La vengeance est un plat qui se mange froid et les temps comme les œufs sont durs. Suivez la voie de l’épée avec ce test express d’un jeu Indé !
En juillet 2020, les américains de Sucker Punch collaient un magistral uppercut du droit à la concurrence en livrant un Ghost of Tsushima tout simplement magistral ! Une Master class comme disent les jeunes voire un MegaHit pour ceux qui ont vu le fluo se ringardiser à la fin des 90’s. Car oui, sachez-le, les couleurs criardes c’était Has Been ! Les développeurs polonais de Flying Wild Hog par l’intermédiaire de Devolver Digital ont même carrément décidé de ringardiser la palette RGB en livrant un Trek To Yomi tout en nuances de gris. Si ce jeu propose lui aussi une épopée à la sauce samouraï en plein Japon Médiévale, ces deux titres n’ont finalement que bien peu de choses en commun. Voleurs rendez-moi ma couleur !
Le pitch est assez simple. Sans trop dévoiler de l’histoire, le jeu suit la quête vengeresse de Hiroki, le disciple d’un samouraï. Par delà la vie et la mort, il poursuit le meurtrier de son sensei qui est revenu saccager/piller/incendier/(rayer la mention inutile) sa paisible bourgade. Contrairement à Ghost of Tsushima pas question de crapahuter librement dans les hautes herbes qui se balancent au gré du vent ou d’aller faire des papouilles aux renards. Trek to Yomi se présente globalement comme un jeu d’action/aventure en 2,5D. Notez bien le globalement, puisque le jeu permet aussi occasionnellement d’explorer des environnements en 3D afin de dénicher des items à collecter et des munitions (pour fusil, flèches, bo-shuriken…). Les séquences de gameplay en 2D sont réservées aux nombreuses confrontations vues le plus souvent de profil. Une charmante attention de la part des développeurs, si la caméra n’allait parfois pas se coller à 200 mètres des combattants, réduisant ainsi la lisibilité de l’action pour en mettre plein yeux par ses panoramas époustouflants.
Durant les affrontements, notre bretteur peut parer les attaques, les esquiver en effectuant une roulade et bien sûr, il peut infliger des coups rapides ou puissants de son sabre au bestiaire constitué de brigands, de ronins et même de morts vivants et de YoKais. Un bestiaire varié qu’il est parfois possible de mettre à mort lors de Finishs assez sanglants afin de regagner un peu de la précieuse énergie vitale. Cette aventure sympathique mais pas bien longuette, invite à un périple dans un Japon entre traditions et… surnaturel. Dépaysement garanti mais diable que c’est court ! Puisque la durée de vie est bien inférieure à la demi-douzaine d’heures syndicale. Prenant et intense, le jeu n’oublie pas de faire mouliner occasionnellement nos cellules grises avec quelques puzzles pas trop envahissants !
Comme on l’a expliqué en amont, Trek to Yomi s’est aussi doté d’une palette de couleurs minimaliste rappelant les films de samouraïs de Kurosawa. Le mimétisme cinématographique ne se limite pas aux effets parasites de pellicule, puisque ce jeu se paie le luxe d’offrir aussi des travellings, des angles de caméras fixes et des dialogues calqués sur ceux des films de capes et d’épée d’après-guerre. C’est vraiment du plus bel effet ! Trek to Yomi ne se prive jamais pour en mettre plein les yeux, quitte à sacrifier parfois la lisibilité et la fluidité de l’action. Testé sur Xbox Séries X par l’intermédiaire du GamePass, en 4K ce jeu a hélas accusé quelques coups de mou violents des plus frustrants. Dommage car son rendu graphique est détaillé et offre des effets d’éclairages assez somptueux. Plus pêchu qu’une expérience cinématographique pure et dure, le jeu régale aussi les esgourdes des joueurs en quête d’authenticité par ses dialogues en japonais… heureusement sous-titrés en français. Comme le reste du jeu d’ailleurs qui est dans la langue de Molière dans ses textes et menus.