des jeux ou les applications normales, le PS VR2 affichera un écran devant vos yeux simulant aisément un écran de cinéma. Sa taille pouvant être réglée, vous pouvez vraiment avoir l’impression de jouer sur un écran de cinéma de très grande taille. La taille proposée par défaut me semble trop petite d’où un manque de finesse. Je vous conseille donc de l’agrandir un peu. A la taille maximale, il faudra toutefois tourner un peu votre tête pour voir tous les recoins de l’image. Précisons que vous pouvez jouer aux jeux compatibles HDR et 120Hz sur le PS VR2 en mode cinéma. Si vous n’avez pas une TV ou un moniteur compatibles avec ces fonctionnalités, le PS VR2 peut devenir votre principal « écran de jeu ». Est-ce que cela vaut le coup de jouer en mode cinéma aux jeux non-VR ? Personnellement je l’ai fait par curiosité. Je ne pense pas que cela soit vraiment confortable pour de longues sessions d’autant plus que, malgré la résolution des écrans, le rendu final vaut en gros un écran 1080p. Moi qui joue habituellement sur un grand écran 4K HDR, il n’y a pas photo sur mon choix final.
C’est évidemment une fois un jeu PS VR2 lancé que l’immersion change totalement. Cette fois-ci, plus de pourtour noir autour d’un écran de cinéma virtuel. Vous êtes au coeur même du jeu. Le rendu général quel que soit le jeu est nettement supérieur au premier PS VR. Il est vrai que cette fois-ci, on a droit à une écran de 2000 x 2040 pixels pour chaque oeil ce qui fait un ensemble un peu supérieur au 4K UHD classique. C’est un peu plus de 4 fois la résolution du premier PS VR. Autant dire que cela se sent. On décèle nettement moins l’effet d’affichage graphique où on percevrait une grille – les anglophones appellent cela le screen door effect. Ce n’est pas encore parfait comme cela l’est sur un téléviseur mais on s’y rapproche. A mon avis, il faudrait sans doute atteindre la résolution 8K pour totalement éliminer cet effet. Sur les premiers jeux que j’ai pu tester, le rendu est vraiment bon. Il faut toutefois noter qu’on a droit à un peu d’aberration chromatique principalement sur les bords de l’image. Difficile de trouver le bon compromis entre mise au point et réduction de cette aberration chromatique.
Sony a choisi des écrans d’excellente qualité. Il s’agit de petites dalles OLED HDR capables d’afficher jusqu’en 120Hz avec un très bon taux de contraste. Le résultat est une qualité d’image vraiment spectaculaire si l’on compare au précédent modèle ou même à la concurrence. On peut ainsi profiter du moindre détail placé par les graphistes tout en profitant de couleurs chatoyantes, d’une grande luminosité et de noirs profonds. Si vous trouvez les écrans trop lumineux, il est tout à fait possible de le régler via l’interface.
Côté performances, sur tous les jeux que j’ai pu tester, je n’ai pas décelé de problématique particulière. La majorité des jeux présente une fluidité exemplaire. L’utilisation de certains du rendu fovéal en conjonction avec le suivi du regard permet de gagner en performance sans trop impacter le visuel. Comment? Tout simplement en faisant un rendu plus précis là où se porte votre regard et moins précis donc moins gourmand en ressources là vous ne regardez pas vraiment. Le principe est totalement transparent pour le joueur mais le résultat est là. Un jeu comme Horizon Call of the Mountain pourtant riche visuellement tourne avec une fréquence d’images parfaite.
Je ne peux pas parler d’un produit VR sans parler des problématiques physiologiques. Même si les choses ont évolué force est de constater qu’en fonction de chaque utilisateur, les casques VR peuvent entraîner des nausées, des envies de vomissement et des inconforts. Malheureusement le PS VR2 ne déroge pas à la règle. Cela reste le point faible du VR en général. Evidemment, ces problématiques dépendent du concept même des jeux. Tout titre optant pour la vue subjective et qui implique que vous vous déplaciez dans un environnement peut entraîner de désagréables sensations. Pour contrer le problème, certains titres permettent de se déplacer par téléportation. Cela va pour un jeu typé aventure mais pour un shooter, c’est plus problématique pour l’action et l’immersion. Les problématiques de nausées sont moindres pour les titres où vous dirigez un personnage à l’écran à la troisième personne donc. Dans ce cas, la tête du joueur agit comme une caméra tout simplement. On a cette sensation d’être un peu en train de jouer avec des figurines vivantes dans des décors maquette. Les deux Moss qui seront disponibles au lancement sont de parfaits exemples et font d’ailleurs partie des meilleurs titres à défaut d’être des nouveaux puisqu’il s’agit principalement de remasters des versions PS VR1. Au moment où j’écris ces lignes je n’ai pas encore pu tester le cas d’un jeu de voiture comme GT7 – la mise à jour n’étant pas encore disponible. Mais j’avoue appréhender. La dernière fois que j’ai testé du VR automobile, c’était sur DriveClub et dès que je bougeais la tête, mon visage passait par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. A titre personnel, le mode cinéma m’a donné aussi de l’inconfort dès lors que je faisais une trop longue session. Je ne saurais dire ce qui a provoqué ces sensations. Cela peut être l’affichage, la luminosité, le taux de rafraîchissement ou le côté renfermé et claustrophobique d’un casque VR. Toujours est-il qu’après une demi-heure de Destiny 2 en mode cinéma, j’ai dû arrêter.
La qualité du hardware n’est rien sans le software. Outre une tarification qui mériterait d’être revu si possible pour permettre à un public plus large d’y accéder, Sony doit réussir à convaincre plus de développeurs. La puissance de l’ensemble PS5 et PS VR2 devrait faciliter le portage de titres déjà sortis sur les différentes plateformes VR sur PC ou les titres sur les Meta Quest 1 et 2. Mais pour convaincre encore plus, Sony doit lui-même via PlayStation Studios produire du contenu spécifique démontrant toutes les capacités du PS VR2 comme le fait Horizon Call of the Mountain. Espérons donc que la sortie de titres sera régulière avec de l’inédit et évidemment de la qualité.