La voici ENFIN ! Dévoilé au Printemps dernier, la nouvelle odyssée de l’irréductible duo de gaulois se laisse enfin approcher. Pad en main c’est l’euphorix ?
En guise de préambule à ce test et pour rester dans une thématique gallo-romaine : Mea culpa. Dans les colonnes de Playscope vous me voyez souvent me plaindre de la durée de vie de certains titres. Les jeux de plateforme et les shoot’em up qui se terminent en l’espace d’une soirée voire moins d’une petite heure ont été légion au cours des derniers mois. Nul besoin de s’y attarder trop longtemps pour se forger un avis sur ces jeux venus de l’arcade. Alors que je m’étais un peu fait une raison avant de passer le nouveau Astérix sur le grill, il semblerait que ce beat’em all aille littéralement à contre courant de cette tendance… et des autres jeux du genre. Frustrant ! Plus c’est long et plus c’est bon ? Pas sûr !
Lors de l’annonce d’Astérix et Obélix Baffez-Les Tous, il était impossible de ne pas être enthousiasmé à l’idée de voir l’équipe derrière Mr Nutz et le sympathique remake de Toki (Philippe Dessoly, Pierre Adane et Raphaël Gesqua) rempiler une nouvelle fois. La patte cartoonesque, fidèle à la célèbre BD de Goscinny et Uderzo promettait d’en mettre plein les yeux. Presque neuf mois plus tard, le jeu passe enfin sur le grill. Un grand merci à son éditeur, Microids, qui nous a transmis un code review Xbox One, que nous nous sommes empressé d’installer sur la Series X. Pour les « connoisseurs », Baffez-Les Tous, n’est pas l’adaptation d’une, ni de deux ou de trois BD mais bien de six aventures de nos Gaulois préférés. Ne craignez pas une fusion des scénarios, comme cela est arrivé lors des adaptations en long-métrage, le jeu se borne ici à retracer «en gros »les événements prétextes à d’intenses phases de bourre-pif. QUI EST GROS ?!
Comme évoqué un peu plus haut, ce jeu boxe dans la catégorie des beat’em all. Un genre venu des temps immémoriaux et qui a offert des licences cultes (sur consoles et micros) comme Double Dragon, Final Fight, Golden Axe, Streets of Rage voire aussi Bayonetta ou Devil May Cry. Les deux derniers titres cités peuvent sembler un peu hors sujet et pourtant… Baffez-Les Tous s’éloigne comme eux de l’expérience purement arcade. Comprenez qu’il offre une durée de vie plus conséquente qu’un Streets of Rage (4) de par un nombre de niveaux nettement plus élevés et par la présence de levels « bonus » où l’on se livre à une chasse survoltée au sanglier et au romain voire à de la course à pied. Dans ce derniers cas il s’agit de marteler un bouton afin de presser le pas. Une tendance que l’on retrouve en cours de « partie » puisque pour distribuer les mandales, il faut bien sûr appuyer frénétiquement sur le bouton d’attaque. Parmi la panoplie d’actions possibles, Astérix et Obélix peuvent dégommer les groupes d’ennemis, leur sauter dessus, les saisir (afin de les baffer ou les projeter) et exécuter une attaque (sur)puissante. Si nos deux gaulois possèdent une garde, hélas cette dernière – comme la choppe – manque d’efficacité pour ne pas dire d’utilité face aux assauts des ennemis les plus puissants, les plus balèzes. Nos sympathiques gaulois peuvent dégommer des tonneaux afin de récupérer des items guérisseurs ou des espèces sonnantes et trébuchantes nécessaires à… l’augmentation du score. Inutile de chercher une quelconque utilité au score qui reset à chaque level et aux compétences des héros qui ne bougent pas d’un iota depuis le début jusqu’à la fin de l’aventure. Pas question non plus d’employer des items ou armes de fortunes (menhir ou tonneau) pour attaquer les ennemis : vraiment frustrant ! Astérix et Obélix ne peuvent compter que sur leurs poings ou coup de pieds rageurs pour tenter de décimer les vagues successives d’ennemis (romains, pirates, barbares, gladiateurs…). Malgré la puissance « légendaire » de nos buveurs de potions magique impossible de ne pas se sentir submergé par les régiments de romains ou de barbares qui n’ont aucun scrupule à employer toutes sortes de bottes de secrètes ou attaques à distance bien vicelardes pour vampiriser la jauge d’énergie. Gare ! En sus de ne pas octroyer de vie supplémentaire, le jeu n’accorde pas non plus de « continues ». Une fois vaincu, il faut recommencer le level en cours ou switcher vers l’autre perso avant de trépasser. Si cela est faisable en solo en revanche en coop, il faut se résigner à rejouer le level. Frustrant surtout lorsque le jeu pêche parfois par un énorme manque de lisibilité et une difficulté abusive due à une surenchère d’ennemis et des hit box franchement détestables.
Baffez-Les Tous régale nos mirettes par son rendu graphique en 2D cartoonesque, sa palette de couleurs soignée et ses animations bien décomposées. La caméra zoom et dézoom afin d’offrir – en théorie – le meilleur point de vue sur l’action… même s’il arrive de perdre nos chatons de vue lors des pugilats les plus intenses. En revanche, on ne peut qu’être légitimement agacé par le manque de variété du bestiaire, par la répétitivité de ses levels qui sont en sus trop linéaires. Affichant un appétit de moineau, le jeu n’occupe qu’un petit giga et demi d’espace sur le disque de la Xbox Séries X. Exit l’avalanche de cinématiques animées, le jeu propose à la place des écrans fixes entre chaque level. Oublié aussi le sacro-saint écran des options. Pas question de toucher aux réglages sonores, de bidouiller l’affichage ou de remapper les commandes à son goût. Si les développeurs semblent avoir optimisé le contenu du jeu et des menus cela ne l’empêche pas de proposer une réalisation sonore peaufinée. En plus d’offrir des héros assez bavards, des bruitages et doublages dignes des dessins animés (accompagné d’onomatopées) lors des combats, nos esgourdes ruissellent aussi de bonheur à l’écoute des splendides musiques entraînantes et héroïques de Raphaël Gesqua. Déboulant pile avant Noël sur la totalité des machines de salon, voilà le genre de jeu qui devrait faire le bonheur des aspirants castagneurs.