Sorti sur PC et Mac depuis presque trois ans, puis sur console une bonne année après Telling Lies débarque sur Xbox GamePass, l’occasion de passer à la moulinette ce jeu… enfin film interactif. Excusez le retard, je pouvais pas j’avais piscine.
Sam Barlow, vous connaissez ? Le réalisateur de Telling Lies s’est illustré par le passé sur l’écriture des scénarios des spins-off occidentaux de Silent Hill (Origins et Shattered Memories) qui étaient sortis sur PSP et PS2. Après avoir œuvré pendant quelques années chez Climax Studios, le bonhomme en quête d’indépendance a livré en 2015 un Her Story, un jeu aux allures de flm interactif. Oui avec du Full Motion VIdeo comme à la “bonne époque “du CDi de Philips ou du MegaCD de SEGA. Inutile de s’éterniser sur le test, le développeur s’est associé à Amelia Gray afin de réaliser ce Telling Lies qui semble reprendre la même recette que Her Story.
Le pitch de ce jeu est assez “simple”. Une femme/lanceuse d’alerte récupère un disque dur sur lequel il y a des conversations vidéo entre plusieurs personnages. Et elle n’a qu’une poignée d’heures pour découvrir le lien entre un homme, David, et plusieurs interlocuteurs dont quelques jeunes femmes. Sans rien dévoiler de l’intrigue, puisque je l’ai trouvé assez passionnante, l’histoire débute par la recherche d’un mot clé qui fait apparaître plusieurs vidéos dans lesquelles ce mot a été prononcé. Il s’agit de rechercher un nom, un surnom, le nom d’une ville afin de comprendre ce qui motive David, bon père de famille à tout plaquer du jour au lendemain pour… motus et bouche cousue. L’histoire est assez complexe et impose de pénétrer l’intimité des protagonistes en visionnant la vidéo de David puis de rechercher des bribes d’informations afin de retrouver la séquence de son interlocuteur ou une autre vidéo. Généralement on doit se manger de longs moments de silence durant lesquels les protagonistes écoutent, réagissent ou se murent dans un silence pesant : l’Actors Studio dans toute sa splendeur ! Pas étonnant, ce jeu réussi l’exploit de réunir des “vedettes” du grand et du petit écran, Logan Marshall-Green, Alexandra Shipp et Angela Sarafyan, que l’on a notamment pu voir dans le Prometheus de Riddley Scott, X Men Apocalypse ou dans la série Westworld. Du beau monde !
Techniquement, c’était bien la peine de passer à la 4K ! Le jeu testé sur Xbox Series X via l’intermédiaire du GamePass ne s’est pas montré hyper aguichant. Entendez par là qu’en terme de réalisation on a plutôt l’impression de se retrouver sur une production parue sur Xbox360/PS3… voire PS2. Lorsque l’on ne visionne pas des vidéos de qualité DVD, on se borne à utiliser une interface d’ordinateur (rudimentaire) qui propose de jouer au solitaire (ô joie) ou de vérifier le contenu de la corbeille. Mais la majeure partie du temps, on la passe sur le “player évolué” à regarder les vidéos en accéléré à la recherche d’éventuels moments de dialogues susceptibles de comporter des éléments nécessaires à l’avancée de l’intrigue. Techniquement minimaliste, le jeu comporte aussi une bande-son tout aussi intimiste qui joue en sourdine lorsque l’on découvre des éléments capitaux de l’intrigue et se lâche à la toute fin de l’aventure. Précisons enfin que si nos protagonistes taillent le bout de gras dans la langue de Shakespeare, les sous-titres comme l’interface du jeu sont heureusement en français.