De la poche au grand écran, cet opus de Final Fantasy paru sur PSP s’offre une ressortie bienvenue sur la plupart des machines de jeu. C’est déjà Noël !
Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la sortie de FF VII. La vache à lait de Square(soft)Enix a certes fait l’objet d’une pelletée de rééditions mais aucune ne m’a autant impressionné que l’excellent FF VII Remake. Parue en 2020 sur PlayStation4, la resucée des aventures de Cloud m’a époustouflé autant par son lifting graphique que par ses profonds changements dans ses mécaniques de jeu qui lorgnaient résolument du côté de l’action. Des apports révolutionnaires pour une saga, qui s’est illustrée par ses RPG au tour par tour… enfin principalement ! Si l’on est désormais habitué à voir notre « Cloud sûr » s’inviter dans le Smash Bros de Nintendo, il était étonnant de le voir auparavant se battre comme un chiffonnier dans Ergheiz sur PSX ou Final Fantasy Dissidia sur PSP. Cette console portable s’était d’ailleurs dotée de Crisis Core l’un des jeux – avec Dirge of Cerberus sur PS2 – dérivés de l’univers de Final Fantasy VII en 2008. Il y a quatorze ans donc. Le moment était venu de se refaire une beauté pour une ressortie sur la plupart des plateformes de jeu du marché. Sympa d’avoir pensé à nos rétines habituées aux belles images en Ultra HD !
Crisis Core Final Fantasy VII Reunion n’est malheureusement pas la suite tant attendue (sauf par les possesseurs de Switch ou Xbox) des aventures de Cloud Strife. En vérité le jeu s’impose plutôt comme le prologue de Final Fantasy VII. On y découvre Midgar et quelques-uns des charismatiques protagonistes du septième opus, une demi-douzaine d’années avant le raid d’Avalanche sur le réacteur Mako. Le jeu s’intéresse particulièrement au personnage de Zack Fair, un SOLDAT qui a « croisé la route » (no spoil) de Sephiroth, Cloud ou même encore Aerith/Aeris notre petite fleuriste des bas-fonds de Midgar. Pour le bonheur des fans ? Oui et non. Pardonnez cette réponse bien tiède de Normand, mais le jeu s’avère un brin déroutant pour ceux qui avaient poncé le FFVII de 1997, moins pour ceux qui auront goûté récemment au remake du septième volet. Oubliés les combats au tour par tour, le jeu lorgne davantage du côté du Beat Them Up par la nervosité de ses confrontations en temps réel. Comme dans n’importe quel Final Fantasy le jeu invite durant une douzaine de chapitres à explorer différents environnements (forêt, réacteur Mako…) où les ennemis surgissent en « nombre » sans crier gare pour attaquer sournoisement le héros. Les fourbes !
Zack est loin d’être démuni face à ces hordes d’ennemis. Il peut ainsi les taillader à l’aide d’une épée à deux mains, employer différents genres de sorts offensifs (feu, glace, électricité …) et même faire s’abattre la fureur d’un esprit élémentaire sur eux. S’il faut évidemment garder un œil sur les réserves de vie et de mana (que l’on peut remplir à l’aide de potions, de sorts curateurs et élixirs) pendant le combat. Notez sur les quelques screenshots du jeu les roulettes dignes d’un pachinko ou un bandit manchot et qui octroient des buffs temporaires en défilant durant un combat. Le jeu est ainsi doté d’une « légère » dimension aléatoire qui vient dynamiser davantage des affrontements qui sont déjà punchy ! Comprenez qu’à l’instar d’un jeu d’action notre héros peut esquiver, voire parer les attaques adverses ou employer un « super » dévastateur… mais impossible de la jouer uniquement bourrin en fonçant tête baissée sur les ennemis qui « poppent » en travers de notre chemin. Le jeu requiert ainsi de faire preuve de subtilité lors des combats en identifiant le point faible de l’adversaire ou sa difficulté à encaisser certains types de sortilèges. Des pouvoirs que l’on peut améliorer ou en créer de nouveaux grâce à la fusion d’orbes de Materia. Si le jeu offre une quête principale d’une douzaine d’heures notez que notre SOLDAT d’élite de la Shinra peut (ou doit parfois) s’embarquer dans des missions secondaires. Pas simplement présentes pour faire durer artificiellement le plaisir, cette « dizaine » de missions annexes offre d’obtenir par exemple des nouvelles sortes de materias… difficilement refusable à mesure que l’on affronte des ennemis plus puissants.
Achevons le tour du proprio par la partie technique. On le rappelle, le jeu était sorti en 2008 sur PSP. La portable avait alors trois ans alors d’existence et ce prologue de FF VII avait été précédé par la sortie du très sympathique film Advent Children dont il semble reprendre le splendide Chara Design. Contrairement au FF VII paru sur PSX, le jeu offrait déjà en son temps une somptueuse réalisation en full 3D (décors et persos). Cependant sur nos télés 4K le rendu aurait été trop « daté ». Le studio TOSE en charge de ce remake a donc procédé à une remise à jour graphique en retravaillant les décors et les persos à grands renforts de Unreal Engine. Dans l’ensemble, malgré des environnements linéaires, le rendu est assez joli et chatoyant. Ainsi même sur la PlayStation4 qui a servi au test le jeu ne se prive pas d’en mettre plein les mirettes par ses effets d’éclairages somptueux, ses textures affinées et ses graphismes dépourvus d’aliasing. On remercie l’éditeur Square Enix qui nous a d’ailleurs transmis un code afin de faire passer sa dernière production (de l’année) sur le grill. Malgré cet upgrade graphique, le jeu a conservé des cinématiques bien moins époustouflante (pour rester poli) qui semblent avoir été héritées puis upscalées à partir de l’original sur PSP. Plaisir des yeux, ravissement des oreilles ! Le jeu propose une splendides bande-son constituée de titres orignaux et de reprises des thèmes de Nobuo Uematsu. Si le titre a conservé ses voix en japonais ou en anglais, notez que les textes et menus du jeu sont intégralement traduits en français. Après FFXV et le remake de FFVII on s’était habitué à entendre nos héros s’exprimer en français : dommage en voilà une petite fausse note… de plus !