L’été caniculaire s’achève tandis que se lance cette nouvelle édition de la Gamescom. Le planning des sorties vidéoludique commence enfin à sortir de sa douce torpeur en livrant un nouveau volet de la saga Saints Row. C’est reparti mon kiki !
Oui notez bien que l’on a employé le terme, « reparti » plutôt que « parti » puisque la franchise Saints Row repart à zéro. Littéralement. Après avoir incarné un gangster devenu président, on suit cette fois les tribulations d’un employé d’une boîte de sécurité, fraîchement licencié, reconverti en chef de gang. Un scénario prétexte aux gunfights survoltés et vendettas à l’action explosive contre des factions rivales bien décidées à ne pas se laisser dominer. Pour info le jeu est évidemment développé par les nord-américains de Volition qui se sont fait connaître grâce aux franchises Descent (l’excellent Freespace dont je chanterai les louanges jusqu’à ma mort), Red Faction, Summoner et naturellement Saints Row. Un jeu d’action aventure exclusif à la Xbox360 et qui roulait dans le sillage d’un GTA… mais qui – en toute honnêteté – était loin de parvenir à la cheville des aventures de Niko Bellic parues l’année suivante. Après quatre épisodes Saints Row se paie un reboot, ainsi ce cinquième volet nous entraîne toujours sans vergogne sur la pente savonneuse de la criminalité. Prêts à jouer les petites frappes ?
En guise de terrain de jeu, direction plein Sud ! Ainsi Santo Ileso fait penser à un patchwork de quelques régions du sud des États-Unis comme le Texas, le Nouveau Mexique et le Nevada. Des contrées qui ont en commun d’être pourvues d’un climat assez caliente (chaud en Espagnol) et d’êtres flanquées d’environs désertiques. Disons-le franchement. Le monde ouvert de Saints Row est assez old school. Au mieux on étend son empire à travers la ville en ouvrant des commerces pour engranger régulièrement des revenus plus ou moins légaux, on claque ses deniers dans des boutiques et on se livre à des missions principales ou secondaires afin de faire avancer l’histoire ou améliorer l’équipement de ses « associés ». Rien de bien foufou à priori. Et pourtant Saints Row n’est pas qu’un simple simulateur crapuleux, il s’agit aussi (et surtout) d’un jeu d’action aventure, déjanté et irrévérencieux. S’il ne réinvente pas le genre, il a la bonne idée de compenser la « faible » superficie de sa Map par une campagne solo bien menée qui épargne les trop longs moments de flottements. L’interface accessible par le biais du Smartphone de notre avatar (personnalisante de pied en cap) permet d’accéder aux quêtes principales et annexes, de modifier l’équipement et compétences du perso et même de se transférer quelques liquidités sur son compte courant. Pratique ! Et comme tout bon smartphone, on peut aussi employer la caméra pour immortaliser certains moments et même de photographier des objets destinés à décorer notre QG.
Si l’on apprécie son interface, sa « mise en scène », côté gameplay Saints Row joue aussi la carte de l’action de l’action débridée et offre pas mal de flingues et sulfureuses pour faire parler la poudre. Lors des gunfights on apprécie la visée semi-assistée qui va cibler le membre d’une faction rivale et nous permettre de rester en mouvement et d’enchaîner les esquives ou d’attaquer au contact en employant une compétence spéciale. Une prise en main dynamique que l’on retrouve lors des nombreuses phases motorisées. Si le jeu est affublé d’une gestion de la physique que l’on qualifiera poliment d’assez foutraque (avez-vous déjà vu une moto envoyer valdinguer un autobus dans les airs), c’est sans doute pour octroyer une plus grande « accessibilité » à la conduite des véhicules. On prend ainsi un sacré plaisir à négocier des successions de virages au frein à main et pied au plancher sans avoir à soigner sa conduite, bien au contraire, et en envoyant vers le bas-côté les conducteurs du dimanche qui ont l’audace de nous coller au train. Comme dans tout GTA-Like digne de ce nom, Saints Row propose une assez belle brochette d’engins à piloter comme des motos, des bagnoles, des camions, des hélicos, des bateaux et même une pelleteuse. Carrément !
Testé sur « Xbox » par l’intermédiaire d’un code transmis par son éditeur, de prime abord et avant application d’une fameux patch « Day One », le jeu ne s’est pas montré d’une beauté renversante sur Xbox Séries X. Notez que sur cette machine Saints Row propose pourtant une ribambelle de modes graphiques (1080P, 1440P, 4K) et d’activer/désactiver quelques effets (RayTracing, HDR…) afin d’en prendre littéralement plein les mirettes ou de privilégier la fluidité. Quel que soit le mode choisi, le rendu donne l’impression de manquer de générosité. La faute à des décors typiques du sud des États-Unis, aux environnements vides, aux artères trop larges. Histoire de faire cracher ses poumons à la reine de beauté de chez Microsoft, le jeu se permet pourtant d’afficher une distance de visibilité lointaine assez impressionnante. Pourtant le moteur graphique de ce Saints Row donne l’impression d’avoir été cousu main pour la précédente génération de machines. Afin de le vérifier on a ressorti la bonne vieille Xbox One S pour l’occasion. Sur cette machine les textures affichées sont évidemment moins fines et les modèles de persos moins détaillés quant à l’animation elle est flanquée d’un débit d’images plus faible. Pourtant on excuse le rendu graphique de Saints Row sur Xbox One puisque l’expérience s’avère moins belle mais tout aussi jouable avec des temps de chargements plus longs, mais qui restent acceptables. Si le jeu offre des textes et menus en français, notez que les voix des protagonistes – diable qu’ils sont bavards – sont restées en anglais, et dotées de simili intonations latino. Côté réalisation sonore, le jeu propose des effets soignés qui en mettent plein les esgourdes lors des gunfights et autres courses poursuites motorisée. Enfin pour la bande-son le titre de Volition joue la carte de l’éclectisme ! Il offre une dizaine de stations radio qui crachent des rythmes Latinos, du Rock, de la Country et bien d’autres genres destinés à faire ruisseler de bonheur les cages à miel des bad boys comme celles des vilaines filles.