En février 2018, il y a 4 ans déjà, je testais pour Playscope le sympathique Monster Hunter World sur… Xbox One. Une sortie multiplateforme sur PS4 et Xbox cela peut sembler anodin sauf lorsque l’on se souvient que la franchise Monster Hunter a été pendant longtemps la chasse gardée des consoles Sony (PS2 et PSP) puis des machines de Nintendo. Avec ce nouvel opus intitulé Rise, Capcom a fait l’impasse sur les consoles (Ultra) HD de salon pour se focaliser plutôt dans un premier temps sur la Switch puis désormais sur PC. Après une exclusivité de moins d’un an, l’excellent Monster Hunter Rise débarque enfin sur les machines qui carburent au Windows. Pour l’occasion vous noterez que le test est identique à celui consacré à la version Switch, mais diffère naturellement dans le paragraphe consacré à la partie technique.
Inutile de trop s’étendre sur le scénario. Monster Hunter Rise offre évidemment d’incarner un aspirant chasseur de bestiole préhistorique. L’action (du moins des premiers levels) se déroule dans les environs du village de Kamura – Un petit patelin médiéval d’inspiration nippone – qui est frappé tous les cinquante ans par une invasion de monstres. Est-ce que notre héros parviendra à sauver ce petit coin de paradis ? Avant de taillader de la bestiole, le titre invite d’abord à créer son héros ou héroïne, en personnalisant ses traits et bien d’autres caractéristiques physiques. On est loin évidement de la puissance de l’utilitaire de création d’avatar d’un Cyberpunk 2077, mais pour un jeu d’action/aventure/RPG “tout public” (enfin à partir de douze ans) disons que celui de Monster Hunter Rise fait le boulot. Comme toujours pas question de se creuser la tête à choisir une classe, notre “chassou” peut employer une multitude d’armes (Epée à deux mains, arbalète, corne de guerre, hache…) selon que l’on affectionne le combat rapproché ou à distance. Gare ! Contrairement à d’autres RPG, Monster Hunter ne permet pas de changer d’équipement en cours d’affrontement. Au mieux, le titre autorise le changement de set (armures, armes…) en retournant au camp de base, situé en zone de départ de chaque région.
Les maps assez vastes à travers lesquelles nous sommes amené à crapahuter librement sont toujours découpées en secteurs. Ouvrez l’oeil car ces petits mondes ouverts (forêt, désert, montagne, marais…) regorgent de raccourcis (comme des tunnels) qui peuvent s’avérer particulièrement utiles lors des chasses aux monstres. Si Monster Hunter World imposait de traquer le gibier, Rise épargne au chasseur le pistage et joue plutôt la carte de l’action et de l’exploration. En sus des quêtes de chasse en solitaire, où l’on doit abattre/capturer une créature gigantesque ou occire un certain nombre de bestioles plus fluettes, la “quêtatrice” (ça ne s’invente pas) propose également de dénicher des ressources nécessaires pour le village. Les concitoyens de notre avatar peuvent aussi proposer des quêtes urgentes comme des sous-quêtes secondaires qui n’ont de facultatives que le nom. Impossible de les refuser, ces dernières ont pour intérêt d’être accompagnées d’espèces sonnantes et trébuchantes ainsi que de points d’armures… nécessaires à l’amélioration des différentes pièces d’équipement. Lors de nos exploits il ne faut pas hésiter à dépecer les ennemis fraîchement tombés afin d’obtenir des ingrédients indispensables à la fabrication d’armes plus performantes à la forge. La cueillette est un autre aspect à ne pas négliger puisque c’est par ce biais que l’on craft automatiquement des potions et méga-potions ainsi que des munitions spéciales pour les fusarbalètes par exemple. Voilà grosso modo la théorie des quêtes en solitaire, place à la pratique.
