Bon autant vous le dire en intro, cette caméra n’est ni pour vous ni pour moi – sauf à avoir gagné au loto ;). A 7000 et 11000€ en fonction de la configuration 6K ou 8K, la DJI Ronin 4D se destiné à un public très précis et, disons-le, restreint. Alors pourquoi je vous en parle ? Tout simplement parce que l’approche de cette caméra étonne et pourrait potentiellement changer la donne dans le monde des caméras vidéos professionnels ou non.
Alors pourquoi cette DJI Ronin 4D est originale? Tout simplement parce qu’elle applique en fait le même principe que ses toutes premières caméras à savoir la première DJI Osmo ou les plus récents DJI Osmo Pocket et DJI Pocket 2. En effet, la DJI Ronin 4D est une caméra montée sur un système de stabilisation. Toutefois si le concept est similaire, son exécution a dû changer en raison du niveau de qualité d’image et des capacités prévues pour le monde professionnel.
DJI ne vise aucunement les vidéastes amateurs ou semi-professionnels et encore moins le grand public pour qui le DJI Action 2 ou le DJI Pocket 2 pourrait suffire. Avec le DJI Ronin 4D, le constructeur tente d’intéresser les professionnels aussi bien dans le documentaire que dans les fictions avec une caméra compacte – tout est relatif évidemment – comprenant non seulement une caméra 6K ou 8K en fonction du modèle mais également un stabilisateur 4 axes pour des prises de vue stables.
Jusqu’à présent, pour cela, nous devions tous – quelle que soit la gamme – coupler la caméra à un stabilisateur. Autant dire qu’entre la compatibilité entre caméras et stabilisateurs, les manipulations, l’équilibrage, les accessoires et les câbles, cela demandait un temps fou pour préparer le moindre tournage. Avec le DJI Ronin 4D, le constructeur simplifie tout cela. La partie objectif et capteur est montée au bout du stabilisateur et le boîtier à qui ce dernier est relié prend en charge tout ce qui est traitement, stockage, contrôles, batterie et extensions possibles. Le résultat est donc un appareil au design étonnant.
Côté caméra, le DJI Ronin 4D est doté de la nouvelle caméra nacelle plein cadre DJI Zenmuse X9 (en 6K ou 8K). Les vidéos enregistrées seront au format H264 habituel mais aussi en Apple ProRes et ProRes Raw. La version 6K permet de tourner jusqu’en 6K 60ips tandis que la version 8K permet du 8K 75ips. La plage dynamique de plus de 14 stops donnera une grande liberté en post-production. Et pour vous éviter les accessoires supplémentaires, des filtres ND physiques à 9 stops sont intégrés à la caméra. Toutes les vidéos peuvent être sauvegardés sur un SSD USB tout simplement. C’est donc une solution assez peu onéreuse. Toutefois, pour les codecs supérieurs, il faudra sans doute opter pour les cartes CFexpress type-B ou encore les stockages ProSSD 1To de DJI. Pour le son, le boîtier principal comporte deux prises jack 3,5 mm et on trouvera deux ports XLR sur la plaque d’extension pour des entrées et sorties son supplémentaires. Vous pourrez enregistrer l’audio double canal en 24 bit.
Si les stabilisateurs habituels sont principalement 3 axes, celui intégré à la DJI Ronin 4D est à 4 axes. A quoi cela pourrait bien servir me demanderez-vous ? Tout simplement à avoir des plans stables lorsque le caméraman se déplace. Ce n’est pas pour rien que beaucoup d’utilisateurs de stabilisateur marchent comme un ninja pour éviter les vibrations et les secousses verticales. Evidemment ce stabilisateur bénéficie des technologies qu’on retrouve sur les stabilisateurs pro de la marque comme le suivi actif avec l’ActiveTrack Pro.
Dans sa version de base, la DJI Ronin 4D comprend donc la caméra nacelle 6K, le corps, le DL-Mount pour utiliser des objectifs de la marque, des poignets avec des contrôles intégrés pour le focus, le contrôle du stabilisateur, etc. Vous aurez également la poignée supérieure et un écran principal haute luminosité. Petite originalité, vous aurez également un télémètre laser LiDAR qui permet un système de mise au point ultra-précis. L’autonomie annoncée avec les batteries TB50 de la marque est de 2,5h.
En option, il sera possible d’acquérir des adapteurs pour des montures autres comme les montures E Sony. Autre option fort intéressante pour des équipes de tournage plus complètes, le transmetteur vidéo 1080p 60ips vers multiples récepteurs. Ceux-ci pourront même prendre le contrôle de nombreux paramètres de la caméra comme le focus. Ainsi le caméraman pourra se focaliser sur le cadrage tandis qu’une autre personne à distance pourra s’occuper de la mise au point. Cela permet aussi à plusieurs personnes de suivre le tournage à distance. Evidemment, ces possibilités touchent vraiment un public très spécifique sur des tournages bien plus complexes que les tournages solo que permet aussi la DJI Ronin 4D. DJI a prévu tout un écosystème d’accessoires pour répondre aux besoins des professionnels.
En conclusion, le DJI Ronin 4D est un sacré joujou pour qui aime la vidéo. Ses tarifs ne le destinent pas au grand public ni même aux créateurs de contenu – sauf les fortunés. Toutefois le concept mériterait certainement – et je suis certain que c’est actuellement en prototype chez DJI – un modèle inférieur, plus compact à un tarif plus abordable. Si DJI propose un DJI Ronin 4D light avec une caméra 4K, un boîtier plus compact avec quelques fonctionnalités pro retirées pour un prix dans les 3000€, cela pourrait certainement intéresser bien des amateurs et des créateurs de contenu. La balle est dans votre camp, M. DJI 😉