Test – Scorn – De brume et d’os

BLOC INFO
Date de sortie
14 octobre 2022
Editeur
Kepler
Développeur
Ebb Software
Genre
Aventure
Machines
XSX, PC
PEGI
18

Une nouvelle étape dans l’horreur, bizarroïde et dérangeante. Test express pour une semi-déception glauque et gore venue d’ailleurs.

Inutile de s’étendre sur le CV des développeurs de Scorn. Annoncé en grande pompe il y a quelques années déjà pour une sortie sur Steam, la première production du studio serbe EBB Software a été victime d’une interminable gestation. Après une campagne kickstarter et une attente d’une demi-douzaine d’années, on aurait pu légitimement croire que Scorn allait virer au vaporware. Enfanté dans la douleur, reparti de zéro à de nombreuses reprises, le titre débarque enfin sur le Game Pass et a été testé pour l’occasion sur Xbox Series X. Quelle horreur !

Le jeu propose de suivre l’épopée d’un alien qu’on appellera Jean-Mich’. Notre infortuné « héros » semble être l’un des rares survivants de sa race puisqu’il se retrouve à arpenter en solitaire (ou presque) des décors glauques où gisent parfois des monticules de cadavres et ou rôdent des ennemis querelleurs. Ambiance, ambiance ! Scorn impose ainsi à notre Jean-Mich’ de progresser en vue à la première personne à travers des niveaux labyrinthiques en actionnant des mécanismes et en résolvant des puzzles/énigmes. Des mécaniques d’exploration et réflexion assez conventionnelles pour un jeu d’aventure. Cependant Scorn impose de le faire sans mini-map, ni quelconque assistance/indication pour dire quoi faire/ni comment. Vous voilà prévenus ! Vous êtes en immersion totale dans un monde extra-terrestre biomécanique, gore et malsain (on revient dessus lors de la partie consacrée à la réalisation) où l’exploration et la réflexion font parfois place à l’action. Et c’est là que ça coince. Le jeu impose de prendre parfois les armes bizarroïde (équivalentes à un marteau piqueur, flingue, fusil à pompe…) pour survivre à des confrontations assez frustrantes. Comprenez que Jean-Mich’ peine à se mouvoir avec suffisamment de réactivité ou de célérité pour esquiver les projections adverses (acide, chair putride…) ou les ruées au corps à corps d’ennemis plus massifs. Même si notre héros n’est las taillé pour l’action les esprits malades de EBB Software obligent à se sortir de confrontations scriptées alors que l’on est souvent en déficit de munitions, voire d’énergie. Et lorsque l’on trépasse, on revient à la vie légèrement en amont de l’aventure à un point de contrôle. Une façon sans doute de prolonger artificiellement la durée de vie de ce jeu d’aventure qui tourne aux alentours des six heures. Le strict minimum pour une expérience bizarroïde de ce calibre !

Achevons ce tour d’horizon en abordant la réalisation. Scorn carbure à l’Unreal Engine et tourne de manière assez « convenable » sur Xbox Series X en 4K. Comme la plupart des productions qui emploient ce moteur on note un léger moment de flottement avant que les textures se plaquent correctement sur les environnements au lancement d’une partie. S’il est difficile de trouver du charme au chara design sommaire des ennemis, impossible de ne pas trouver de l’allure aux décors qui semblent tout droit sortis de l’esprit du regretté H.R. Giger, le créateur du xénomorphe de la saga Alien. Comme précisé un peu plus en amont on retrouve l’architecture biomécanique complètement dingue propres aux œuvres de l’artiste suisse dans les décors macabres de Scorn qui alternent environnements ouverts gigantesques et dédales étouffants constitués de chair en putréfaction. Dans l’ensemble c’est assez joli… Même si l’on regrette évidemment la trop grande « linéarité » des environnements monolithiques et le manque de visibilité de la perspective à la première personne. Côté immersion sonore on avance la peur au ventre dans des décors dont s’échappent parfois des grognements/clapotis lugubres ou en évoluant à travers une immense contrée désertique au silence lourd et pesant aux mélodies minimalistes. Épopée en solitaire oblige, nul besoin de tailler le bout de gras ou de se coltiner des instructions lors des énigmes. Les menus du jeu sont en français et il faut recourir à la logique ou à la jugeote pour décrypter les objectifs des puzzles/énigmes en terre inconnue.

Test – Scorn – De brume et d’os
CONCLUSION
Horreur, action, aventure, ce jeu tente de manger à tous les râteliers… l’univers glauque est fascinant mais l’exécution est un brin maladroite. A essayer en promo ou si abonné au Game Pass.
Les plus
Un univers glaugue et horrifique
Une réalisation globalement assez soignée
Un mix d’aventure et de survival horror
Les moins
Des ennemis moches qui ne ressemblent à rien
Une durée de vie assez limite
Des confrontations assez ennuyeuses et mal fichues
6