Dans la plupart des quêtes (hors exploration donc), on ne dispose que de cinquante minutes et trois essais pour accomplir l’objectif de mission. Pas question de traîner en route ou de foncer tête baissée ! Lors de l’aventure, le chasseur solitaire est épaulé par un fidèle Palico (un chat guerrier, guérisseur…) et un Chumsky (un chien guerrierninja ). Nouveau venu dans la série ce toutou à tout faire, sert aussi de monture. Le chien offre ainsi de se déplacer rapidement à travers les environnements et d’atteindre des hauteurs sans se fatiguer. Il s’avère particulièrement utile lorsque l’on poursuit un monstre déjà blessé, en état de fuite. Comme par hasard, il arrive que les super prédateurs croisent parfois d’autres bestioles alpha et se livrent un affrontement titanesque. On peut grâce à un filin chevaucher la wyverne inconsciente pour infliger durant quelques instants davantage de dégâts à la créature pourchassée. Voilà le genre de moment spectaculaire et particulièrement trippant que l’on ne peut qu’apprécier en jouant à Monster Hunter Rise ! Ce n’est pas la seule utilité de ce filin qui prend toute sa dimension lors des phases d’exploration verticales pour atteindre des hauteurs et s’agripper à certaines parois. Ainsi il s’avère bien pratique pour s’aventurer dans des recoins inaccessibles (pour dénicher certaines plantes bien cachées dans les hauteurs) ou pratiquer une manœuvre évasive lors des affrontements avec l’une des créatures gigantesques. Du moins en théorie. En pratique on peste souvent contre la maniabilité du jeu, qui oblige à rengainer son arme, après une animation assez lourdingue, pour employer soit un item guérisseur ou le fameux filin. Monster Hunter Rise impose aussi de recourir à quelques combinaisons de touches pas hyper intuitives pour naviguer à travers des menus relativement rikikis. Comme tout Monster Hunter digne de ce nom, ce jeu prend évidemment toute sa dimension en multi en coop’. Quatre joueurs peuvent se lancer sur une mission afin d’asséner davantage de dégâts à l’un des colosses préhistoriques. L’expérience est similaire au solo mais là encore le jeu souffre d’une certaine lourdeur. Au lieu de nous proposer de rejoindre immédiatement la partie, après avoir intégré le lobby d’un groupe, le titre impose de se rendre auparavant jusqu’au comptoir des grandes quêtes pour voir SI une mission est en cours. C’est visuellement attrayant, mais vraiment pas très pratique lorsque l’on cherche à rejoindre rapidement une partie !
Si Capcom avait livré un Monter Hunter Rise “cousu main” pour la Switch qui faisait oublier les limitations de la machine, cette version PC démontre qu’il restait, graphiquement, une grosse marge de progression. Le titre basé sur le RE Engine, peut se contenter d’une configuration relativement ancienne à condition d’y jouer avec un CPU Quadcore i5 de 4/3ème génération combiné à une GeForce GTX de série 10 blindée de RAM vidéo. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de la config ayant servie au test (Ryzen5 et GTX1050), puisqu’elle a imposé de faire l’impasse sur quelques fioritures graphiques pour tourner dans de bonnes conditions en 1080P… à 30 images par secondes. Comme sur Switch. Mais que les possesseurs de configurations plus musclées qui ne jurent que par les FPS se rassurent, ils peuvent faire tourner le jeu à 60 images par secondes, 120 ou plus encore. Pourtant on redécouvre Monster Hunter Rise grâce à cette version PC. Le rendu graphique étant bien plus net, certains passages dissimulés dans la végétation apparaissent plus clairement et les modèles 3D (monstres et protagonistes) sont dotés de textures bien plus fines et encore plus soignées. Les confrontations face aux gigantesques monstres préhistoriques apparaissent encore plus épiques et en mettent vraiment plein les mirettes : visuellement un régal ! Le jeu possède aussi une splendide bande-son (pensée pour le thème du village de Kamura) et les effets sonores sont évidemment réussis notamment les cris/hurlements du bestiaires qui collent parfois les miquettes. Du côté du son toujours le jeu est intégralement en français dans le texte même si pour les voix il faut hélas opter entre l’anglais, le japonais ou un dialecte fictif. Enfin les nosuveaux venus dans l’univers de Monster Hunter seront heureux d’être souvent guidé par des fenêtres de tuto ou de retrouver des infos essentielles relatives au gameplay dans un compendium qui s’étoffe au fil de l’aventure.