Test – Bayonetta 3 – Bâillonne-moi

BLOC INFO
Date de sortie
28 octobre 2022
Editeur
Nintendo
Développeur
Team Little Angels, PlatinumGames
Genre
Action, Aventure
Machines
Switch
PEGI
16
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La sorcière de l’Umbra revient distribuer un peu de sa magie perlimpimpesque à grands renforts de coups de tatanes et de mandales ! Et pour cette troisième aventure exclusive à la Switch elle a sorti le grand jeu !

Depuis la sortie du premier volet en 2010, Bayonetta s’était imposé comme un excellent mix de plate-forme et de castagne (ou beat’em up) sur les PlayStation3 et Xbox360. Un digne descendant de Devil May Cry. Pas étonnant, le créateur des aventures de Dante, Hideki Kamiya parti œuvrer chez Platinum est aussi à l’origine de la création de Bayonetta. Si l’on avait attendu religieusement la suite des épopées de notre Sorcière Bien Aimée sur XboxOne ou PlayStation4 c’est finalement sur WiiU que le second volet a déboulé en 2014… et en exclusivité. Pourquoi pas. La machine s’était montrée capable de faire tourner le remake du premier opus de fort belle manière. Comprenez que Bayonetta tournait en vrai 1080P et à 60 images par secondes, là où les vaillantes machines de Sony et Microsoft avaient dû faire quelques concessions en termes de résolution ou de fluidité. Le second épisode s’imposait comme une digne suite même si, de mémoire, il était moins dingue et un chouïa plus sage. Ainsi le PEGI 18 de l’opus fondateur a été rétrogradé à un 16+ moins coquin. Si les deux premiers volets de Bayonetta ont égayé le catalogue de la machine mal aimée de Nintendo, ils ont été popularisés en étant porté sur Switch en 2018. Pour mémoire la portable de salon de Nintendo alors en manque de jeux pillait allègrement le cadavre encore fumant de la WiiU en quête de pépites qui n’ont pas eu le succès qu’elles méritaient. Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme comme disait Lavoisier.

Mine de rien, il aura fallu 8 ans pour avoir une suite à Bayonetta 2. Une éternité ! Surtout quand Platinum Games et la Team Little Angels n’ont dévoilé que bien peu de choses de ce troisième volet déjà annoncé en 2017. Cinq ans plus tard le jeu débarque enfin et surprise il invite à une épopée à travers le multivers ! Un concept surexploité par Marvel avec ses nombreuses productions (Ant Man 3, Avengers End Game, What If, Dr Strange 2…) qui mettent en scène les mêmes persos à travers l’espace et le temps.  Sans trop spoiler le scénario de ce Bayonetta 3 disons que l’on rencontre différentes incarnations de notre sorcière adorée à travers le monde, à travers les époques ! La femme fatale est toujours accompagnée dans ses aventures par Enzo le gangster ventripotent, Rodin le démon dealer d’armes et Jeanne (la désormais) l’inséparable complice de Bayo’. Ce petit monde fringué façon Revival des 70’s est rejoint en cours de route par Viola – une punkette adepte du katana et du perfecto – la nouvelle protagoniste jouable et Luka le reporter virevoltant, qui ne manque jamais une occasion de jouer les trublions lorsqu’il ne tente pas de s’imposer comme un lover. Sacrée Luka !

