Succès critique et commercial de 2017, Nier Automata ajoute une « nouvelle » plateforme de jeu à son tableau de chasse en la personne de la Nintendo Switch. Il était temps ! Test de la rédemption pour un jeu sur lequel je n’avais pas accroché à sa sortie ?
Pour des raisons de cohérence -et aussi de facilité – il est d’usage que l’on reprenne les tests parus précédemment sur le site afin de vous livrer plus rapidement la review d’un jeu sur lequel on s’était déjà forgé un avis. Canis meus id comedit. Littéralement mon chien l’a mang, merci Google ! Impossible de remettre la main dessus et pour être honnête, j’ai bien du mal à me souvenir/ comprendre pourquoi Nier Automata alors exclusif à la PlayStation 4 n’avait été gratifié que d’un 6,5/10 assez médiocre. Même si je pense que cela devait être dû à la réalisation globale que j’avais considéré comme trop proche d’une mouture PS3. Je continu à croire que cela était un peu frustrant pour une machine bien plus puissante qui était sur le marché depuis 4 ans. En privilégiant la forme plutôt que le fond, m’étais-je fourvoyé ? Il faut le croire ! Mea Culpa et pardon mon doux seigneur ! On va profiter de ces quelques lignes pour rappeler aussi et surtout, qu’avant de populariser la « franchise » Nier (déjà dérivée de Drakengard), Automata n’était qu’un simple Spin Off porté sur le Beat Them Up. Et qui mieux que les géniteurs de références comme Devil May Cry, Viewtiful Joe et Bayonetta pouvaient se plier à cet exercice pour le compte de Square Enix ? Qui ?! D’ailleurs cette resucée de Nier Automata destinée à la Switch sort moins de trois semaines avant Bayonetta 3, le troisième volet des aventures de notre sorcière bien aimée. Une façon pour Platinum d’achever cette année 2022 en tentant de faire oublier l’échec cuisant de Baybylon’s Fall ?
The End of YoRHA invite à suivre les aventures de deux androïdes (2B et 9S) qui luttent contre des machines venues des profondeurs de l’espace pour éradiquer l’humanité. Nos vaillants robots œuvrent pour le compte de La Yorha (une organisation militaire) à la protection de la planète bleue depuis des lustres. Cette fable un brin écolo invite d’ailleurs à crapahuter à travers les vestiges de la civilisation disparue. Les villes sont ainsi en proie à la végétation, envahies par le sable, englouties sous les eaux ou entourées de forêts millénaires. Difficile de faire plus dépaysant. À l instar d’un Bayonetta, Nier Automata fait la part belle à la baston mais s’avère infiniment moins linéaire puisque le jeu offre une multitude de quêtes secondaires en parallèle d’une quête principale déjà assez intense. Mieux encore, cet opus Automata dispose d’une rejouabilité assez démentielle puisqu’il offre plus de vingt-six fins différentes. De quoi réjouir les perfectionnistes ou plus simplement ceux qui succombent au charme de ce mix bien dosé de RPG et d’action mâtiné de phases de Shoot Them Up. Ainsi le titre est généreux en exploration et impose bien sûr de tailler le bout de gras avec une impressionnante galerie de protagonistes (androïdes de la Yohra, résistants, machines…) plus ou moins attachants.
Côté action le jeu s’avère riche en castagne prétexte à de spectaculaires confrontations où notre héroïne 2B montre que ses techniques de combat n’ont rien à envier à celles de la sorcière de l’Umbra. Elle peut esquiver les attaques, effectuer des enchaînements monstrueux au sol ou dans les airs en employant différentes sortes d’armes et recourir à un pod (sorte de drone) pour lui permettre d’attaquer à distance. Afin d’être accessible au plus grand nombre de joueurs, comprenez aux fans du genre comme aux néophytes, Nier Automata dispose de différentes modes de difficultés et il permet même à ceux qui veulent se focaliser sur le scénario de s’épargner les confrontations en activant un mode de combat automatique. C’est sympa d’avoir pensé à eux.
Je n’avais que moyennent goûté à la réalisation du Nier Automata d’origine sorti sur PS4. Mon avis sur la réal n’a pas forcément changé avec cette mouture destinée à la Nintendo Switch. Bien au contraire puisque l’on se trouve un cran en dessous de la vénérable console de salon de Sony. Évidemment les textures sont moins détaillées, les ombres ont perdues en finesse, certains éléments du décor tardent parfois à s’afficher et le framerate a été divisé par deux afin de coller le plus possible à la trentaine d’images par seconde syndicales. Ce qui n’empêche pas l’animation de prendre de gros coups dans l’aile quand le titre affiche trop de particules à l’écran. Si le rendu global est moins fin, les protagonistes (comme 2B) n’ont rien perdu en forme ou en beauté plastique et certains ennemis paraissent plus titanesques que dans mes souvenirs : c’est déjà ça ! Autre aspect positif contrairement à d’autres productions sorties sur la portable de salon de Nintendo,le jeu ne nécessite pas d’être connecté en permanence à internet (comme Résident Evil 7 ou Gardiens de la Galaxie) pour fonctionner par l’intermédiaire du Cloud Gaming. Le jeu tire assez bien parti de la puissance de la machine ! Loin d’être un portage castré de la version PS4, cette mouture Switch propose comme celle sortie sur Xbox d’arpenter un monde ouvert. Comprenez que dans mes souvenirs il me semble que l’on avait un écran de chargement lorsque l’on passait par exemple de la ville de départ au désert et inversement.
Cette End of YoRHa Édition vendue à prix sympa (moins d’une quarantaine d’euros) intègre les contenus téléchargeables essentiellement cosmétiques pour personnaliser l’apparence des personnages jouables et de leurs pods ainsi que des arènes de combat. Si les textes et menus sont disponibles dans la langue de Molière, notez en revanche que les voix ne sont qu’en Anglais ou peuvent se savourer en Japonais. Achevons ce tour du proprio en précisant que le jeu possède une bande-son assez somptueuse, dont certains morceaux font frissonner les cages à miel de bonheur ! Avec celle de Nier c’est sans doute l’une des plus belles BO de ces dernières années.