On l’a dit précédemment. Les épisodes passent mais Bayonetta 3 boxe toujours dans le domaine de la plateforme action à l’occasion de phases de baston débridées. Loin d’être aussi linéaire que les autres beat’em up, le jeu fait aussi la part belle à l’exploration entre deux confrontations. S’aventurer hors des sentiers battus permet de trouver des items guérisseurs comme des objets à collecter ou des challenges imposés pour obtenir des « cœurs de sorcières ». Gardez l’œil ouvert ! Si notre chère Bayonetta est plus que jamais embarquée dans d’intenses rixes contre les hordes angéliques, elle doit aussi affronter des homoncules inexpressifs pompés sur les larbins sans visages de WestWorld. Pour se défaire de ces ennemis elle combine toujours les enchaînements de coups de poings ou de pieds à des flingues, elle peut aussi employer des éventails tranchants, épées tronçonneuses à deux mains ou davantage d’armes « glanés » au fur et à mesure de sa découverte des autres univers où acquises chez Rodin. Mieux encore, notre héroïne peut aussi changer ses invocations à sa guise et recourir à de puissants et gigantesques avatars en cours de combat. Ce qui peut donner parfois lieu à des affrontements de kaijus dignes de Godzilla ou des confrontations aériennes inspirées (probablement) par Panzer Dragoon. La meilleure des attaques reste probablement l’esquive ! Et il est toujours jouissif de voir notre sorcière échapper in extremis à une attaque et profiter d’une fenêtre de quelques secondes pour vampiriser la jauge de vie adverse. Si la prise en main de Bayonetta reste d’une souplesse inégalée, la maniabilité de Viola (aussi focalisée sur les scènes d’action façon beat’em up) est plus rigide, trop bourrine. Il n’y a que les quelques tableaux de plate-forme infiltration façon 2D à la Elevator Action mettant en scène Jeanne qui permettent de reposer nos doigts et de faire frétiller nos neurones. Même si nos cellules grises sont parfois sollicitées à l’occasion du puzzles… heureusement pas aussi nombreux que ceux d’un Sonic Frontiers. C’est déjà ça ! Notez enfin que le jeu inflige des GameOver toujours aussi énervants lors de certaines séquences face à des boss qui obligent à emprunter des itinéraires pas évidents ou d’accomplir des sortes de QTE. Un peu rageant ! Comme souvent (toujours), ce jeu sur Switch a été testé à partir d’une version commerciale. Vu qu’il s’agissait de l’un des rares jeux que j’attendais vraiment en cette fin d’année, évidemment je n’ai pas résisté à l’envie de le passer sur le grill. À feux doux ? Connais pas ! Déchaînez les flammes de l’enfer que diable !

Oublié les remakes, la Switch se dote enfin d’un épisode original de Bayonetta ! Le rendu graphique cousu main pour la portable de salon de Nintendo ne s’avère pas avare en détails ! Au contraire le jeu impressionne par la beauté des modélisations de ses héroïnes, la « grâce » de leurs animations et l’incroyable déluge d’effets graphiques occasionnés par les attaques. Bayonetta 3 en met aussi plein les mirettes par la variété et parfois le gigantisme de son bestiaire, le soin et la profondeur apporté aux environnements, même si – console portable oblige – certains éléments du décor ont été tranchés à la serpe ou quelques effets de transparence manquent d’époustouflance. D’ailleurs que ce soit en mode portable ou sur grand écran on le maudit souvent ce pseudo effet de transparence quand la caméra a la fâcheuse tendance de se mettre derrière un ennemi ou boss surdimensionné. Un peu rageant ! Si la Switch a livré des remakes à 60 images par secondes (presque constants) ce troisième opus semble mettre un peu plus en difficulté la machine en mode portable. Sans égaler la fluidité « relative » digne de la WiiU sur Bayonetta 2 : heureusement ! Afin de gagner en confort durant cette épopée qui s’étale sur une quinzaine de chapitres utilisez la machine en mode dock et employez un pad plus confortable que les Joycon de la Switch ! Si le jeu est en français dans les textes et menus, en revanche il faut se contenter de voix en anglais ou en japonais… sauf dans un segment du jeu qui se déroule à Paris : Tendez l’oreille les amis ! Précisons enfin que côté musiques on est loin d’avoir des thèmes aussi mémorables que ceux du premier volet. Rassurez-vous on en prend malgré tout plein les oreilles ! Ainsi en incarnant Viola, nos cages à miel ruissellent de bonheur à l’écoute de la BO PunkRock/Métal qui ambiance ses exploits : La fougue de la jeunesse !

Test – Bayonetta 3 – Bâillonne-moi
CONCLUSION
Voici la licence Bayonetta qui ressurgit des limbes avec la flamboyance d’un phénix. La formule a peu changé, l’action est plus que jamais de la partie et offre un mix de baston et de plate-forme bien dosé. Un incontournable à déguster uniquement sur Switch… pour le moment !
Les plus
La variété du bestiaire
Une durée de vie plus que correcte
Toujours aussi agréable à jouer
Les moins
Pas toujours bien rythmé
Visuellement parfois inégal
Un framerate qui peine à se maintenir
8
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